Extraits des annales de la Société Archéologique de Bruxelles
Extraits des annales de la Société Archéologique de Bruxelles – tome 11 pages 114 à 149 - 1897
Le cimetière belgo-romain de Presles au lieu-dit Les Binches
Mémoire de D.-A. VAN BASTELAER (extraits)
Ndlr. Comme c’est le cas trop souvent, des fouilles très anciennes ont involontairement et maladroitement bouleversé des sites de fouilles archéologiques. Mais il faut aussi déplorer parfois des négligences administratives qui n’ont pas pu – ou voulu – sauvegarder un patrimoine qui leur avait été confié. On peut se poser la question : qu’est donc devenu l’ancien musée archéologique de Charleroi ?
Nous publions tel quel ce rapport qui, à plusieurs reprises, fait référence à des documents qu’il ne nous est pas possible de reproduire mais dont nous laissons apparaître la référence.
Préliminaire
Le village
Presles est un village qui jouit d’une véritable réputation archéologique, grâce à l’importance reconnue des questions historiques soulevées et discutées à propos de cette commune. Son nom avait en effet retenti longtemps dans de savantes discussions historiques sur l’emplacement d’un fameux combat de César contre les peuplades belges.
Quelle que soit l’opinion que l’on se soit faite sur ces questions, on rencontre toujours un véritable intérêt chez tout le monde, quand on agite l’un ou l’autre point qui s’y rapporte ; car ces régions ont, malgré tout, conservé une grande renommée pour le vulgaire.
Cette commune est d’ailleurs d’une richesse archéologique remarquable. Témoin la société de Charleroi qui fut appelée différentes fois à y faire des recherches dans des cimetières antiques de différentes périodes, franque et romaine. Nous n’y avons pas fouillé moins de trois habitations, d’importance capitale, remontant à cette dernière époque. Les communes voisines n’ont pas été moins fertiles sur ce point.
Je donne en quelques mots la liste des découvertes archéologiques faites à Presles, à Roselies, commune qui n’en n’est séparée que depuis 1878 et à Aiseau, qui est presque identifié avec Presles. Cette liste est tirée de ma Sambre archéologique pp. 87 et suiv.
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Presles
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Château antique. Délices du pays de Liège, t. IV, p. 407.
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Pièce gauloise. Doc. et rap. de la Soc. de Charleroi, t. XVII, p. 190, t. XVIII, p. 396.
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Meule romaine. Doc. et rap., t. XIX, p. 65.
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Grand cimetière romain au hameau Les Binches, dont la fouille fait le sujet de ce mémoire.
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Objets trouvés dans cette fouille.
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Dolmen, à côté d’un cimetière à inhumation, qui peut être postérieur et appartenir à l’époque franque. Il s’agissait de squelettes d’hommes jeunes, portant tous une pierre sur la poitrine, et dans des sépultures séparées. Les découvertes furent faites lors d’une grande modification du Parc de Presles. Doc. et rap., t. II, p. 341 ; t. VIII, p. 479.
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Roselies
Roselies étant une nouvelle commune, on a confondu parfois ce nom avec Aiseau et Presles, dans quelques articles imprimés, et notamment dans les t. IX, X, XVII et XIX des Doc. et rap. de la Société de Charleroi.
Un jardin de la commune porte le nom de Jardin du marchet. On peut supposer qu’il y avait là un de ces petits tumuli auxquels on a consacré ce nom de marchet, tumuli qui se trouvent en quantité dans les environs de Fosse, avons-nous dit ailleurs. Renseignement particulier.
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Cimetière romain au lieu-dit Tienne des fourches, le long du chemin dit Baty des morts. Doc. et rap., t. IX, p. 465 ; t. X, p. 667 ; t. XVII, p. 312.
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Objets trouvés dans cette fouille. Doc. et rap., t. XIX, p. 47.
À 250 mètres, vers le sud de ce cimetière fouillé, fut constatée la trace d’une villa romaine non fouillée : tuiles de l’époque, bronze romain, etc. Renseignements particuliers.
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Aiseau
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Vieille église avec des pierres tombales, dont deux fort remarquables, appartenant à la famille seigneuriale Brandt, et remontant au XIIIe siècle.
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Ancien couvent de Sainte-Marie d’Oignies. Délices du pays de Liège, t. II, p. 320.
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Vieux château. Délices du pays de Liège, t. IV, p. 411.
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Médaille Gauloise des Gorduniens. Doc. et rap., t. XVII, p. 190.
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Tumulus romain, de l’époque de Commode, dit Tombe du chef, entre Presles et Aiseau. Doc. et rap., t. IV, p. LIII ; t. XII, p. 14 ; t. XVII, p. 313.
Dans ce tumulus, ou Tombe du chef, la médaille de Commode a été trouvée au-dessus du sol avec des poteries romaines et du charbon. Mais la tombe se trouvait en-dessous du sol et contenait dans deux compartiments formés par de grosses pièces de bois assemblées aux angles, deux grands couteaux en silex retaillés, un plateau en verre et des fragments de terre Samienne ; il est donc possible qu’il y ait eu une inhumation à l’époque de Commode, sur le tumulus déjà existant. Renseignement particulier.
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Cimetière romain fouillé en partie sur la route de Châtelet. Doc. et rap., t. IX, p. 195 ; t. XVII, p. 313.
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Objets trouvés dans ce cimetière. Soc. et rap., t. XIX, p. 4...
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Villa romaine, au lieu-dit Chêne au Villers, non loin de la Tombe du chef, sous le mur du Parc de Presles. Doc. et rap., t. IV, p. ... ; t. IX, p. 145 : t. XVI, p. 476 ; t. XVII, p. 313, 441.
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Objets trouvés dans cette villa. Doc et rap. T. XIX, p. 57
Depuis lors, on a trouvé sur l’emplacement de cette villa, une deuxième monnaie gauloise des Gorduniens (type décrit : Doc. et rap., t. XVIII, p. 395), plus une médaille du bas-empire Gratien (an 375). Renseignement particulier.
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Villa romaine aux Haies des Chênes, près du Bois Saint-Martin non fouillée ; à proximité d’une sablonnière où l’on a trouvé de nombreux tessons romains, (peut-être un cimetière), des silex et deux haches polies. Doc. et rap., t. XVII, p. 314.
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Villa romaine, au lieu-dit « Trou du renard », le long de la nouvelle route de Châtelet à Tamines, non fouillée. Tuiles, imbri..., nombreuses médailles. Doc. et rap., t. XVII, p. 313.
La découverte
En 1878, M. J. BANCU, instituteur à Presles, me signala des trouvailles continuelles de poteries brisées de diverses couleurs, décombrées depuis longtemps par les ouvriers, dans les travaux d’une sablonnière de ce village, exploitée par les propriétaires, MM. GRENIER frères et sœurs.
« Chaque jour, depuis quelques années, nous écrivait feu notre collègue, Olivier GILLE, les ouvriers, employés à l’exploitation d’argile au milieu du champ funèbre, rencontraient dans leurs déblais, au hasard de leurs travaux, des tessons, voire des pots entiers, qu’ils ne manquaient pas de saluer de leur pioche, pour y chercher de l’argent. C’étaient des saletés, disaient les rustres qui n’y tenaient nullement. Ce vandalisme inconscient menaçait de faire disparaître jusqu’à la dernière des vénérables reliques, tout riche qu’en fut le dépôt, quand l’attention de M. BANCU fut mise en éveil, d’une manière fortuite, sur les profanations au point de vue archéologique, qui se commettaient à quelques pas de sa porte. Le respectable instituteur prit des renseignements et fut assez heureux pour se procurer une superbe lagène échappée, on ne sait comment, à la brutale curiosité et à la cupidité de ceux qui l’avaient déterrée. Il la fit parvenir à la Société archéologique de Charleroi. »
N’est-il pas déplorable de voir s’accomplir de semblables faits aux portes mêmes de Charleroi, malgré les efforts réitérés, les mesures prises, les circulaires prodiguées pour arriver à vulgariser les idées et les notions les plus élémentaires d’archéologie et dans le but d’empêcher la destruction des objets trouvés par les ouvriers pendant leurs travaux ?
Or, il ne s’agit pas ici d’un fait isolé. Partout et toujours les choses se passent de cette façon : sauf de rares exceptions, les découvertes n’arrivent à la connaissance des hommes compétents que lorsqu’elles ont été détruites, au moins en partie.
Voilà cependant la triste vérité sur l’irrémédiable bêtise du vulgaire, malgré de longues années de leçons qui lui sont prodiguées par les sociétés d’archéologie, dont le dévouement, à ce point de vue, est connu et apprécié de tous.
Le terrain
Le cimetière se trouve au hameau dit Les Binches, sur la partie dite Delle croix (Ndlr. en réalité la rue Al Croix).
Il s’étendait sur trois grandes parcelles de terrains, les numéros du cadastre communal : B. 37a, 37b et 43.
Voici, pour fixer les idées du lecteur et conserver d’une façon définitive le souvenir de l’emplacement, un extrait cadastral emprunté au plan de Popp. Les propriétaires peuvent avoir changé depuis ; mais le point du cimetière reste ainsi définitivement fixé et conservé.
Plan p 121
La crémation et l’inhumation. Le cimetière, le tumulus, la tombe de luxe et le lararium
À l’annonce de la découverte, je m’empressai d’aller sur les lieux examiner la situation et j’y acquis la conviction qu’il s’agissait d’un cimetière belgo-romain important de l’époque de la crémation.
Important par lui-même : le champ des morts que nous allions explorer, paraissait être d’une grande étendue et les tessons examinés devaient, pour la plupart, appartenir à des vases de bonne céramique et même de fabrication luxueuse. Important aussi et surtout, parce qu’il s’agissait de Presles, village antique ayant déjà, comme nous avons dit, fourni des fouilles fort riches.
Une fouille régulière fut bientôt décidée. Quelques jours après, je retournai dans le village, établir des ouvriers et commencer des travaux, auxquels le propriétaire consentit avec complaisance et que M. BANCU, étant sur les lieux, voulut bien surveiller.
[...]
La fouille
La fouille commença le lundi 12 août 1878 et finit le 1er septembre ; on avait ouvert 42 fosses funéraires. Les travaux n’offrirent rien d’extraordinaire et se firent régulièrement, avec assez de facilité, car on travaillait dans un terrain sablonneux, mêlé toutefois d’assez de pierrailles. Les tombes, comme d’ordinaire, étaient à une très faible profondeur, à peine 30 centimètres de la surface dénudée peu à peu par les eaux.
Plusieurs tombes renfermaient une lagène en verre ; mais fort peu de ces verreries avaient échappé à une destruction entière. Il n’en subsiste plus que cinq. Il en est de même à peu près pour les urnes ou olla, pour les cruches ou lagènes en terre avec anse, et pour d’autres vases.
Il reste un tas de vases en débris venant de cette fouille. Il serait désirable d’en faire recoller tout ce qui pourrait l’être.
Probablement le nombre de vases conserves serait-il beaucoup plus grand si, pour la reconstitution générale, qui se fit sur place, l’on avait pu disposer de spécialistes plus expérimentés.
Monsieur GILLE, dans une lettre, parlait de la position des mobiliers funéraires retirés du cimetière : « Dix-huit tombes ont jusqu’aujourd’hui été rencontrées par les terrassiers. Elles renfermaient des ornements en pâte céramique, de la ferraille, du bronze nu ou étamé, des fioles et des poteries, des cendres de bois et des os calcinés. En règle générale, le produit de la crémation du corps est contenu dans une ou deux urnes, suivant le volume du cadavre incinéré. Rarement ce produit est placé dans un autre vase qu’une olla cinéraire ; plus rarement encore tout vasculum fait défaut. Dans ce dernier cas, à mon sens, les défunts n’ont pas laissé gros à leurs héritiers. Quant aux mobiliers tumulaires, ils varient beaucoup, comme nombre et élégance des pièces. On voit dans les tombes la modeste soucoupe toute simple et la poterie samienne d’un travail exquis ; des urnéoles, de la poterie, des fibules, des miroirs, cent objets divers. Chaque mobilier fut jadis placé sans ordre apparent. À l’inspection de ces tristes restes, on constate une chose assez surprenante : c’est que nombre d’ustensiles garnissant les fosses, les poteries et les ampoules surtout, y furent déposés à l’état de tessons. Il en est même dont un ou deux morceaux seulement ont été mis dans la sépulture ; par exemple certaine fiole, de passable dimensions, dont le goulot et l’anse ont été recueillis, sans qu’un vrai tamisage des déblais environnants, sur plusieurs mètres de rayon, ait fait découvrir aucun autre morceau de verre. La raison de cette apparente singularité me paraît celle-ci : comme la garniture sépulcrale des romains n’avait qu’une destination symbolique, les dévots, pour la parade, grossissaient la somme de leurs ex voto d’une manière un peu artificieuse. »
Mobilier des sépultures
M. BANCU tint des notes pour dresser la liste des objets trouvés dans chaque tombe, liste que nous allons publier.
Cette liste comporte 205 pièces. Or, dans le musée de Charleroi, nous n’avons que 73 objets restaurés. Le reste est en débris ou manque. À ce point de vue la liste du fouilleur offre un intérêt réel. Elle donne du reste quelques renseignements spéciaux sur la disposition du mobilier funéraire des tombes.
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Première tombe
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Olla ou urne assez bien conservée, contenant des os calcinés ;
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Cruche ou lagène, assez bien conservée, remplie de terre et placée à droite du n° 1. (Voyez ci-après RAIX 147) ;
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Cruche ou lagène, située derrière l’olla ou n° 1. (Voyez RAIX 146) ;
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Plateau situé à gauche du n° 3. La moitié du vase manquait ;
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Pot, de forme particulière, situé derrière le n° 4. (Voyez RAIX 311) ;
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Grosse perle en pâte céramique avec trois incrustations vertes sur fond blanc. (Voyez RFIII 82) ;
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et 8. Clou à tête ronde, et ferrure formant angle droit. (Voyez au catalogue plus loin RII 161).
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Deuxième tombe
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Urne, assez bien conservée,
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Lagène en terre rouge,
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Petit pot en terre noire, cassé,
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Plateau peu profond, rempli de terre,
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et 6. L’urne n° 1 contenait une fibule ayant passé au feu, ainsi que des clous creux.
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Troisième tombe
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Vase de forme grecque, en terre noire,
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Plateau en terre noire,
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Lagène,
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Urne.
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Quatrième tombe
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Olla détruite,
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et 3. Pot avec couvercle.
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Cinquième tombe
Objet unique :
Pot vernissé rouge, de forme gracieuse, avec rayures verticales vers le milieu. (Voyez RAv 123).
Ce vase contenait deux grandes fibules détruites par le feu du bûcher. (Voyez RE1 481_2).
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Sixième tombe
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Olla, très large vers la base, renfermant des os assez plats et larges. Elle contenait deux clous ;
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Plateau entouré d’un rebord, imitation de poterie samienne. Il est bien conservé ;
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Lagène. (Voyez RAIX 145) ;
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Espèce de jatte brisée ;
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Plat brisé ;
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Plat brisé ;
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et 8. Deux clous.
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Septième tombe
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Plat en morceaux ;
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Idem ;
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Pot brisé ;
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Idem ;
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Goulot de bouteille en verre, avec anse enjolivée. (Voyez au catalogue ci-après RB 1 5 10) ;
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et 7. Deux morceaux de fer, arrondis et oxydés ;
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Trois fibules assez bien conservées. (Voyez RE 148_9) ;
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Perle de collier bleue, en verre opaque, ou pâte céramique vitrifiée. (Voyez RFIII 33). Les n° 5, 6, 7 et 8 gisaient sur la terre nue, à côté des débris n° 1, 2, 3 et 4. Il n’y avait aucune trace de coffret ;
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Agrégats d’ossements avec oxyde de fer.
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Huitième tombe
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Lagène en terre rouge pâle ;
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Urne brisée, avec ossements ;
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Nombreux tessons épais, débris de l’urne.
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Neuvième tombe
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Vase de forme grecque ;
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Lagène ;
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Idem ;
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Petit plateau en terre rouge (Voy. RAx 278) ;
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Idem ;
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Plateau en terre noire (Voy. RAx 275) ;
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Plateau en terre noire, contenant la broche émaillée ci-dessous n° 8 ; les plateaux 6 et 7 étaient superposés, la broche se trouvait en dessous des plateaux et placée verticalement dans la terre ;
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Broche de toilette ou bouton plat, rond, avec émaux (Voy. REIV 71) ;
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Une perle de collier en forme d’anneau, en pâte bleu-pâle, reposant sur la terre, à côté des plateaux nos 6 et 7 (Voy. RFIII 34) ;
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Urne avec le dessous très étroit ;
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Pot en terre rouge, placé horizontalement ;
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Pot en terre blanche.
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Dixième tombe
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Olla plate avec ferrailles et ossements. Elle était brisée ;
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Lagène de forme particulière, le goulot renfoncé ;
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Pot large du haut, sensiblement difforme vers le bas ;
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Petit pot en terre noire, paraissant avoir contenu une matière onctueuse (Voy. RAx 72).
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Onzième tombe
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Plat à bord droit (Voy. RAx 271) ;
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Urne avec le cul renfoncé au bord et présentant un creux vers le centre ;
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Cruche en terre noire assez grosse, brisée ;
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Idem, en terre rougeâtre, brisée.
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Douzième tombe
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Lagène en terre rouge, brisée ;
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Plateau, disposé verticalement entre la lagène n° 1 et l’Olla n° 3 ;
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Olla en terre rouge, contenant des os pulvérisés ;
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5 et 6. Clous et débris de fer oxydés, renfermés dans l’olla n° 3. Celle-ci contenait également du bronze.
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Treizième tombe
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Olla brisée (Voy. RAv 83) ;
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Plateau brisé ;
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Pot en terre noire, bien conservé et entier ; cette tombe ne présentait aucune trace de fer.
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Quatorzième tombe
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Olla en terre noire, ayant passé au feu. Elle renfermait des os et se trouvait en mauvais état ;
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Plateau en terre rouge, ayant passé au feu, brisé (Voy. RAx 2710) ;
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Cruche, ou espèce de lagène, brisée.
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Quinzième tombe
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Plateau en terre rouge, en parfait état ;
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Petite olla en terre grise ;
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Plateau hémisphérique en terre rouge, à vernis noir, avec couvercle à grand rebord ;
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Lagène en terre rouge, brisée ;
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Fond d’un petit coffret de bois précieux, de 10 centimètres sur 8 au-dessus duquel reposaient 5 fibules de forme ordinaire 1 ;
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7. 8. 9. et 10. Cinq fibules (Voy. REI 13_4et REI 53_4).
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Seizième tombe
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Petit pot en terre grise, brisé ;
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et 3. Vase en forme corbeille, en terre grise, bien conservé, avec couvercle ; ce dernier reposait sur le vase et était brisé (Voy. RAx 283) ;
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et 5. Plateau en terre grise, avec couvercle à rebord, à moitié conservé (Voy. RAx 272) ;
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Lagène en terre rouge, brisée.
Des ossements gisaient sur la terre nue, entre les nos 3 et 4.
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Dix-septième tombe
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Olla en terre noire ;
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Lagène.
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Dix-huitième tombe
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Urne en terre grise, conservée en partie ;
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et 3. Plateau à moitié détruit, en terre grise, avec couvercle de même terre ;
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Lagène en terre rouge, brisée.
Le bouton du couvercle n° 2 est percé de 5 trous (Voy. RAx 34).
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Dix-neuvième tombe
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Urne sans rebord, en terre grise, brisée. Elle contenait des os (Voy. RAVI 115) ;
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et 3. Plateau avec couvercle, brisé ;
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Lagène en terre rouge, entièrement brisée ;
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Vase de forme spéciale, en pièces (Voy. RAVI 72) ;
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Petit pot de couleur rouge, bien conservé.
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Vingtième tombe
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Urne cinéraire ;
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Un disque en terre cuite, avec lignes circulaires, perforé d’un trou au milieu. Il est bien conservé (Voy. RAIX 132) ;
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Petite urnule en terre rouge, de forme particulière (Voy. RAVI 192) ;
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Grande jatte bien conservée (Voy. RAII 121) ;
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Lagène, idem ;
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Plateau en terre noire ;
Ce plateau contenait des ossements entièrement pulvérisés, avec des débris de bronze ;
La petite urnule n° 3 contenait des pierres, autant qu’il était possible d’y en introduire.
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Vingt-et-unième tombe
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et 2. Urne en terre noire, recouverte du fond d’une autre urne. Elle a passé au feu ;
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Fragments d’un vase en terre noire d’une grande ténuité ;
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et 5. Deux clous.
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Vingt-deuxième tombe
Objet unique
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Pot assez plat, en terre noire.
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Vingt-troisième tombe
Objet unique
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Soucoupe à bord épais, en terre rouge. Elle ne contient ni ossements, ni ferrailles (Voy. RAx 279).
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Vingt-quatrième tombe
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Grande olla en terre grise, ayant passé au feu ;
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Cruche en terre rouge ;
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Pot en terre noire, à moitié brisé.
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Vingt-cinquième tombe
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Olla en terre grise ayant passé au feu, avec os ; il n’en reste que le fond et le bord. Les os sont en petite quantité ;
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Espèce de vase, forme soupière, en terre grise, très épaisse. Il a passé au feu. Il contenait une pièce de monnaie ;
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Plat en terre grise. Il n’en a été recueilli que des tessons ;
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Lagène réduite en fragments ;
Aucune trace de fer, ni de bois.
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Vingt-sixième tombe
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Petite olla en terre noire. Elle contenait quelques ossements ;
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Petit pot noir sur les parois duquel se trouvaient des dépressions verticales, opposées, au nombre de quatre. Il contenait des ossements humains assez gros (Voy. RAVI 172) .
Aucune trace de fer ni de bois.
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Vingt-septième tombe
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Tessons en terre grise, indéterminables. Ils ont passé au feu.
Aucune trace d’ossements, ni de ferrailles, ni de bois.
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Vingt-huitième tombe
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Olla en terre jaune, avec filets circulaires vers le haut et vers le bas. Elle contenait des os (Voy. RAx 301) ;
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Jatte en terre rouge de forme bilobée. Elle est assez bien conservée (Voy. RAI 79du catalogue) ;
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et 4. Pot en terre grise, avec couvercle. La moitié de ce dernier n’existe plus ; mais il s’adapte de manière à faire voir qu’il appartient bien à ce pot ;
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Tessons en terre jaunâtre, n’indiquant point de forme.
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Vingt-neuvième tombe
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Soucoupe en terre noire (Voy. RAVI 711) ;
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Plateau en terre noire ;
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Vase ;
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Lagène en terre rouge, brisée ;
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Bouteille brisée de forme carrée, en verre d’une grande ténuité, en morceaux ;
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8. et 9. L’olla n° 5 contenait une médaille et 2 fibules.
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Trentième tombe
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Bouteille carrée, en verre, renfermant un dépôt d’une substance grasse devenue brun-foncé par le temps (Voy. au catalogue n° RBI 59) ;
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et 3. Vases en terre blanche, couverte d’un vernis brun, avec des sujets de chasse (Voy. RAVII 121_2) ;
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Olla en terre grise (Voy. RAx 302) ;
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Urne olivaire en terre noire (Voy. RAIV 811) ;
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Vase cinéraire (Voy. RAx 284) ;
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Petite urne en terre noire ;
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Vase en verre jaune en forme d’olla, fort riche et fort remarquable (Voy. RBII 61) ;
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Patère en verre blanc (Voy. RBI 115) ;
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Épingle à cheveux en forme de roue, à émaux fort riches, traversée par la tige (Voy. REII 61) ;
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12. et 13. Trois fibules dont deux en losange, émaillées (Voy. REIV 811) ;
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Cruche en terre ordinaire, ayant contenu de l’huile ; on en voyait des traces à l’extérieur, près du goulot.
Cette tombe se distinguait des autres par ce fait qu’elle renfermait trois vases contenant des cendres. Elle était remarquable par la richesse du mobilier. On y voyait des traces d’un coffret à bijoux, comme dans la tombe n° 15. Il s’était conservé en partie à cause de l’oxyde de cuivre provenant des fibules et autres objets de toilette qu’il avait contenus.
Cette tombe a été ouverte lors de la première excursion de la Société archéologique de Charleroi.
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Trente-et-unième tombe
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Disque en terre rougeâtre. Il reposait sur la terre. À côté se trouvait du bronze tout à fait pulvérisé (Voy. RAIX 131) ;
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Tessons en terre grise, trop incomplets pour pouvoir déterminer une forme ;
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Tessons d’un pot gris, dur comme du grès ; le bord était bien formé ;
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Plateau en terre grise, brisé (Voy. RAx 2713) ;
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Urne entièrement réduite en débris, avec traces d’ossements ;
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Morceau de corne de cerf ou de chevreuil. Il était isolé des débris qui précèdent.
L’eau semble s’être infiltrée dans cette tombe.
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Trente-deuxième tombe
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Urne en terre grise ;
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Urne en terre grise, non noircie ;
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Petit pot placé à côté des nos 1 et 2 ;
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Couvercle en terre noire, déposé sur la terre ;
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Urnule à moitié conservée ;
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Cruche en terre rouge, complètement détruite ;
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et 8. Clous en fer ;
Ces objets étaient entourés de charbon de bois ;
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10. 11. et 12.
Le n° 1 contenait une médaille d’Adrien, 2 fibules ordinaires et un fragment de fibule (Voy. REI 410_11) .
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Trente-troisième tombe
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Urne en terre noire, à moitié détruite (Voy. RAx 24) ;
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Bol ou urnule basse, en terre grise, situé derrière l’urne n° 1 (Voy. RAx 304) ;
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Idem, en terre grise, situé derrière le n° 2 ;
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Lagène, en terre rouge, située à 50 centimètres des autres objets. Elle était placée horizontalement. En l’exhumant, elle s’est brisée en plusieurs morceaux ;
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Pot en terre grise, assez haut, à parois arrondies, placé entre les nos 1, 2 et 3 (Voy. RAx 285) .
Ni os, ni ferrailles.
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Trente-cinquième tombe
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Urne grise, cassée, contenant peu d’os (Voy. RAx 304) ;
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Pot étroit, peu élevé, en terre blanche, cassé ;
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Plat en terre blanche, brisé, contenant une pièce de monnaie. Ce plat était retourné (Voy. RAVI 391) ;
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Pièce de monnaie ci-dessus. Bronze de Marc-Aurèle (Voy. RYI 216) ;
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Pot en terre noire, bien conservé, sauf le rebord à moitié brisé.
Pas de verre, ni de ferrailles.
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Trente-sixième tombe
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Urne noire, entière (Voy. RAVI 116) ;
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Petit vase en terre noire, entier ;
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Lagène en terre grise ;
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Soucoupe en terre noire (Voy. RAx 291) ;
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Plateau en poterie noire ;
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Plateau en terre, absolument détruit.
Aucun vase spécial ne contenait les ossements. Ceux-ci, en très petite quantité, étaient disséminés dans la fosse. Entre le vase marqué n° 1 et la soucoupe n° 4, se trouvait un clou passablement conservé. Le petit vase se trouvait au-dessus du bol n° 2.
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Trente-septième tombe
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Pot en forme de soupière, détruit ;
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Vase avec panse étroite et bord supérieur assez long, détruit ;
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Cruche en terre rouge, détruite.
L’assiette des objets, comme pour les autres tombes, était à 0m30 sous le niveau du sol. Immédiatement au-dessous du vase n° 2, un trou de 0m30 de large sur 0m25 à 0m30 de profondeur, contenant des os, des cendres et énormément de débris de fer. Pas de vase spécial pour ces ossements, lesquels paraissent tout simplement avoir été jetés dans le trou avant la pose des objets tumulaires. Ces ossements, examinés par un médecin lors de la découverte de la tombe, ont été regardés par lui comme appartenant à des animaux.
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Trente-huitième tombe
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Lagène en terre rouge ;
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Vase en poterie noire ;
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Petit tonnelet en poterie, à vernis noir brun.
Ces vases étaient brisés tous trois.
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Trente-neuvième tombe
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Un plateau en terre rouge ;
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Un goulot de bouteille en verre, avec anse ;
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Partie de couvercle avec bouton, placé sur un plateau.
Nulle trace d’ossements dans la fosse.
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Quarantième tombe
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Lagène en terre blanche, avec goulot et manches brisés ;
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Pot au feu ou bol peu élevé en terre grise. Il a passé au feu ;
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Un bronze fruste trouvé à la superficie de la fosse ;
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Plateau en très mauvais état, avec trace de bronze ;
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Idem en terre rouge, à rebord épais (Voy. RAVI 712) ;
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Urnule dont la partie supérieure est enlevée. Elle contenait des os.
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Une fibule en bronze (Voy. RE1 471)
Pas de ferrailles.
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Quarante-et-unième tombe
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Plateau en terre rouge ;
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Idem en terre noire (Voy. RAx 273) ;
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Vase en terre grise de forme grecque ;
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Cruche en terre blanche :
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Vase avec dépressions.
Le tout en tessons.
Il y avait des ossements sur la terre. Pas de bronze, ni de ferrailles.
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Quarante-deuxième tombe
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Urnule en terre grise, ayant passé au feu ;
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Vase en terre grise, à rebord (Voy. au catalogue RAVI 73) ;
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Lagène en terre blanche, brisée ;
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Plateau en terre noire, brisé .
Cette tombe renfermait des ossements et deux clous.
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Note
Le samedi 1er septembre, après la découverte de la trente-neuvième tombe, les ouvriers ont mis à jour une grande quantité d’ossements qui reposaient sur la terre nue. Ce gisement s’étendait sur une longueur d’un mètre et sur une largeur de quarante centimètres. Ce dépôt se trouvait séparé de toute tombe d’au moins trois à quatre mètres. Absence complète de poterie, et d’autres objets.
C’était probablement l’ustrinum ou bûcher commun du cimetière. Nous n’avons pas à nous arrêter ici sur ce lieu de crémation, nous en avons parlé assez longuement dans notre mémoire sur le cimetière de Strée 2. Nous avons trouvé la même chose dans plusieurs fouilles.
Parfois, nous avons constaté la trace de plusieurs bûchers. À Presles même, la tombe n° 37 était située sur l’emplacement d’un bustum, comme le constate le journal de la fouille que nous venons de donner.
C’est du reste ce qui avait souvent lieu à l’époque belgo-romaine. On creusait la fosse sur le lieu même où l’on avait brûlé le corps du défunt. On a rencontré de nombreux exemples de cette coutume, pour toutes les époques à crémation.
Catalogue des objets reconstitués et reposant au musée de Charleroi
Une partie seulement des objets trouvés repose au Musée de Charleroi.
Ils y sont classés, catalogués et marqués, conformément au système spécial que nous avons adopté pour ce musée, système que nous considérons comme le plus rationnel.
[…]
1 Le fond de ce coffret se trouvait plus élevé d’environ 12 centimètres que le fond de la tombe ; il y avait donc eu probablement des pieds ou un socle. Au moment de la découverte de l’objet, on pouvait très bien reconnaître la texture du bois qui le composait, bois d’un jaune-foncé, avec veines rouge-foncé, ne ressemblant guère aux bois du pays. L’enlever de la place où il se trouvait semblait chose facile, mais au premier essai qu’on tenta, le tout se réduisit en poussière.
2 Voy. Le cimetière belgo-romano-franc de Strée, p. 17.