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Le charron

Le charron 1



Le charron Li tchaurlî


Au village de Presles, ce métier était pratiqué en famille, et les descendants furent sur­nommés « Lès Tchaurlî » mais, pour l’Etat-civil, c’était la famille Blampain.

Ces artisans ne manquaient pas de travail, sans devoir se déplacer : ils fabriquaient des chariots, des charrettes, des voitures et même des brouettes. Ils savaient aussi les réparer.

Les deux derniers Tchaurlî de Presles durent abandonner leur métier. Les engins motori­sés qui étaient montés sur roues caoutchoutées faisaient la concurrence aux lourds chariots aux roues garnies de bandages de fer. Tout bon tchaurlî du temps passé avait ses « pratiques », ses clients, il savait boire la goutte de genièvre, le péket, il était d’ailleurs souvent cabaretier lui-même.

 

Le maréchal- ferrant Li marchau

Ce métier était pratiqué par des artisans ayant pignon sur rue, cabaretiers eux aussi pour la plupart, ils savaient ferrer les chevaux.

À Presles, la famille Lorent, surnommée « lès Roudges » œuvra dans la maréchalerie.

Le maréchal-ferrant Émile dou Roudge était un fin ouvrier sachant ferrer à froid tous les chevaux, chose que ses confrères ne savaient pas toujours faire, car ils ferraient à chaud, ce qui n’est pas toujours bon pour les pieds du cheval.

Émile dou Roudge pouvait façonner un fer sur mesure comme un cordonnier qui fait une paire de souliers adaptée aux pieds de son client.

 

Les taillandiers Lès tayandîs

Cliché DOC014 - Cliché DOC028 - Cliché DOC029

À Presles, une rue a été dénommée du nom de cette profession pour rappeler à notre mémoi­re les ateliers de taillanderies et les maîtres de ce métier, à ce jour tous disparus.

Ces artisans travaillaient en famille, fabriquaient des outils de jardinage tels que bêches, râteaux, houes, binettes, planeuses plates à pousser, escoupes, pelles, truelles pour maçons et plafonneurs, etc., et des outils pour les bûcherons tels que haches, fiermints, ser­pes, courbets, hachettes d’élagueurs, etc.

Pour mémoire, rappelons les représentants de la famille Baudelet, et lès Mauricos, familles Tilmant, qui avaient une marque de fabrique, et furent cabaretiers.

 

Le forgeron Li fwârdjeû

Au village, les gens étaient heureux d’avoir un homme pour les tirer d’embarras lorsqu’ils avaient besoin de « ferrailles », pièces en fer forgé pour leurs habitations, ou pour réparer des outils. C’était le forgeron, artisan tout indiqué pour accomplir tous ces travaux.

Au Bas-Sart, Pierre Cabaut, et li gros dou Roudge, Joseph Lorent, à Presles, furent des forgerons qui travaillaient à leur compte dans leur fwadje, leur forge.

 

Le garagiste - Le marchand de vélos Li martchand d’ vélos

Cliché DOC013

D’abord marchand de cycles, marque « Méphisto » dans une maison située près de la Chapelle Saint Roch, Twène Legrand, Antoine Legrand, s’installera garagiste, rue de Fosses à Presles.

En 1938, il possédait une automobile Ford pour transporter des gens qui n’avaient pas d’autre moyen de locomotion. Son auto servait lors des mariages.

Travailleur indépendant, il réparait les vélos et les autos. Son fils ne continua pas le métier de son père, il s’installera d’abord à Châtelet, ensuite à Charleroi, pour vendre des pièces pour automobile.

 

Le tailleur - Les couturières Li tailleûr - Lès coustrîs

Au temps passé, les gens aimaient bien « s’habiller ». Ils se faisaient couper des costumes et des robes sur mesure.

À Presles, les tailleurs Masy Joseph, Djosèf Decelle, Victor Thibaut taillaient des vête­ments sur mesure. Ils étaient tous aussi cabaretiers.

À cette époque, on portait des costumes « trois pièces » en bonne et solide étoffe de laine grise, noire, etc.

Pour les fêtes, les cérémonies, les mariages, les hommes portaient des redingotes, des fracs à pans, de couleur noire, avec chapeau noir soit « boule » ou « buse ».

Les couturières, coustrîs, cousaient pour leurs clientes des grandes robes en soie, satin, etc. aux riches dessins et couleurs. Les jeunes filles et celles qui se trouvaient être « bonnes à marier » s’habillaient de robes blanches (sic).

 

Les lingères Lès lindjères

À côté des coustrîs qui confectionnaient des vêtements pour les femmes, il y avait lès lindjères qui s’occupaient du linge de corps, le lavant, le repassant, ou le raccommodant.

Les filles Mathieu, qui habitaient la maison au Paradis des Chevaux travaillaient toute l’année de leur métier.

 

La fileuse Li fileûse

Pour améliorer leur sort, les petites gens élevaient des animaux de basse-cour, poules, lapins, et des chèvres, des moutons. Tous les ans, la toison du mouton devait être tondue à ras du corps de l’animal. La laine brute était lavée à grandes eaux, et nettoyée du suint et de toutes les pailles, débris végétaux, etc. Au village, la laine brute était portée chez Marie-Claire Rifflard qui exerçait la profession de fileuse.

De ce fait, elle accommodait ses concitoyens qui pouvaient tricoter des chaussettes, des gilets avec la laine de leurs moutons.

 

Le(La) matelassIier(ière) Li r’bâteu(se) di mat’las

C’est la personne qui confectionne, répare, carde des matelas. Celle que nous avons connue était une petite vieille, bonne femme, appelée « Tèrése dou Bohon » Marie-Thérèse Marlier, épouse de Joseph Bohon.

Tous les ans, elle venait au château de Presles, pou r’bate lès mat’las. En hiver, assise sur une petite chaise, près d’un bon feu de bois, elle effilochait les pelotes, bouloches de laine de moutons qui s’étaient formées à l’intérieur de la toile du matelas.

La toile remplie de la laine cardée, avec une aiguille spéciale, elle cousait les bords et piquait le matelas six ou huit fois pour le serrer et placer des flotches de laine (garniture et protection à la fois).

En été, on pouvait la voir chez l’un ou l’autre particulier, assise au soleil et faisant le même travail.

 

Les lavandières Lès bûw’rèsses

Les lavandières du château de Presles. CHA012

C’étaient des femmes qui, pour gagner quelques sous, allaient chez les gens « qui avaient bien le moyen », faire toutes les semaines ou tous les quinze jours li buée autrement dit la les­sive. Ce travail pouvait durer deux ou trois jours, car on n’avait pas de machine à laver automati­que, on employait li mécanique, tonneau en bois dans lequel on mettait le linge, le savon et l’eau. Par un mouvement de va et vient, l’appareil central ayant trois bras, secouait le linge.

Pour faire la lessive au temps passé, il fallait d’abord fé trimper lès loques, tremper le linge, ensuite le faire bouillir dans un grand chaudron en cuivre et le passer al mécanique. Une fois lavé, le linge devait aller al rimouye, étendu sur le pré, puis on devait li spaumer c’est-à-dire passer le linge à l’eau claire, alors le porter à nouveau sur le pré ou l’accrocher avec des pin­ces en bois pour le faire sécher.

Il était aussi coutumier de ne laver le linge qu’une fois par mois ou une fois pendant l’été. Il était alors nécessaire d’avoir des commodes bien remplies di cahièts, linges repassés.

 

Les extracteurs de terre à pot et de sable Lès tireûs d’tère

Les potiers de Châtelet-Bouffioulx trouvaient la matière première, la terre plastique, dans les bois de Châtelet et de Presles.

Lès tireûs d’tère travaillaient al discombe, à ciel ouvert ou par fosses à la manière des mineurs qui descendaient par un puits et se répandaient dans les galeries.

Cette industrie remonte très loin dans l’Histoire, et l’exploitation de terre s’était tellement étendue au temps passé que les extracteurs de terre travaillant de nos jours ne trouvaient plus que les restes des gisements importants.

Si bien que Lès tireûs d’tère trop nombreux pour ce qui restait encore à extraire du sol, abandonnè­rent leurs chantiers pour se reconvertir dans un autre métier.

À notre connaissance, le dernier extracteur de terre plastique et de sable fut feu Marcel Sandron, en son temps bourgmestre de Presles, qui avec trois ou quatre hommes tenta de résister en extrayant de la terre et du sable au lieu-dit « La Bergère ».

Le puits d’extraction et les galeries étant envahies par les eaux, l’exploitation fut arrêtée.

Extrayant du sable jaune de trois ou quatre qualités, au lieu-dit « La Bergère » à l’entrée du bois de Châtelet, Marcel Sandron dut arrêter aussi les travaux, le gisement de sable, profond de dix-sept mètres étant épuisé.

À la fermeture de ces chantiers, il ne fut plus question des tireûs d’tère, c’était en 1950.

Les houilleurs - Les mineurs Lès houyeûs

Vers 1920-1930, le travail à la main se fit rare et de nombreux hommes de Presles durent chercher du travail dans les usines et les charbonnages.

Le sous-sol du village ne renferme pas de charbon sinon qu’en infimes veines dans la partie nord vers Aiseau.

L’exploitation du charbon n’aurait pas été rentable et c’est pour cette raison qu’il n’y eut pas de charbonnage à Presles.

Les ouvriers de Presles, désirant travailler aux charbonnages, durent parcourir à pied de nombreux kilomètres pour se rendre au siège d’une exploitation charbonnière.

Ce sera ainsi que certains s’engageront au charbonnage du Panama, ou d’Aiseau-Presles. D’autres préféreront les sièges de Châtelet : « à Baily » Ormont, à Carnelle, 2ème siège d’Ormont ; à « l’fosse Goffé », au Carabinier, dépendant du charbonnage de Pont-de-Loup ; à « Boubièt » charbonnages de Châtelet-Boubier ; au « Gouffre » à Châtelineau, etc.

L’expansion des vélos, des motos, du tram à vapeur remplacé par un autobus, améliorera le déplacement de ces ouvriers des mines à charbon, dont tous les sièges sont aujourd’hui fermés.

 

Le mesureur Li mèsureû

Ce métier fut assuré au charbonnage du « Gouffre » par un habitant de Presles, nommé Jean-Baptiste Marchand, il « mesurait », contrôlait le poids du charbon que venaient acheter des marchands d’tchèrbon avant que la marchandise ne sorte de la cour « carreau » du charbonnage.

 

À la cense (ferme) de golias A l’ cinse di Golias

Il y a eu

« Li cinsî », le fermier Jean-Baptiste Vincent

« Li cinserèsse », la fermière Marie-Barbe Purnode,

Patrons (métayer) de la cense qui appartenait aux comtes d’Oultremont.

Il y avait

« Li bièrdjî », berger qui allait avec le troupeau de moutons sur « lès steûles » les éteules, chaume qui reste sur place après la moisson.

« Lès vaurlèts », domestiques de la ferme, faisant le labourage, les récoltes, charriant toutes les denrées pour les rentrer à la ferme.

« Li vatchî », le vacher qui s’occupait des vaches, les conduisant au pâturage sur des prai­ries qui n’étaient pas encloses par des fils de fer, « fil à piquots » barbelé et moins encore par les clôtures électriques.

« Lès meskènes », servantes occupées au ménage des cinsîs et autres occupations de la ferme.

On disait aussi, pour les autres cinses :

« Al cinse del Cahoterie, émau l’cinsî Dèlaloup »

« Al cinse du château », Cliché DOC003

« Al cinse di Royèye » Roselies. Li cinsî Duvieusart Léopold et son épouse li cinserèsse Éléonore Hanolet, occupèrent des gens comme « al cinse di Golias ».

Tous les cinsîs cités ci-dessus étaient des locataires terriens occupant la plus grande partie des terres cultivées appartenant aux comtes d’Oultremont.

Les autres appelés erronément « cinsîs » étaient des cultivateurs (petits, moyens et plus ou moins grands) vivant des produits de leur ferme et de leurs cultures.

 

Les abatteurs d’arbres Lès abatteûs d’ôbes

L’exploitation forestière a existé à toutes les époques.

Bois seigneuriaux et bois communaux furent pour les travailleurs manuels une source de revenus non négligeable.

L’exploitation forestière était soumise à des règlements draconiens, et l’est encore de nos jours car il est défendu d’aller se promener dans les chemins et sentiers forestiers.

Les ouvriers travaillant au bois avaient des qualifications bien déterminées.

Lès Abatteûs d’ôbes, représentés à une époque par mes ancêtres Pierre et Paul Gravy ne s’occupaient que d’abattre des arbres. Ils étaient bûcherons.

 

Les tailleurs au bois Lès Tayeûs au bos

C’étaient ceux qui coupaient le taillis (Ndlr. « chablis »), métier moins dangereux que celui de bûcheron.

 

Les fagotteurs (-eresses) Lès fagoteûx (-eûses)

Ils étaient représentés par des hommes et des femmes qui faisaient des fagots. Il y en avait de plusieurs sortes, les fagots de bûches, les fagots de rondins. Le menu bois était ramassé, lié en bottes, petits fagots appelés « Hourettes » employés dans les galeries des charbonnages, galeries qu’on n’exploitait plus et qui étaient obturées avec des hourettes.

 

Les scieurs au bois Lès Soyeûs au bos

C’étaient ceux qui étaient chargés de scier en morceaux « tronçonner » les arbres abattus.

Ils employaient une grande scie de plus ou moins deux mètres de long, garnie de deux poignées que deux hommes manœuvraient d’avant en arrière. Cette scie s’appelait « li ricèprèsse » du mot recèper, scier, couper avec cette scie.

 

Les façonneurs de bûches, de cordes Lès f’jeûs di stères, di cwad

L’arbre étant couché sur le sol, suivait une autre équipe qui, à la hache, l’hèpe, coupait les grosses branches

Celles-ci étaient alors sciées à la longueur d’environ 80 centimètres. Alors intervenaient lès r’findeûs d’bos.

Au moyen d’un merlin, sorte de hache ou de masse à un seul tranchant pour refendre les bois, et de coins acérés en fer, ils refendaient les grosses branches pour en faire des bûches.

Les Cultivateurs

Ce sont des exploitants de la terre, dont certains n’ont pas même un are de terrain, d’autres ont quelques hectares en propriété.

Ils ne peuvent être comparés aux cinsîs des grandes censes qui ont été exploitées au temps passé.

Néanmoins, ces qualifications sont admises à l’État-Civil, nous les avons relevées comme telles.

Le cultivateur est propriétaire de sa maison. Il a des bâtiments ruraux pour rentrer ses foins, ses pailles. Il a une étable ène sitauve pour loger ses vaches, une écurie pour ses che­vaux, des rangs -cages pour ses pourcias - cochons, in poulî - poulailler pour ses poules, parfois un pigeonnier, des cages pour ses lapins.

Le cultivateur travaille vingt-quatre heures sur vingt-quatre, car il faut peut-être soigner des animaux malades, passer la nuit pour aider une vache à véler (césarienne), ou sa jument à pouliner, ou encore sa trouye - truie à mettre bas ène nitée di pourcias, une nichée de porcelets.

Le cultivateur travaillera parfois tôt le matin et finira sa journée tard quand il devra rentrer ses foins, ses pailles ou ses autres récoltes car il est à la merci des fléaux de la nature. Une saison sèche peut être aussi catastrophique qu’une période pluvieuse. Un hiver long et tardif peut occasionner des dégâts aux semailles d’hiver et retarder les marsages, semailles de mars. 

Cliché : DOC035

Le cultivateur est un indépendant vivant des produits de sa ferme et de ses récoltes. À Presles, au début du siècle, il y avait une quarantaine de cultivateurs. Aujourd’hui, on peut les compter sur les doigts d’une main.

 

Le faucheur à la main Li fôtcheû à l’ mwain

À l’aube, au temps passé, on aurait pu voir un homme, portant sur son épaule une faux, qui s’en allait travailler. C’était le « faucheur à la main ».

Les céréales mûrissantes, li fautcheû était là. Au moyen de sa faux tranchante, il cou­chait au sol, d’un seul coup, sur la largeur d’environ un mètre, les céréales fromint, swale, spiète, awène, orge (froment, blé, épeautre, avoine), en long andins ou andons, céréales cou­pées, rassemblées, en lignes droites sur les chaumes.

Par la campagne, on pouvait voir des faucheurs et des ouvrîs d’aoûst, masculins et féminins, travaillant à la moisson.

 

  • Lès r’coudeûses : des femmes étaient chargées de suivre les faucheurs. Au moyen d’une faucille, elles rassemblaient les céréales pour en faire des bottes.

  • Lès bott’leûs-euses : étaient chargés de lier les bottes avec des liens préparés à l’avance avec les pailles du blé, qui se fauche le premier de toutes les céréales cultivées.

  • Lès ouvrîs d’aoûst : tous ensemble dressaient les bottes en faisant des « monts » autre­ment dit en « dizeaux » ou « tasseaux », ensemble de huit ou dix bottes mises debout les unes contre les autres pour qu’elles sèchent jusqu’au jour de la rentrée de la récolte dans la grange, ou de sa mise en meule sur la campagne, là où les grains seront battus.

 

Le faucheur à la main pouvait encore avoir du travail pour faucher l’herbe des prairies. La première coupe se faisait fin mai début juin. Si la saison était propice, il pouvait avoir trois coupes d’herbe, la dernière coupe donnait ce qu’on appelait du « wayén » regain.

La pratique du fauchage était la même que celles pratiquées pour les céréales.

 

Les faneurs (-euses) Lès fèneûs (-eûses)

Les ouvriers-ières chargé(e)s du fanage des herbes retournaient les andons plusieurs fois, voire pendant plusieurs jours quand la chaleur du soleil n’était pas assez forte pour faire faner les herbes.

Ce travail se faisant au moyen de râteaux en bois, jusqu’à la mise en melons, mulias, du foin pour achever de sécher avant sa rentrée dans les fenils ou sa mise en meules sur le pré même.

De nos jours, ces usages et coutumes sont perdus.

 

Le fossoyeur Li Fostî

Ce fonctionnaire était appelé, à Châtelet, au XVIIe-XVIIIe siècle, « li fosseû ».

À Presles, nous appelons « li fostî », celui qui creuse les fosses pour enterrer les morts.

Il ne faut quand même pas le confondre avec lès fosseûs qui tiraient de la terre plasti­que et du sable, aux lieux-dits Les Fosses et Le Terne des Fosseux ; endroits qui se situent dans le parc de Presles.

Vers 1930, li fostî de Presles recevait 40 francs pour creuser une fosse et la combler.

 

Le terrassier Li ter’assyi

Ouvrier qui travaille à faire des terrassements pour construire des maisons, des routes, des tranchées pour la distribution d’eau, de gaz, d’électricité, du téléphone.

On en trouve lors de l’aménagement des parcs et jardins d’agréments, où des défonce­ments étaient à faire pour la plantation d’arbres vivants de longues années.

Avant 1914, une équipe de terrassiers flamands construisit la ligne vicinale à vapeur de Fosses à Châtelet. Ils logeaient dans une cambuse,  maison en bois, installée à la rue Al Croix.

 

Le cantonnier Li cantonyé

« Sur la route de Louviers,

Il y avait un cantonnier,

Et qui cassait des tas de cailloux,

Pour boucher les trous ».

On entend encore parfois cette chanson qui, au temps de notre enfance, était connue des enfants, chantant cette rengaine dans leurs jeux.

À Presles, il y avait un cantonnier, préposé à l’entretien de la voirie de l’État, autrement dit « La Nationale n° 22 ».

Ce brave homme s’appelait Pierre Culot ; il tenait un cabaret à la rue de Fosses (act. Maison démolie).

On pouvait le voir travailler, cassant des cailloux, les transportant avec sa brouette et comblant les nids de poule.

Il nettoyait et creusait les fossés quand cela devenait nécessaire ou rabinait les arbustes sauvages et fauchait les herbes le long de la chaussée.

 

L’éleveur de poules Li pouy’tî

Appelé Émile de Wartenbrouck, il vint de Châtelet vers 1930, s’établir au « Paradis des Chevaux » (act. Rue des Haies).

Il construisit une maison, ayant en annexe des installations pour élever des poules. De son élevage, il retirait assez de revenus pour vivre.

Cette maison est aujourd’hui habitée par Pol Loeche (rue des Haies, 14).

Les bouchers Lès boutchîs

Cliché : DOC064

« Et le ventre de l’homme demandait de la viande, encore de la viande et toujours de la viande ».

Cela l’ayant appris au cours de mes études à Mariemont, de mon professeur de carpi­culture, ne sachant si cet adage était de lui ou de quelqu’un d’autre.(sic)

La corporation des bouchers date de toutes les époques. Les bouchers ayant pignon sur rue, en l’occurrence une maison, avec dépendance pour vendre au détail de la viande et un atelier pour la découpe et la fabrication des charcuteries.

Ces indépendants vendent au détail de la viande de bœuf, de veau, de mouton, de cheval, de porc.

Il fut un temps où le boucher ne pouvait vendre que de la viande de bœuf, de veau, de porc, à l’exclusion de la viande de cheval et bien entendu le confrère vendant du cheval ne pouvait vendre aucune autre viande citée ci-dessus.

Après 1918, des bouchers vendirent de la viande congelée venant, dit-on, d’Amérique, ne pouvant rien vendre d’autre, leurs confrères ne pouvant vendre de la viande congelée s’ils ven­daient du cheval ou d’autres viandes.

Sur demande, les bouchers portaient la viande à domicile ou la faisaient porter par les appren­tis.

Les bouchers de ce temps-là achetaient leurs bestiaux, les faisaient abattre et nettoyer à l’abattoir, ramenant chez eux, dans leur rododo, les pans de viande préalablement découpés.

Ils ne vendaient que de la viande fraîche et des charcuteries, mais les boutchîs d’aujourd’hui vendent des conserves, des denrées alimentaires, et beaucoup d’autres choses qui ne devraient pas se vendre dans une boucherie.

 

Le voiturier Li tchèron

Le cheval, dit-on, est la plus noble conquête de l’homme.

Au temps passé, nombreux étaient les chevaux employés aux travaux de l’agriculture, par des commerçants ambulants, par les bourgeois, et des professions libérales, etc.

Il ne faut cependant pas attribuer la qualification du « tchèron » aux brasseurs qui livraient la bière à domicile, ils faisaient partie du personnel occupé par la brasserie ; de même au patron boulanger portant son pain à domicile, aux camionneurs des firmes ayant des succursales vendant des denrées alimentaires, etc., comme Le Castor (Jacquet-Bolle) rue d’Acoz ; Mouffe, rue des Brasseurs ; l’Hirondelle (Pierret) Grand-Rue, tous à Châtelet ; l’Elan, à Châtelineau ; l’Abeille, à Charleroi ; etc.

Le vrai tchèron était un indépendant qui conduisait des chariots, lourds et pesants aux roues garnies de bandages de fer, des charrettes, des bègnons, tombereaux, tous tirés par des chevaux. Les ânes et les mulets en moins grande quantité, on a quand même vu des tchè­rons mener des attelages de bœufs.

Les poteries de Châtelet-Bouffioulx, qui étaient nombreuses, étaient desservies par des tchèrons amenant de la terre plastique extraite dans les bois de Châtelet-Presles.

Ces transporteurs conduisaient aussi les produits finis, tels que briques réfractaires, tuyaux et pots en grès, tuiles, chez des particuliers, des industriels, et à la gare de Châtelineau pour expé­dier par chemin de fer tous les produits de fabrication locale.

Li tchèron transportait les bascules fabriquées chez Roisin, rue de l’Abattoir.

Il en était de même pour toute la fabrication des ateliers Dispy, rue de la Station.

Avec son bègnon tombereau basculant, li tchèron transportait du charbon, du résidu, tiré de la Sambre, à l’occasion di l’ansène du fumier.

C’était encore au tchèron qu’on s’adressait pour avoir les matériaux pour construire une maison. Il pourvoyait les maçons en amenant des briques, du sable, du ciment. Il transportait les bois de charpente, les scailles ardoises, lès pannes tuiles pour les ardoisiers, li tchausse, chaux vive pour les plafonneurs, etc.

Il emportait les terres en trop ou en amenait quand il fallait relever les niveaux.

Lors des créations de parcs, de jardins d’agréments, li tchèron était tout indiqué pour apporter les arbres et arbustes, allant les chercher chez les pépiniéristes, transportant les cendrées rouges pour les chemins, les tennis ; cette marchandise venait de Romedenne, des graviers gris calibrés ou des cailloux roulés de couleur blanche.

Le tchèron transportait beaucoup de choses et devenait déménageur à l’occasion.

Avec des attelages de quatre chevaux, et avec des chariots spéciaux (Ndlr. triqueballe), il transportait des tronçons d’arbres aux scieries proches ou à la gare pour les véhiculer par chemin de fer quand les scieries étaient installées trop loin de chez lui.

 

L’accoucheuse Li sâdge-feûme

Autrefois, l’accouchement avait lieu au domicile de la parturiente.

Néanmoins, il était nécessaire pour ne pas avoir d’accidents à la naissance, de prévenir le médecin de famille et l’accoucheuse.

Sur les derniers moments, la présence du médecin et de la sage femme encourageait la jeune femme ; ils étaient là pour recevoir l’enfant et donner les soins tant au bébé qu’à la jeune maman.

L’accoucheuse venait tous les jours, jusqu’aux relevailles de la maman, cérémonie pieuse au cours de laquelle une femme relevée de couches se fait bénir par un prêtre. Dans les usages et les coutumes, l’accoucheuse portait le nouveau né à baptême en compagnie du parrain et de la marraine et d’autres membres de la famille.

À Presles, Catherine Haut, et à Châtelet Irma Buisseret, étaient des accoucheuses renom­mées.

 

La messagère Li pwârteûse di lètes

En 1830, à Presles, une femme nommée Marie-Françoise Mainjot, habitant la Rochelle, et ayant près de soixante ans, allait à pied porter des messages, à des particuliers habitants parfois bien loin de chez elle.

La distribution du courrier n’était pas encore effectuée par des facteurs. La poste ne fut en activité qu’en 1867. Le bureau central fut établi à Châtelineau. Les diligences acceptaient de porter des lettres, mais en outre, il y avait des messagers à pied ou à cheval, parmi lesquels notre messagère de ces temps révolus.

 

Le cordonnier Li cwamd’jî

Au village de Presles, il y avait, fin du XIXe siècle début du XXe siècle, des cordonniers qui savaient satisfaire leurs concitoyens en fabriquant leurs souliers sur mesure.

Ces artisans du cuir, nommé Ferdinand Boccart demeurant au Bordinois ; notre cousin Victor « Figotte » Delforge, à la rue Al Croix, Alexis Lambot, à la Place communale, François Duculot et Jean-Baptiste Cerfaux, tous deux à la rue de Fosses œuvraient tous les jours dans l’atelier annexé à leur maison.

L’ouvrage ne manquait pas, on usait beaucoup les souliers sur les chemins empierrés empruntés pour se déplacer pour faire ses courses le plus souvent à pied.

Le villageois aimait avoir deux paires de chaussures, l’une des paires était, comme on disait, réservée pour les cérémonies, les dimanches. Ces bottines étaient faites en cuir fin, de couleur noire ou brune.

L’autre paire était faite en cuir de bonne qualité non poli (sic), les semelles et les talons garnis de clous et de dâches, petites pièces en métal clouées sur les talons. Ces chaussures en cuir étaient destinées aux travailleurs des deux sexes et aussi aux enfants allant à l’école.

On disait « lès solés à clôs dur’nu pu lon’tains et sont mèyeux pou travayi »2.

Le cordonnier cwam’jî du temps passé cousait à la machine des pièces en cuir lorsqu’il faisait la réparation des chaussures. Sa machine à coudre était plus forte que celle qu’employait la coutu­rière.

Il faisait aussi du « cousu main » en tirant le ligneul, fil enduit de poix, qu’il passait dans les trous percés au moyen de son alène (sorte de poinçon pour faire des trous dans le cuir pour pouvoir coudre).

Au moyen de son tranchet, il découpait dans la pièce de cuir préalablement battue, des semelles, des talons, qu’il clouait avec des fines petites pointes pour faire le ressemelage des souliers que sa clientèle lui apportait pour à réparer.

Un fragment du livre de comptes du cordonnier Boccart, nous permet de juger de la manière, et de l’ampleur du travail ainsi que des valeurs de la fin du XIXe siècle.

En tête de chaque page, était écrit en grandes lettres le nom de ses pratiques S’ensuivaient les dates avec les fournitures ou les réparations de chaussures de son client.

Pour une raison bien à lui, le cordonnier arrêtait le compte en faisant sous la dernière livraison ou réparation, une ligne sur la largeur de la page. Clôturant le compte après deux ou trois mois, il inscrivait alors la somme due par son client, celui-ci ayant fait le paiement li cwam’jî écrivait « à payé » et la date.

C’est ainsi que nous pouvons dire qu’à cette époque, une paire de bottines en cuir noir pour homme coûtait neuf francs ; une paire de bottines en veau, sur mesure, pour femme coûtait huit et six francs ; une paire pour enfant, trois ou quatre francs ; une paire de souliers à clous six francs ; deux semelles et deux talons pour deux francs ; des bouts de cuir et des talons pour vingt-cinq centimes ; des talons à une paire de pantoufles pour vingt-cinq centimes.

Une paire de bottines avec élastique sur mesure coûtait dix-huit francs, c’est le plus cher article que nous avons relevé à cette époque, en 1884.

De nos jours, ces artisans du cuir sont devenus si rares qu’il est difficile d’en trou­ver un..

 

Le bourrelier Li gorlî

 

Cet autre artisan du cuir, au temps passé, avait de l’ouvrage tout au long de l’année.

Nombreux étaient les chevaux, et leur harnachement demandait soit à être réparé ou renou­velé.

Pour cela, li gorlî était là. Faisant du neuf ou des réparations pour l’ensemble des pièces qui servent à équiper un cheval de selle ou de trait.

Cet ensemble se composait de selles, de gorias harnais, de sangles et de guides, d’œillères qui protègent l’œil du cheval et l’empêchent de voir de côté, de sangles et de museliè­res pour les chiens ou autres animaux pour les empêcher de mordre ou de manger.

Furent gorlî à Presles, Félicien Dohet, et Auguste Bressy, le père de notre ami et artiste peintre Richard, qui était installé près « du pont qu’on lève » de l’écluse à Châtelineau.

 

Le tonnelier Li cuvlî

Cliché : DOC021

Au lieu-dit « La Drève » à Presles, Jean-Baptiste Wauthier, dit « li cuvlî », fabriquait, dans une baraque en planches des tonneaux, des cuvelles en bois.

Son chantier fut démoli vers 1880, pour construire une grange, et une maison, qui sera habitée par son fils, Arthur dou Cuvlî qui lui se lança dans l’élevage et sera aussi surnommé « li martchand d’vatches » bestiaux.

 

Le (la) Sonneur(euse) de cloches Li môrlî / Li sonneû dèl cloke

Cliché : DOC063

Ce métier remonte très haut dans l’Histoire. Car li Maurlî et les sonneries de cloches faisaient partie de la vie de la Communauté.

Jadis, le sonneur était un fonctionnaire qui sonnait la cloche d’advertance invitant les habitants à assister aux Plaids généraux. Il sonnait les heures et celle de la retraite. La cloche sonnait pour tout : pour l’Angélus, à mwart à mort ; au feu, au danger, à la retraite, pour écarter les orages. Lès drelins sonnaient joyeusement ; les trances annonçaient qu’un malade est entré en agonie ; les triboulèyes pour un baptême, pour un mariage ; le glas funèbre pour la Toussaint ou pour un trépassé.

À Presles, il y eut des sonneurs et des sonneuses de cloches, et notre cousine Rosina Genot, assura les sonneries des cloches pendant plus d’un demi-siècle.

 

Le clerc-chantre Li mad’justère

C’était l’assistant du curé. Il jouait de l’orgue, de l’harmonium et chantait aux offices, mes­ses, vêpres, salut. Il assistait le curé lors des baptêmes, des mariages, des enterrements. Parfois, il s’occupait de l’entretien de l’église en faisant de petits travaux.

 

L’instituteur (-trice) Maîsse / Mam’zèle di scole

Cliché: DOC045 - Cliché DOC053 - Cliché : DOC038 - Cliché : DOC039

Cette profession était assurée par des personnes qui avaient fait des études supérieures.

L’emploi était soumis à certaines conditions édictées par l’administration communale ou par les responsables de l’école libre, car à Presles, il y a toujours eu depuis leur fondation, l’école communale mixte datant de 1829, et l’école libre pour les filles datant de 1848.

La nomination de l’instituteur (-trice) était du ressort du Conseil communal ou des autorités religieuses.

L’agent d’assurance L’assureû

C’était un homme qui représentait une compagnie d’assurance. Tous les ans, il venait chercher l’argent « des primes » que l’assuré par contrat devait payer pour l’incendie, sa maison, ses meubles, etc.

Au temps passé, les fermiers payaient une assurance pour les meules de paille ou de foin qui se trouvaient sur la campagne. L’assureû devait monter en haut de la meule, y planter un bâton sur lequel était clouée une plaque en tôle, sur laquelle on pouvait lire le nom de la compa­gnie d’assurance et un sigle.

C’était la preuve que la meule était bien assurée.

Des assureurs, il y en avait plusieurs à Presles, nous citons, Jean-Baptiste Cerfaux, Gustave Martin, Adhémar Wauthiez.

 

Le secrétaire communal Li sècrètaire

Croquis de la façade de la Maison Communale rénovée en 1875 - DES002

Il faisait partie du personnel communal, comme le receveur, le garde-champêtre. Tous étaient nommés par le Conseil communal après avoir postulé l’emploi en donnant leur curriculum vitae.

 

Les maçons Lès Maçons

Ils sont nombreux et de tous les temps. Certains travaillaient à leur compte ou pour un entrepreneur.

Ils construisent des maisons, des bâtiments ruraux, des édifices religieux, des murailles en moellons de pierre pour entourer des propriétés.

Bref, ce travail se faisant à la main, il y a des manœuvres pour faire le mortier, apprêter les briques ou les moellons, afin servir le maçon à terre ou sur les échafaudages.

Ce travail est quotidien. Il peut être interrompu en période de gel.

Les plafonneurs Lès plafonneûs

Ils suivent les maçons, travaillant comme eux, soit à leur compte ou pour un entrepreneur.

Leur métier consiste à enduire les plafonds, les murs, avec un mélange de plâtre, de chaux vive coulée, de paille hachée appliqués sur des latias, fines lattes préalablement clouées sur les poutrelles qui supporteront le plafond, ou tout simplement étendus à la truelle.

 

Le blanchisseur Li blankicheû

Comme les précédents, il travaille souvent comme eux. Son travail consiste à blanchir les murs intérieurs et les plafonds au moyen de chaux coulée, du « petit blanc », en associant des pigments de couleurs au goût du client.

Il blanchit à la chaux les façades des maisons, des bâtiments ruraux, etc. Il enduit souvent le bas de l’immeuble avec du goudron noir.

 

Le charpentier Li tchèrpètî

Son métier consiste à placer et à agencer tous les bois, poutrelles, chevrons, linteaux, madriers, etc., qui entrent dans la construction des immeubles.

 

Le couvreur de paille Li couvreû

Au temps jadis, quand les maisons étaient couvertes de chaume, des spécialistes arran­geaient les bottes de paille pour couvrir la demeure et ses dépendances.

Enfin, ils construisaient ce que nous appelons la toiture. Ce métier tomba en désuétude quand on employa lès scailles (ardoises ou plaques de schiste) et lès pannes (tuiles) fin du XVIIe siècle.

 

L’ardoisier Li Scayeteû

Confrère du précédent, il couvrait les immeubles avec des scailles plaquettes minces de schiste coupées à la mesure, percées de trous pour les clouer sur les planches d’un toit. Les ardoi­ses ne proviennent pas de notre région.

La fabrication des pannes (tuiles) remplacera les ardoises, mais celui qui fait les toitures est toujours appelé « l’ardoisier ».

Le peintre Li pinte

Il peut fournir les marchandises pour parachever les pièces des maisons.

À Presles, Ursmer Bourlet et son fils Oscar qui étaient peintres décorateurs, vendaient toutes sortes de couleurs, des rouleaux de papier peint au choix du client, du vernis, et toutes autres marchan­dises se rapportant à ce métier.

Ils faisaient des entreprises pour remettre à neuf des maisons et annexes, en repeignant les portes, châssis, lambris, parquets, escaliers, etc., vernissant des meubles, faisant les plafonds à la colle, au petit-blanc, et tapissant toutes les pièces de la maison de papier peint choisi par le client.

 

Le vitrier Li Vitriyï

Bourlet et d’autres, surtout menuisiers, remplaçaient les vitres brisées.

Les châssis des fenêtres, des abat-jour, et autres vitrages étaient faits par un de ces arti­sans, cela sur commande du client.

 

Les menuisiers Lès m’nusiérs

Cliché DOC071

Ces artisans travaillaient chez eux. Ils fabriquaient des portes, des fenêtres, tant pour l’intérieur que l’extérieur de la maison.

Sur commande, ils plaçaient des planchers, des escaliers, des lambris en bois au goût du client.

Sur commande aussi, ils faisaient des meubles, commodes, armoires, buffets, lits, garde-robes, tables, etc.

Parfois des meubles, comme des buffets, commodes en chêne, étaient sculptés, travail de luxe accompli par des menuisiers – ébénistes.

Les menuisiers étaient requis pour faire les cercueils des trépassés.

Ursmer Bourlet, qui faisait tous les ouvrages de menuiserie, s’était aussi spécialisé dans la fabrication des manches d’outils, fournissant par milliers des manches d’outils aux taillandiers de Presles.

Certains menuisiers étaient vitriers, allant remplacer les vitres brisées, les châssis des portes qu’ils fabriquaient.

D’autres menuisiers n’étant pas établis à leur compte trouvaient du travail chez un patron menuisier.

 

Le scieur de long Lès soyeûx

Ce métier – comme la famille Pochet surnommée « lès soyeûx » - consistait à débiter des arbres pour en obtenir des planches, des chevrons, des poutrelles, des madriers, des linteaux, des lattes, etc.

Le chantier du scieur de long était en plein air ou couvert d’un toit. Il s’agissait d’une lon­gue fosse de plus ou moins deux mètres de profondeur, au-dessus de laquelle on plaçait l’arbre débité.

Deux hommes, l’un au-dessus et l’autre au fond de la fosse procédaient au sciage à la main de grandes pièces de bois dans le sens du fil.

 

Les scieurs (les scieries) Lès soyeûs

Le métier de scieur de long s’est perdu lorsque les scieries mécaniques s’établirent et débitèrent les arbres plus rapidement que les scieurs à main.

À Presles, la scierie fonctionnant avec l’énergie électrique ferma ses portes après la guerre de 1940. Elle appartenait au comte Jacques d’Oultremont.

 

Le receveur de l’octroi Li R’çuveû dès bârriéres - Li barriotî

Cette fonction fut établie lorsque fut mise en service la route Nationale n° 22 (rue de Fosses). Le préposé en était Pierre Marchand qui percevait l’octroi, autrement dit « le péage » dans les deux sens pour ceux qui à pied, à cheval ou en voiture, empruntaient la nouvelle chaussée.

Le bureau de l’octroi se trouvait au débouché du chemin de Golias. Il fut supprimé le 3 septembre 1867.

 

Le douanier Li douwaniér

Cet agent de l’État resta en fonction jusqu’au temps où la Belgique devint indépendante.

Il s’appelait Alexandre Fourmois, et était le père du grand peintre paysagiste, autodidacte, Théodore Fourmois qui naquit à Presles et décéda à Ixelles le 16 octobre 1871.3

 

L’arpenteur L’ arpanteû-géyomète

D’origine presloise, Barthélémy Goemans était arpenteur-géomètre. On lui doit les plans pour la reconstruction de l’église Saint Rémy, l’ancienne maison communale à la rue du Pont, le cimetière communal de la rue Haute et de nombreuses maisons du village.

 

Le garde-champêtre Li tchampète

Cliché DOC030 - Cliché : DOC048

Pour assurer la tranquillité du village et la surveillance des biens, l’administration commu­nale nommait un homme ayant toutes les qualités requises pour assurer cette fonction.

Faisant partie du personnel communal, il devait être de service jour et nuit, se faisant assis­ter par la gendarmerie quand c’était nécessaire.

Le tchampète fut le successeur des « sergents » appelés aussi « gruyers » ou « mas­siers » durant le régime féodal (sic).

Le garde privé Li gârde privè

Ce sont des gardes particuliers ayant la mission de surveiller le domaine d’un propriétaire.

La surveillance du Domaine de Presles fut assurée de jour et de nuit par des gardes particu­liers.

Le garde-forestier (communal ou de l’Etat) Li gârde di bos

Cet agent forestier était assermenté. Dans son ressort, il avait la surveillance des bois communaux, de ceux de l’État. Il devait constater les délits, dresser des procès-verbaux aux délinquants, s’occuper à délimiter les coupes de taillis, marquer d’un sceau royal les arbres à abattre, surveiller tous ceux qui travaillaient dans les bois, interdire l’accès des bois au public, etc.

Il était tenu de faire des rapports qu’il adressait à ses chefs hiérarchiques. Il en est tou­jours ainsi de nos jours.

Le garde chasse Li gârde di tchèsse

Cet homme, assermenté ou non, surveillait les territoires de chasse des ayants-droits.

 

Le coiffeur Li Cwèfeû

Cliché : DOC055

Cette profession était pratiquée à Presles par deux personnes qui travaillaient de la journée au charbonnage et ne coiffaient leurs concitoyens qu’après être rentrés à leur domicile.

Ils coupaient les cheveux aux enfants, et aux hommes à qui, sur demande, ils faisaient la barbe avec un grand rasoir.

Ils s’appelaient Joseph Jacquemain, machiniste et Fernand Boccart, qui fut pendant la guerre de 1940 employé à l’abattoir communal de Presles.

Lors des représentations théâtrales de la Société « Les Nerviens », Fernand Boccart  gri­mait  les acteurs.

 

Les élagueurs Lès lagueûs

Ils travaillaient pendant la saison de repos des arbres. Ébranchant les arbres fruitiers, remontant les peupliers, et d’autres essences forestières.

Pendant la bonne saison, ils trouvaient du travail comme maçons ou ardoisiers.

Ils s’appelaient Ghislain Chapelle et l’pitit Djean Denayer.

 

Le tisserand Li Tècheû

Ouvrier ou ouvrière qui tisse des fibres textiles en les entrelaçant, celles étendues en lon­gueur forment « la chaîne » les autres en travers constituent la « trame ».

En 1860, il y avait à Presles un atelier de tissage dirigé par Jean Tilmant (1850).

Les tailleurs de pierres Lès tayeûs d’ pîres

Cliché : IMA039

Si l’extraction des pierres, à Presles, s’est faite en de nombreux endroits, toutes les pier­res qui furent extraites du sol n’étaient pas toujours destinées à être taillées.

Les anciennes maisons en pierre que nous pouvons encore voir ont été construites avec des moellons de pierres provenant de nos carrières.

À notre connaissance, il n’y avait que deux chantiers, où des tayeûs d’pîres œuvraient, notamment à la carrière de La Falige exploitée par François Wauthiez, dit « li Binauche » et à la carrière de Rémy Martin, au hameau des Binches, rue Grande.

Sur les chantiers, les blocs de pierre étaient débités, sciés, de manière à pouvoir en faire toutes sortes de matériaux pour la construction.

La pierre taillée de Presles était renommée pour sa bonne qualité. Elle fut employée lors de l’édification de l’église des S.S. Pierre et Paul, à Châtelet, et en de nombreux lieux. Les tayeûs en faisaient toutes les pièces pour la construction des monuments des cimetières. Lors de la désaffection du cimetière de la Place Jean Guyot, à Châtelet, les pierres provenant de Presles furent reprises pour être remises en place dans le nouveau cimetière.

Outre tout cela, les nombreuses petites chapelles qu’on rencontre en bordure des chemins, dans l’environnement de Presles, ont été taillées sur les chantiers par des tayeûs d’pîres preslois.

Les déchets et les pierres non utilisées à la taille étaient cassés, calibrés ; et la ligne du tram à vapeur Fosses-Châtelet fut construite avec des cailloux provenant de la carrière de La Falige.

Les pierres non utilisées, cassées, étaient transportées pour alimenter li tchafôr chau­four, où une fois cuites, elles donnaient de la chaux vive.

 

Les chaufourniers Lès tchôfoûnîs ou tchôsteû

Confrères, sous une autre manière ; des carriotîs, maîtres de carrière, le chaufournier tirait des cailloux gros et moins gros du sol pour les transporter dans le tchafôr, four à chaux qui, une fois les pierres cuites, donnait de la chaux vive.

Au temps passé, la chaux était beaucoup employée par les maçons, les plafonneurs, les badigeonneurs, la désinfection des lieux d’aisances, et par les cultivateurs qui en répandaient sur les campagnes pour amender leurs terres et détruire la vermine. L’emploi se faisait dans les jar­dins, et pendant la saison du repos des arbres fruitiers, les troncs de ceux-ci étaient blanchis à la chaux pour tuer la vermine qui cherchait à hiverner dans les écorces des arbres.

À Presles, lès Maurlî et à Châtelet-Carnelle lès Collet furent chaufourniers.

Les papetiers Lès martchands d’ papî

Cliché IMA003 -  Cliché : EVE003 - Cliché DOC008

Déjà, au XVIIe siècle, il y avait une fabrique à papier, appelée « li moulin à papier », dirigée par un membre de la famille Tilmant. Il fabriquait du papier pour écrire et du papier d’emballage de diverses couleurs. Il avait reçu une licence pour exporter du papier dans les Pays-Bas, étant installé à cette époque dans la Principauté de Liège.

Plus tard, la papeterie sera dirigée par un maître papetier nommé Bricoult, venant de Seneffe.

La papeterie passera alors aux mains des représentants de la famille Pouleur. Les Allemands occupèrent le complexe, maison, papeterie et annexes en 1914.

Dès cette date, les propriétaires Ernest Pouleur et ses héritiers fermèrent l’établissement.

Une industrie locale disparaissait pour toujours.

 

Le marchand de bestiaux Li martchand d’ vatches

 

Spécialiste de l’élevage, Arthur dou Cuvlî exercera toute sa vie le métier de marchand de bestiaux.

Ayant en propriété lès pâtures dou Cuvlî et de grandes prairies situées entre la rue de la Bergère (rue de Villers), la rue Al Croix et l’ancienne rue de Fosses (act. rue de l’S).

Il pouvait élever des bestiaux et en parquer d’autres qu’il allait acheter au marché de Fleurus, avec son cheval et son rododo.

La vente des bestiaux se faisait aux particuliers et aux bouchers.

 

Le marchand de porcs Li martchand d’ pourcias

Autre spécialiste, Henry Kinif, se lança dans la vente dès pourcias,  des cochons.

Il allait avec son cheval et sa charrette acheter chez les fermiers-cultivateurs des nichées de porcelets dont il faisait l’élevage.

Les jeunes porcs engraissés à point étaient vendus à des particuliers, ou le mardi matin, à l’entrée de la Grand-rue, à Châtelet, où se tenait le marché aux porcs.

 

Le marchand de bois Li martchand d’ bos

Cliché DOC016

Notre cousin, Victôr Cîsse Gravy, s’occupera d’acheter et de vendre du bois. En Belgique comme en France, il achetait des arbres pour les revendre aux scieries. Il fournissait en gros des charretées de fagots et d’ hourettes, fagots de brindilles de toutes essences, néces­saires aux charbonnages et aux carrières de la région de Châtelet-Presles, et environs.

 

Les briquetiers Lès Bricqu’teûs

Cliché : DOC056 - Cliché : DOC059

La construction des maisons en pierres fut plus ou moins abandonnée lorsque les maçons employèrent les briques dites « de campagne ».

Ces fabricants de briques œuvraient en plein air pendant la bonne saison.

La matière première se trouvait souvent sur place. C’était de l’argile jaune dite « terre à briques » qui était malaxée avec de l’eau salée pour obtenir une pâte assez consistante, pas trop dure ni trop molle.

Sur une table étaient alignés des moules qu’on remplissait de pâte. Le mouleur tassait la terre, raclait ce qui était de trop, démoulait les briques que des aides « gamins » portaient sous des « hayons » toitures de chaume ou paillassons en paille, pour sécher.

Les briques étant sèches, elles étaient alors disposées en meules, espacées les unes des autres d’environ un doigt pour éviter qu’elles se collent lors de la cuisson. Celle-ci se faisait en employant du menu charbon, qu’on semait sur les lits de briques au fur et à mesure que montait la meule.

Préalablement, sur la terre où devait se faire la meule, du bois, des fagots avaient été déposés. Le feu sera allumé lorsque la meule sera terminée et couverte de charbon.

Sur les côtés de la meule, certains plaquaient de la terre argileuse humidifiée.

Cet usage était coutumier avant 1914, à Presles, à Châtelet, il y avait des brikteûs. Une meule pouvait être montée avec plus ou moins dix milles briques. La cuisson durant quelques jours li cûjeû restait près de la meule pour surveiller le feu.

 

Les jardiniers Li djâdinîs

C’est un des plus beaux métiers, et ce n’est pas parce que nous l’avons pratiqué que j’inciterai mes semblables à en faire autant.

Mais en cette période de crise, que le chômage règne dans toutes les classes de la socié­té, faire soi-même son jardin est un agrément, un passe-temps et un revenu.

Jadis, étaient rares ceux qui n’avaient pas de jardin, cherchant à trouver un lopin de terre pour cultiver ses légumes, ses fleurs et pourquoi pas ses fruits.

Le jardinier travaille toujours en plein air, ne détruisant pas sa santé dans les poussières, les gaz, les fumées, les bruits des usines ou des charbonnages.

Travaillant dans la nature, il voit la petite semence confiée à la terre, germer, pousser, grandir, fleurir, se couvrir de feuilles et de fruits.

Il voit ce bouton de rose qui, hier, était encore fermé, s’ouvrir lentement, et lui donner une belle rose aux couleurs multiples.

Il en sera ainsi pour toutes les espèces et variétés de plantes cultivées et de plantes sauva­ges.

Et chaque année le cycle recommence.

Aujourd’hui, le jardinier emploie des engins motorisés, ce qui n’était pas mon cas, il y a cinquante ans.

 

Les batteurs de paille Lès batteûs di strins

Cliché : DOC065 - Cliché :DOC067

La moisson terminée, les céréales rentrées, arrivaient lès batteûs di strins qui éten­daient sur l’aire de la grange les gerbes de céréales, coupant les liens pour les étendre en une couche pas trop épaisse. À l’aide d’un fléau en bois, ils battaient à volonté les pailles pour que les grains soient expulsés des épis.

Les pailles étaient à nouveau liées, les grains ramassés, une nouvelle opération pouvait recommencer et ainsi jusqu’à l’épuisement de la denrée. Les grains étant, eux, passés au diâle tarare, instrument qui sert à vanner les grains pour les rendre propres à la consommation (ndlr . en les séparant de la bale).

Le régisseur Li réjisseûr

C’était un homme qui devait être instruit, par exemple un ingénieur agronome et forestier.

Il devait assurer la fortune de ses maîtres, tout en faisant la sienne, car, s’il ne la faisait pas, c’était un incapable.

Le régisseur ne travaillait pas, du moins aux travaux manuels et pouvait même avoir un employé.

Tous les jours, le régisseur devait venir faire son rapport chez son patron, lui faire savoir ce qui était fait, ce qu’on faisait et ce qui était prévu de faire. Son maître pouvait donner son avis, accepter ou refuser ce que le régisseur aurait pu proposer.

Le régisseur devait veiller à tout, autant sur les immeubles, les champs, les prés et les bois du domaine. Il avait dans ses attributions la surveillance de tout le personnel, les chefs d’équipe pouvant l’aider dans cette tâche.

Il devait commander, surveiller les ouvriers de toutes les entreprises qui travaillaient à l’entretien de tout le domaine.

Il devait conclure les marchés de bois, de céréales, de fourrages, s’il y en avait, aux meilleu­res conditions et à l’avantage de son maître et de lui-même.

Il avait un droit de regard sur les chasses, s’il y en avait, prenant toutes les dispositions avec les gardes pour recevoir les chasseurs.

Enfin bref, il prenait la bourse de ses maîtres, payant le personnel, les dépenses, etc.

 

Le cocher Li cocher

Au temps passé, les bourgeois, les industriels, les gens de professions libérales pouvaient se payer le luxe d’avoir une voiture tirée par un ou deux chevaux.

Ceux-ci étant conduits par un cocher, serviteur du maître portant une livrée à ses armes s’il était noble ou sinon un habit noir, coiffé d’un chapeau melon ou d’une buse. Ayant un ample manteau de drap pour se couvrir lorsque tombait la pluie ou que la saison était froide.

Au château de Presles, il y avait des cochers, à Châtelet, certains docteurs, industriels, brasseurs, notaire, etc., eurent des cochers.

 

Les concierges Lès pwârtîs

Entrée principale du parc de Presles - CHA009 - Entrée de la « Drève » du parc du château de Presles - CHA010

Ne pouvaient se payer un concierge que les gens riches et occupant du personnel.

Au Château de Presles, il y avait quatre conciergeries, dont la femme faisait office de concierge, le mari étant garde du domaine.

Nous citons « li pwartî dèl grille di Praîle » ; « li pwartî dèl grille del Dréve » ; « li pwartî dèl grille d’Aujau » ; et « li pwartî dou tchestia »4.

À notre connaissance, certains membres de professions libérales eurent des concier­ges.

 

Les betteraviers Lès pétralîs

Les grandes « censes » du temps passé occupaient un nombreux personnel pour tous les travaux agricoles.

Le cinsî engageait même des ouvriers saisonniers pour le fauchage des céréales, pour la culture des betteraves (sucrières et fourragères).

Ces ouvriers saisonniers venaient en équipe du pays flamand, on les appelait « lès trwès d’jous di dvant èt lès trwès d’jous di dr î5 » cela voulait dire que les hommes venaient de leur village, portant sur l’épaule un grand sac, dont ce qu’ils transportaient était répartie par moitié, l’une devant et l’une derrière leur corps. Ils s’en retournaient le samedi dans leur famille pour en revenir le lundi suivant.

Le semis des betteraves fait, la levée des semences allait faire croître les plantes.

Une fois, les deux ou trois premières feuilles développées, lès pétralîs étaient là, pour biner à la main, entre les lignes, et par après, démarier les betteraves, éclaircir et mettre les plants à longueur tout en binant le sol pour qu’il reste propre.

Lors de l’arrachage des betteraves, lès pétralîs étaient toujours là, pour arracher, cou­per les collets avec un hachoir, les mettre en tas en les recouvrant de feuilles pour empêcher les gelées hâtives de faire des dégâts dans la récolte.

Les betteraves pouvaient être chargées sur les chariots et conduites à la gare de Châtelineau pour être expédiées par chemin de fer à la sucrerie de Gembloux. Le cycle recom­mençant l’année suivante.

De nos jours, des engins motorisés coupent les collets, arrachent les betteraves, les char­gent dans des camions qui les conduisent aux sucreries.  Dès pétralîs, nous n’en voyons plus.

 

Les haleurs de bateaux6 Lès batlîs

Le transport des marchandises se faisait par les chemins, après 1830, par chemin de fer, et depuis des temps immémoriaux, par bateaux.

Depuis la conquête des Gaules, 57 avant J.C. et les époques qui se sont suivies, la Sambre fut considérée comme une voie fluviale pouvant aider au transport de toutes espèces de marchandises.

La Sambre faisait la limite entre les villes de Presles-Roselies et Farciennes, entre la ville de Châtelet, trois communes ressortissantes à la Principauté de Liège, et Châtelineau, ville du Comté de Namur.

 

N.B. : Sous le régime féodal, la dénomination « ville » était appliquée à toutes les localités.

 

Au début du XIVe siècle, un seigneur de Presles, de la Famille d’Havrech, fut condamné, ne réalisant (respectant) pas les clauses d’un contrat avec un marchand liégeois, à transporter de ses « huyssines de Praile » quelques milliers de « gueuses de fer » au rivage « de la Sambre à Chastelet » pour les charger sur des bateaux qui conduisaient la marchandise à Liège.

Les seigneurs se partagent les eaux et la pêche de la Sambre, par moitié, chacun de leur côté.

La rivière, dont les ponts sont rares : à Châtelet, li pont d’cayôs, et un pont à Marchienne-au-Pont, sont très anciens. Les seuls passages se faisant au-dessus de la rivière. À Farciennes, un passage à gué reliait Presles-Roselies. Lors des travaux de la Sambre, nous avons eu la chance d’avoir un plan, qui montre où se situait le passage à gué, ayant été découvert aux cours des travaux.

Après ce préambule, revenons à notre article, c’est-à-dire lès batlîs au sens propre du mot wallon, concernent tous ceux qui conduisent, chargent, déchargent les bateaux, et même les réparent et les construisent « lès batlîs di Thuin ».

Dans le sens que nous voulons expliquer, lès batlîs sont des hommes, des femmes, qui tirent à vide ou chargés, les bateaux, dans les deux sens du courant de la rivière.

Ces gens portant un harnais sont reliés par une grosse corde ou un câble au bateau, qu’ils halent en marchant sur le chemin de halage.

Le halage des bateaux se fera avec des chevaux, nous avons pu voir des hommes et des chevaux allant ou revenant de Namur, qui avaient tiré des bateaux sur le chemin de halage.

Ces hommes en bonne condition physique avaient de forts et puissants chevaux harna­chés, garnis de petites clochettes en cuivre jaune.

L’été, lorsqu’il faisait chaud, l’homme portait un grand chapeau de paille, ses chevaux étaient coiffés d’une espèce de bonnet en toile blanche garnie d’une grosse floche rouge.

Les haleurs de bateaux furent remplacés par des moteurs et des engins motorisés, et nous ne voyons plus de Batlîs tirant les bateaux sur le chemin de halage.

 

Le taupier L’ attrapeû d’ fougnants

Au château de Presles, vers 1870, li Blanc Marchand était occupé à attraper les fou­gnants, taupes qui dans les jardins, les prés et dans le parc, faisaient des dégâts occasionnés par les mamouches, muternes.

Entre les années 1920 et 1935, un homme originaire de Bretagne, venait tous les ans avec son chien ratier pour détruire les taupes et les rats qui pullulaient dans les dépendances du château.

Il faisait ce métier de père en fils, se servant d’une poudre rose, dont il avait le secret, et qu’il mettait dans les galeries ainsi que « dès cèps » des pièges. Avec son chien ratier, il détruisait aussi les rats.

En wallon, une taupe c’est « in fougnant ».

 

*****

Conclusion

Le lecteur qui aura eu la patience de lire ces pages aura une idée d’une tranche de la vie de ses ancêtres avant l’apparition des machines mécaniques et des engins motorisés.

Notre travail consiste à remettre en mémoire des métiers perdus, ou sur le point de l’être, toujours agressés par le progrès et les innovations dans tous les domaines.

Au temps passé, tout le monde trouvait du travail, hommes, femmes et même des enfants étaient occupés dans divers métiers.

Ces gens travaillaient à la main, sur leur poids, ne connaissant pas de grève, de crise et du chômage, la hantise de tous et de tous les jours. Il n’y avait pas de fermeture complète ou partielle des charbonnages, des poteries, des usines, etc.

Nous aurions pu nous étendre plus amplement sur le métier des « Gueules Noires » houil­leurs, des métiers du fer, les potiers, mais tous ces ouvriers étaient qualifiés et appelés selon le métier qu’ils pratiquaient selon aussi leurs fonctions.

 

1 Publié en 19… in…

2 Les souliers à clous durent plus longtemps et sont meilleurs pour travailler.

3 Voir le document « Le Peintre Théodore Fourmois »

4 « Le concierge de la grille de Presles, - de la grille de la drève, - d’Aiseau, - du château »

5 Litt. « Les trois jours de devant, et les trois jours de derrière. »

6 Ndlr. A notre connaissance, ce métier ne concerne pas vraiment les villages de Presles, mais l’époque où Roselies était hameau de Presles, jusqu’en 1878.

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