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Presles, bastion de la résistance

Presles, bastion de la résistance




Cliché : DOC 050 - Cliché : DOC060 - 

(paru in Annuaire du Vieux Châtelet n° 9 – Année 1969, pages 95 à 104)

Par Richard Bressy

On n’oublie pas l’héroïsme des Belges en 1914, mais on est trop enclin à ignorer celui de 1940.

Combien de héros obscurs inscrivirent leur nom au martyrologue de la Patrie ! Combien ont fait leur devoir simplement, modestement et après la tourmente ont repris leurs occupations familières, repliés dans l’ombre et le silence.

Il nous apparaît un devoir de célébrer et de glorifier ces patriotes, rendre hommage à ceux-là qui eurent la force de souffrir et de mourir pour que nous vivions.

La ferme « Golias »

Presles, petit village pittoresque et paisible situé aux confins du Pays Noir, tapi au creux d’un vallon. Maisons de pierres aux toits rouges. Image reposante de vie calme. La vision de cette oasis de fraîcheur remplit le regard.

Assise sur le coteau, dominant la grand’route, la ferme « Golias » dresse ses murs gris. Un chemin creux conduit au large portail en plein cintre ouvert sur le quadrilatère des bâtiments vieillots.

Cette ferme est habitée par Hubert WALEF, sa femme et ses deux enfants. Patriote ardent, le cœur ulcéré par la défaite de nos armes en 1940, Hubert Walef rentra dans son foyer avec l’idée dominante de protéger ceux qui ne voulaient pas courber la tête sous l’autorité occupan­te.

C’est ainsi que son personnel domestique se composait de réfractaires au travail. Recevant, par une voie mystérieuse, des timbres de ravitaillement, il les distribuait aux résistants, aidé dans cette noble tâche par M. Émile Beugnies, place Saint Roch à Châtelet. Sans soucis du danger et des conséquences graves qu’entraînerait la découverte de ces « hors la loi » chez lui, MM. Walef et Beugnies pourvoyèrent au ravitaillement de tous ceux qui, « résistant », venaient les trouver.

Le 2 mars 1944, une forteresse volante atterrit dans les campagnes de Saint-Gérard. René Aubert de Presles, hospitalise chez lui un fugitif, le lieutenant américain Robert Davis, n° 0.80.8000 du 401 Bombardment Group, et l’amène à « Golias ». Après être hospitalisé, il est ensui­te piloté par M. Franz Gonze vers Tamines.

À la libération, on devait retrouver le lieutenant Davis chez un autre patriote, M. Follien, 12, rue de la Loi à Châtelineau, qui lui avait donné asile pendant de longs mois au péril de sa sécu­rité.

Le service s’organise

Olivier Gravy, un jeune résistant, le cœur toujours ouvert aux meilleures causes, ne pou­vant rester inactif dans son pays écrasé sous la botte teutonne, s’était affilié au groupe de l’A.S.

Commissionné par son chef, il rend visite au fermier Walef, pour lui demander que sa ferme serve de maillon à la « chaîne » du service de renseignements. Sans hésiter, le maître de « Golias » accepte et, le 1er juin 1944, a lieu à la ferme une réunion d’officiers pour l’organisation d’un service régulier d’estafettes. On sent que chacun vibre de l’ardent désir de se dévouer corps et âme à la bonne cause.

Les yeux de ces hommes étincellent d’un feu vivace ; ce sont des yeux d’hommes épris de risques, de périls. Assistait à cette réunion un jeune homme dont on annonça, quelques temps après, la capture par les Allemands à Annevoie. Il s’agissait du comte de L…, première victime, mais qui revint, par bonheur, des camps de concentration.

La ferme « Golias », dès cette époque, devient le centre de ralliement. Un service régulier d’estafettes et d’officiers est organisé pour l’échange de messages entre le chef de corps et ses sous-ordres, et la liaison entre la province de Namur et le Hainaut.

Bataille silencieuse, guerre secrète, qui insinue le réseau souterrain de ses services de village en village.

Chacun se montre digne de son compagnon, soumis aux mêmes dangers, aux mêmes embûches. C’est une grande famille où chacun apporte le don total de son dévouement. Olivier Gravy, la cheville ouvrière de ce centre de résistance, pourvoie au ravitaillement et au logement.

Constamment sur la brèche, pour mener à bien l’œuvre entreprise, il paie hardiment de sa personne, son activité se déploie de jour et de nuit, quelle que soit la difficulté de la tâche.

Le service intensif de transmission d’ordres nécessite de nombreuses estafettes. La pénu­rie d’hommes appelle la collaboration active de Mme Walef. Simplement, défiant le danger, elle porte au village voisin les messages qui lui sont confiés. Régulièrement, elle continue le service sans cesse renouvelé et ce n’est que par crainte que ses déplacements pourraient compromettre l’organisation, qu’à sa demande, elle fut remplacée par M. Joseph Eloy, employé de Moustier-sur-Sambre.

La dispersion

Le va et vient inusité d’étrangers, aux abords de la ferme, nécessite l’urgence d’arrêter un nouveau plan pour assurer la sécurité.

Afin de risquer d’être moins vu, on va se disperser, en restant à peu de distance les uns des autres pour être immédiatement sur place et s’entraider.

La décision est prise de répartir les effectifs, certains trouvant refuge chez Mme Alexis Moumeaux 1 au hameau des « Binches ».

La proximité de la grand’route, que des patrouilles et convois allemands sillonnent, empê­che d’héberger les hommes aux baraquements du « Bois Piérard ». La situation devient alar­mante. C’est alors que M. Olivier Gravy offre d’hospitaliser les résistants dans sa maison du « Sapin Vert ».

Le soir tombe, silencieusement, le groupe de l’A.S. avec armes et bagages, sort du bois, se dirige par la grand’route vers l’habitation de Gravy. Soudain, trompés par l’obscurité, les résis­tants se trouvent face à face avec une patrouille de motocyclistes allemands, à hauteur de la mai­son Cerfaux.

Ce fut un moment de cruelle émotion. Que faire ? Supériorité numérique évidente chez les Belges. On se contente de saluer et, le cœur battant à se rompre, les réfractaires poursuivent leur route sans être inquiétés.

Il faut rendre hommage à M. Norbert Sybers, le locataire du « Sapin Vert », qui éloigne chez des parents sa femme et ses enfants, pour pouvoir loger les hommes.

Installés au « Sapin Vert », les estafettes de l’A.S. se trouvent sous l’heureuse égide d’un vétéran de l’espionnage de 14-18, M. Auguste Bressy de Châtelineau, décoré de la Croix Militaire française et de nombreuses distinctions honorifiques belges, pour services rendus et qui, par suite du bombardement de son habitation en mai 1944, est en exode à Presles. Ses conseils sont pré­cieux, tout autant que les armes et les renseignements fournis par son fils, ainsi que les couvertu­res offertes par de braves gens du village.

Citons également les familles Sente et Dohet et, particulièrement, Adolphe Sente pour la fabrication de poignards.

Signaux

De l’habitation de Gravy, on aperçoit aisément sur la crête du coteau, se détacher sur le ciel la masse sombre de la ferme de « Golias ». Lorsque, pour une question de service, on doit disposer de l’estafette de Fosses ou de Waulsort, de Nalinnes ou de Maredret, la fenêtre s’ouvre à la ferme. Averti de ce fait, le planton du « Sapin  Vert » s’empresse d’enfourcher son vélo pour exécuter sa mission.

D’autre part, si des ordres sont destinés au chef de corps du P.C. (Poste Central), les bat­tants de la porte cochère de la ferme tournent sur leurs gonds et s’écartent. Si la Gestapo, passant par Châtelineau, emprunte la route de Namur, M. Émile Beugnies en avertit par téléphone.

 

Premières arrestations

L’espoir d’une offensive alliée proche est dans les cœurs. La campagne est lumineuse. Dans le ciel d’un bleu pur, scintillent par centaines les avions de la R.A.F.

La Gestapo s’active, s’acharne, elle sent qu’un réseau d’espionnage, de sabotage, s’accroit de jour en jour et qu’il faut à tout prix supprimer cette force qui s’amplifie.

On apprend l’arrestation, à l’Abbaye de Maredsous, du baron de Potesta, chef du poste clandestin de T.S.F. d’émission et de réception et de son aide, Dom Harmel, prieur. Le baron de Potesta, ce brave, ce dur, est rentré d’Allemagne à la libération via la Suède. Hélas ! Dom Harmel fut lâchement abattu sur les routes allemandes par des S.S.

 

La date fatidique

Le 1er juillet 1944, Gaston Robillard, lieutenant à l’État-Major de l’A.S. Zone I, Secteur C est à la ferme « Golias » en entretien avec Hubert Walef. Le lieutenant Robillard, de son nom de guerre « Jacques », faisait partie, dès le début de 1941, de la résistance.

Distribuant la « Libre Belgique » clandestine, il fut arrêté le 8 octobre de la même année et incarcéré à la prison de Saint Gilles. Bravant audacieusement la police allemande, il parvenait à se faire libérer le 11 novembre suivant. À peine sorti, il se spécialise dans la fabrication de faux docu­ments. Il cache des juifs et des réfractaires, conduit des aviateurs alliés vers des centres de rapa­triement clandestins. Il lève des plans d’aérodromes et de terrains d’atterrissage.

Il avait pris le maquis le 1er juin 1944.

La conversation des deux patriotes est interrompue par la visite d’un inconnu. Ce dernier revient avec sa famille d’avoir été chercher des pommes de terre dans les Ardennes. Le poney qui traîne une carriole portant la charge, n’a plus la force de gravir la longue montée de l’ « S » de Presles.

L’inconnu voudrait que le fermier lui prêtât un cheval pour le « coupler ». Les natures géné­reuses du fermier et du lieutenant ne sont pas sourdes à cette demande. Conduisant un che­val, le domestique Adolphe Vervoort de Waterloo, réfractaire du travail, quitte la ferme pour aider l’infortuné. L’attente du retour de Vervoort suscite une inquiétude qui grandit à mesure que les minutes s’écoulent.

Il devrait être rentré. Soudain, on entend des pas précipités, d’abord confus, puis plus distincts et la petite Emma Gonze apparaît sur le seuil de la cuisine, essoufflée par une longue course.

D’une voix saccadée, elle a peine à articuler :

  • « Fermier, votre domestique est arrêté par la Gestapo sur la Grand’route. »

L’alerte donnée, grâce au dévouement de cette fillette, jette la panique chez Mme Walef et ses enfants. Il faut agir au plus tôt. Les minutes sont périlleuses.

Le lieutenant Robillard, avec un sang-froid remarquable, exhorte le fermier à fuir.

  • « Et vous lieutenant ?

  • « Moi, je suis en règle, je ne crains rien, fuyez ! Je resterai ici. »

Les Gestapistes entreprennent l’assaut de la ferme, tandis que Walef fuit par la grange et avertit du danger les autres réfractaires à son service qui besognent dans la campagne.

Le domestique, sous bonne garde, gravit le chemin creux conduisant à « Golias ». Les traîtres belges, commandés par un officier allemand, font irruption dans la cour.

La voiture et le camion appartenant à la Gestapo s’arrêtent près du portail.

L’officier allemand consulte les papiers du lieutenant Robillard, les trouve en ordre, après un bref examen et le laisse en liberté.

Reprenant son calme, Mme Walef, dans la crainte que l’on questionne ses enfants, les fait accompagner par la petite messagère chez ses parents.

Si ce n’est l’arrestation de Vervoort, qui rassemble ses vêtements, il semble que la Gestapo ne poussera pas plus loin ses investigations.

Hélas ! Un ensemble de circonstances malheureuses allaient bouleverser ce semblant de quiétude. L’officier « Albert », de son vrai nom Jeannot Albert, attaché au P.C. revenant de Namur, porteur d’un message chiffré urgent et apercevant, de la route, la porte cochère ouverte l’informant de la présence d’un officier de liaison, active sa marche pour remplir sa mission.

Des membres de la Gestapo l’arrêtent à son approche de la ferme. Furtivement, il jette son message dans le fossé. Son geste est remarqué et le document compromettant est retrouvé.

Parti d’un fait étranger à la recherche de résistants, le chef allemand remonte la filière des déductions. Nul doute, pense-t-il, ce message est destiné au Monsieur libéré à la ferme.

Le gradé allemand en fureur, met le lieutenant Robillard en état d’arrestation. « Golias » prend l’aspect d’une sinistre souricière où viennent, peu après se faire pincer les jeunes estafettes Eloy Joseph et Dufrane Narcisse, de Le Roux, rentrant de mission.

La Gestapo procède à une perquisition en règle de la ferme. Elle trouve dans un panier un pigeon que le petit Lucien Walef avait recueilli le jour même.

Le Boche a la certitude que c’est un pigeon messager.

Suffoqué de colère, d’une voix gutturale il proclame :

  • « Ach ! si pigeon anglais, tous ici fusillés ! » 

En dehors de cette trouvaille, la perquisition ne donna aucun résultat.

De guerre lasse, on procède à l’embarquement des infortunés pour les interner à Charleroi.

Les six estafettes logeant au « Sapin Vert » assistèrent impuissants à l’assaut de la ferme. Craignant le pire ils prennent le large et, pilotés par un sous-officier, Paul Chasseur, se rendent à la maison communale de Presles aviser Olivier Gravy. Ce dernier leur trouve un asile dans la pro­fondeur du parc du comte d’Oultremont, pour ensuite, suivant les ordres reçus du P.C. les disper­ser dans des endroits désignés.

Le fuyard

Le fermier Walef, coupant la grand’route, passe par le jardin Mambour, remonte le chemin « Vieux Sart » qui grimpe vers la ferme de la « Cahoterie ». Rampant, se coulant de taillis en tail­lis, de buisson en buisson, il fait corps avec la terre. Il s’arrête, observe le versant de la colline, où à travers un rideau de peupliers, se découpe sur le ciel « sa » ferme.

Il rampe à nouveau, se relève, évite la ferme de la « Cahoterie » et parvient à l’enceinte de la propriété d’Oultremont. Il en escalade le mur se dissimulant derrière les troncs de sapins et tail­lis, descend vers le château.

Anxieux sur le sort des siens et de ses compagnons, Walef se présente au comte d’Oultremont. Ce dernier ne peut l’assister et le prie de se cacher dans les bois. Le fermier insiste pour avoir des nouvelles ; il attendra en vain chez M. Henri Lepage, président des Anciens Combattants 14-18, l’éventualité d’une information calmant ses inquiétudes.

Le cœur étreint d’angoisse, il reprend sa marche, longe les voies du tram à vapeur, pour gagner le bois des « Faliges », proche de « Golias ». Chemin faisant, il rencontre une brave femme qui s’offre spontanément à se rendre à la ferme pour quérir des nouvelles. Elle revient ras­surer le fermier : la Gestapo a quitté les lieux, la fermière est libre, mais prie son mari de ne pas rentrer.

Le soir tombe sur cette tragique journée. Walef est terré dans une baraque en bois sur les « Faliges ».

Providentiellement vient à passer le secrétaire communal Glise. Le fermier l’interpelle et le prie d’informer sa femme du lieu de sa retraite.

Peu de temps après Mme Walef retrouve, au baraquement, son mari. Rencontre émou­vante. Ils restent longtemps silencieux ; le bonheur de se retrouver libres, assombri par la pensée des cinq malheureux compagnons incarcérés dans les geôles allemandes.

Pendant quelques jours, le fermier ne quitte pas sa retraite. Peu à peu, il s’enhardit le jour à reprendre son travail aux champs, le cœur serré d’appréhension. Le cercle de fer n’allait-il pas se rétrécir autour de lui ? La nuit, il regagne son refuge. Ses enfants trouvent l’hospitalité au village, chez M. le curé.

 

Les prisonniers

Qu’est-il advenu de ces êtres courageux. Ils restèrent un moment à Charleroi, où la famille d’O. Gravy put maintenir le contact.

Le lieutenant Robillard parvint à adresser au fermier un message lui recommandant certai­nes réponses au cas où il serait arrêté.

Ce fut ensuite la déportation en Allemagne. Qui dira le martyr de ces jeunes captifs, la torture qu’on leur infligea pour leur arracher les noms de leurs compagnons encore libres !

Pitoyables torturés qui restèrent silencieux farouchement.

Le 28 février 1945, après deux mois d’un douloureux calvaire, à l’infirmerie du camp de Blumenthal (Brême) le lieutenant Robillard décéda.

Eloy Joseph de Moustier-sur-Sambre, Adolphe Vervoort, de Waterloo, devaient eux aussi payer du lourd tribut de leur vie le patriotisme qui animait leur âme et leur cœur de Belge.

 

Encore des patriotes

En dehors de cette organisation officielle de l’A.S., Presles peut s’enorgueillir de compter parmi ses habitants des patriotes qui, de leur propre initiative, n’ont cessé d’apporter tout leur dévoue­ment à la cause des Alliés.

Citons M. et Mme Feront qui ont secouru, en 1943, six aviateurs canadiens et américains contraints d’atterrir sur notre territoire.

Pendant 22 jours, au prix de mille difficultés, ces braves gens ravitaillèrent ces hommes et les aidèrent à trouver un asile sûr. Durant 7 mois, défiant les recherches actives de l’occupant, les époux Feront, avec la collaboration de M. Walef, qui procurait la nourriture, hospitalisèrent deux soldats russes, évadés du charbonnage du Trieu-Kaisin de Châtelineau.

Émile Anciaux et son fils Firmin, du hameau des « Binches », hébergèrent, depuis octobre 1943, des prisonniers russes évadés. Hélas ! La Gestapo avertie par une dénonciation arrêta le père et le fils qui subirent stoïquement les brutalités des Allemands.

Après un mois de privations, Firmin Anciaux rentra à son domicile, tandis que son père était condamné à 2 ans de travaux forcés. Le 17 août 1944, il devait prendre le chemin du camp de concentration de Bernau. Ce fut pour E. Anciaux la terrible épreuve du labeur de chaque jour. Il en revint affaibli.

Terminons par un geste d’une incroyable bravoure. Alors que le village s’était vidé de ses habitants qui, à la libération, échelonnés le long de la grand’route, acclamaient follement, lançaient des fleurs à nos libérateurs, Norbert Sybers et J. Hubert, s’étant emparés d’une mitrailleuse aban­donnée par les Allemands, ainsi qu’un ruban de cartouches, se mirent à la disposition de M. Walef pour procéder à des opérations de nettoyage.

Des Allemands, en grand nombre rodaient dans les environs du village, ces trois patriotes décidèrent de les attaquer et de tenter leur capture.

Informés par Joseph Feront de l’endroit où se trouvait l’ennemi, Sybers N. et Hubert J., auxquels vint se joindre le fermier Walef, se rendirent au devant de l’ennemi. C’est alors que ris­quant un coup d’audace, Sybers s’avança seul, sans arme à la rencontre des Allemands dissimu­lés dans le parc boisé. Ses compagnons placèrent la mitrailleuse en batterie, tirèrent quelques rafales en l’air, pour protéger leur ami.

L’absence de Sybers se prolongeait, avivant l’inquiétude de ses compagnons.

Soudain, à travers les taillis, il réapparut, précédant un peloton de 32 hommes, dont un officier. Aidé de Walef et Hubert, il conduisit le groupe d’ennemis dans la cour du château, où ces derniers déposèrent leurs armes et furent livrés, le lendemain, à la gendarmerie.

Ce beau coup de filet, dû à la bravoure et l’audace, méritait d’être signalé.

Nous sommes heureux de saluer tous ces patriotes dont la modestie égale la bravoure, dans un même éloge et leur adresser de très chaleureuses félicitations.

Ndlr : Nous avons consulté le Livre d’Or de la Résistance Belge publié par la Commission de l’historique de la Résistance instituée par le Ministère de la Défense Nationale – Les éditions Leclerq à Bruxelles – 1948.

Dans l’annexe de cet ouvrage intitulé « Martyrologue de la Résistance », nous trouvons :

    • Joseph ELOY – Ham/s/Sambre mort à NORDHAUSEN (page 418)

    • Dom Roger HARMEL – Denée (Abbaye Maredsous) abattu à BUCHENWALD (page 418)

    • Gaston ROBILLARD – Saint Servais mort à NEUENGAMME (page 419)

    • Adolphe VERVOORT de Waterloo ne s’y trouve pas.

Par ailleurs les

    • Chapitre V – La Veillée des armes – La Résistance par les armes : du début de 1943 au 4 juin 1944 (pages 222 et suivantes)

    • Chapitre VI – La Victoire en marche – La Résistance par les armes : du 4 juin 1944 au 8 mai 1945 (pages 284 et suivantes)

permettent de comprendre l’organisation générale de la Résistance et en particulier de l’Armée secrète dont faisait partie Olivier GRAVY sous les ordres du sous-lieutenant auxiliaire d’Orgeo de Marchovelette sous le Haut Commandement du Lieutenant – Général PIRE.

 

1 Alexis Mourmeaux est prisonnier au Stalag X C

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