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La commune

La commune 1




Le Chef-lieu vers 1800 - Cliché : DOC058

Son origine

Lorsque les habitants des campagnes se rassemblèrent autour des châteaux, ils formè­rent entre eux une communauté. Peu à peu s’instaurèrent des coutumes et usages particulie­rs qui seront réglés par une Justice et une administration indépendante de celle du souverain et de celle des seigneurs. Ces derniers durent accorder des libertés, des privilèges que le peuple défendit contre toutes les oppressions ou entraves.



La Charte Fondamentale

Nous ne pouvons fixer, faute du document, quand fut établie la première charte accordant des libertés ou des privilèges aux habitants de Presles. Le renouvellement de la charte, en 1591, indique qu’une charte plus ancienne avait été donnée bien avant. La lecture de la charte commu­nale et son analyse font découvrir les bases d’une organisation municipale et le fondement de ses lois.



Étendue de la Juridiction

Sous l’ancien régime, il faut distinguer la Magistrature de la Communauté représentée par des Bourgmestres.

Le Magistrat étendait sa juridiction échevinale sur tout le territoire de Presles et son ban, c’est-à-dire Roselies et Evresquoy (Bas-Sart). Cette Cour de Justice était soumise à la Haute Cour de Justice des Échevins de Liège, qui en matière réelle, personnelle civile et criminelle était juge d’appel de toutes les sentences prononcées par les cours subalternes.

Dans les affaires criminelles ou de quelque importance, les échevins de Presles devaient s’en référer au jugement de leurs supérieurs, les échevins de Liège, et on trouve dans les actes des échevins preslois, la mention « et correction de.noz très haults chieffs noz très redoubtés seigneurs les eschevins de Liège ». L’obligation de se référer aux jurisconsultes liégeois permettait de contrôler la légalité des jugements rendus par les justiciers locaux, hommes bien souvent igno­rants.

D’autre part, les bourgmestres élus par les habitants s’occupaient de l’administration tant civile que matérielle en collaboration avec la population. La Cour de Justice aura toujours droit de regard sur leur administration.



Les Autorités Communales de l’Ancien Régime

Elles étaient composées par des membres de la bourgeoisie, plus ou moins instruits, qui étaient capables d’administrer le village, connaissaient les us et coutumes locaux, et étaient à même d’œuvrer au bien de la communauté.

Cette autorité comprenait un mayeur et des échevins dont le nombre n’est pas toujours bien défini. On en voit, selon les temps, cinq, six et même sept, qui tous ensemble, forment la Cour de Justice de Presles. Il est à remarquer que les édiles communaux n’étaient pas toujours instruits, le greffier portait alors sur le document à signer « la marque (ici le nom de l’échevin ou du mayeur) pour ne scavoir ni lire ni escrire ».

À la tête de cette cour, le seigneur avait un droit de préséance, il pouvait se faire rempla­cer par un bailli. Un greffier assermenté tenait les écritures. Souvent les documents émanant de la Cour de Justice débutent par cette formule : « A tous ceulx qui ces présentes lettres liront, verront ou orront. Nous les Mayeur et eschevins de la Haulte Cour de Justice de Presles, Salut, scavoir faisons ».

Pour clore le document et lui donner sa valeur authentique, les hommes de la Cour ordon­naient au greffier de « le sobsigner et d’y apposer le seel ordinair de nostre Courte ».



Le bailli

La Commune paraît d’abord avoir eu un mayeur et des échevins choisis parmi les bour­geois. En ce temps-là, le mayeur remplaçait le seigneur, il était en somme son intendant. Peu à peu, on voit apparaître un nouvel officier du seigneur, c’est l’officier bailli. Celui-ci devient le repré­sentant du seigneur dans toute sa juridiction ou dans ses diverses seigneuries. Il doit veiller à maintenir l’ordre dans le village, faire respecter les prérogatives seigneuriales et traduire les délin­quants devant le tribunal scabinal. Il ne devait pas nécessairement habiter dans le village, c’est le cas du bailli nommé Spineto, qui en 1725 habitait à Châtelet. En 1685, Pierre Spineto remplissait la charge de bailli.



Le lieutenant-bailli

On voit ce personnage siéger parfois à la Cour de Justice. C’était le représentant du bailli, président de droit du magistrat, ce dernier ne siégeait que rarement. Alors, le lieutenant-bailli pré­sidait avec l’autorité compétente du bailli avec lequel il partageait les émoluments attachés à cette fonction. Du point de vue judiciaire, il ne s’occupait pas de la justice civile. Du point de vue admi­nistratif, il exerçait son action sur la police des cours d’eau, de la voirie, des poids et mesures, etc. Ce poste ne devait pas être nécessairement tenu par le personnage désigné à cet office. Nous voyons souvent dans notre village un échevin remplir le rôle. Dans le libellé de l’acte, il était écrit « en ce cas (ici le nom de l’échevin) l’un de nos confrères pris comme lieutenant-bailli ».

Sont lieutenant-bailli : en 1579, Mathieu le Stordeur ; en 1584, Hubert Josneau ; en 1586, « en ce cas Jehan Rigau, eschevin ».



Le mayeur

Sa nomination dépendait du seigneur. Il prêtait le serment requis à son entrée en fonction. Représentant du seigneur jusqu’à l’instauration du bailli, il est par après considéré comme le pré­sident de l’échevinage. De par sa charge, et en tant que chef du corps scabinal, le mayeur devait convoquer les échevins, les faire assembler, les mettre en demeure de juger. Conjointement avec le bailli, il devait rechercher avec le tribunal tous les délits commis, faire les enquêtes, exécuter les jugements et les sentences prononcées. Premier représentant du magistrat, il avait sur l’échevinage une grande influence. Il était investi des pouvoirs judiciaire et administratif. Il devait veiller aux prérogatives seigneuriales, et aux droits de la communauté. Il partageait avec les échevins les amendes, jouissait de certains privilèges et percevait certaines redevances.

Nous avons aussi remarqué que le mayeur pouvait faire office de greffier : c’est le cas de Nicolas Crampe, pendant dix ans (1574-1584) et qui habitait Châtelet.



Les Échevins

Ils étaient choisis et nommés par le seigneur. À leur entrée en fonctions, ils étaient requis de prêter le serment de fidélité, jurant de travailler pour le bien de tous et de toute la communauté. Les échevins devaient être de bonne et honorable famille. Pour éviter toute compromission et sauvegarder les intérêts de chacun, il fut même décidé que ne pourraient faire partie, en même temps, de l’échevinage, deux membres ayant des liens de parenté. Cette clause ne paraît pas avoir été suivie, car on trouve à la Cour de Justice des échevins apparentés.

Ces fonctionnaires devaient être instruits dans tous les domaines, usages et coutumes, néanmoins lorsqu’ils étaient dans l’incertitude, ils faisaient appel aux anciens de la communauté, qui, sous serment, venaient dire avoir vu, connu ou entendu que l’usage ou la coutume se prati­quait de telle façon. Ces décisions des échevins constituaient de fait un « record de Justice ».

La charge était rétribuée selon le produit des amendes, partagé avec le mayeur mais en proportion moindre. Ils avaient droit à des émoluments pour les prestations exigées dans les affai­res civiles, où ils étaient requis à titre de témoins, participants ou acteurs. Ces magistrats n’étaient pas soumis à la corvée, ils avaient droit avec le mayeur à l’octroi de pouvoir brasser autant de poinçons de bière sans payer la taxe, ils participaient dans une certaine mesure aux impôts des tailles, gabelles, quand ils n’en étaient pas tout à fait exonérés.



Les attributions de la Cour de Justice

La Cour de Justice était un organisme aux attributions nombreuses. Le droit de rendre la justice appartenait à l’échevinage assisté de son greffier. Ils avaient à juger tant en matière crimi­nelle que répressive. De son ressort dépendaient les infractions aux règlements, les injures, les fautes graves contre la chose publique, les personnes et la propriété. La Cour de Justice instrui­sait le procès, faisait les enquêtes, réunissait les preuves puis envoyait tout le dossier au tribunal des échevins de Liège. Cette Haute Cour de Justice donnait son avis ou prononçait la sentence en la faisant connaître par rencharge (sic) à la cour locale. Celle-ci, après en avoir pris connaissance, poursuivait le procès ou appliquait les sanctions.

Elle intervenait dans les nombreux cas de juridiction, actes ordinaires de la vie civile tels que dotation, émancipation, tutelle, contrat de mariage, ratification de testament, haut command sic), saisie, arrentement (sic), vente, appel, opposition de paiement, arrêts, etc. Conjointement avec le bailli et dans les affaires de police, elle avait droit de regard sur beaucoup de choses, notamment sur l’affouage, la vente du pain et de nombreuses denrées, la répartition des aides, des impôts, des tailles, de la sûreté de la commune en prenant les précautions contre les incendies, réglementant les spectacles et les métiers, autorisant la construction de maisons, et visitant celles à réparer, procédant à la visite des chemins côtoyant les héritages, faisant combler les trous, curer les fos­sés, tailler et écheniller les haies, et poursuivre ceux qui n’assuraient pas ces entretiens.

Elle était tenue de faire respecter la moralité publique, et poursuivre les fraudeurs et les falsificateurs de denrées, des poids et mesures, contrôler les marchandises mises et exposées en vente, et surveiller les jeux, voire les défendre.

Elle prenait encore part à l’élection des bourgmestres, des jurés, des serviteurs commu­naux, à l’audition du compte-rendu des comptes communaux, ceux de la Table des Pauvres, ceux des collecteurs de tailles, impôts ou autres.

Elle veillait à ce que toutes les ordonnances, tant communales que celles émanant des autorités supérieures ou des souverains, ainsi que toutes autres proclamations soient portées à la connaissance du peuple, pour qu’il n’en revendique pas l’ignorance, soit en les faisant afficher à la bretèque (sic) ou sur la porte de l’église, soit en les faisant crier au son du tambour par toutes les rues du village. Sous son autorité se déroulaient les plaids généraux ou autres assemblées extraordi­naires. En certaines circonstances, elle délivrait « un juste et bon record ».

Les œuvres de loi émises par la Cour de Justice étaient conservées dans un ferme ou coffre. Les documents y étaient enfermés « mis en ferme » pour être bien « wardés » (gardés).

Pour administrer le village, conjointement avec les échevins, il y avait les bourgmestres et la Communauté.



Quelques faits et gestes du magistrat

Les faits et gestes du magistrat de notre village sous l’ancien régime ont été nombreux et divers. Voici quelques exemples.



Acte de mise en possession

La mise d’un ayant-droit en possession d’une récolte ou d’une maison se faisait selon la coutume en procédant à une petite cérémonie. En compagnie du sergent, le mayeur touchait de sa baguette la récolte ou frappait trois fois à la porte de la maison. S’il s’agissait de terre, la Justice mettait le requérant en possession par « livrement de terre, rameau, wazon apporté » par le ser­gent. En cas de mauvais temps ou si la cour ne jugeait pas nécessaire de se rendre sur les lieux, la mise en possession se faisait à la Chambre Communale, en ce cas « par terre, rameau wazon apporté » par le sergent. Sur le lieu même, le mayeur prenait une motte de terre, du gazon si c’était une prairie, un rameau d’un arbre qui y croissait, et les remettait comme symbole au nou­veau propriétaire.



Acte de donation

Il était donc d’usage à la passation d’un acte de dotation par devant la Cour de Justice, que le donateur offre au bénéficiaire un objet symbolique faisant la preuve de son désistement. Nous avons trouvé ainsi diverses donations, où l’objet symbolique était une cuillère, un couteau, une fourchette, une bague, qui tous se rapportent à des biens meubles.



Acte par Cour transportée

La Cour pouvait en certaines occasions faire ses affaires en tout autre endroit qu’en sa Chambre scabinale. En fait foi, l’acte de donation et de cession fait par Jean Gille, des biens qui ont appartenu à Louis Adam « estant à benge, jurisdiction de presle » en faveur de Rémy Rolant et Nicolas Pouleur.

Cette affaire s’est réalisée au hameau du Bas-Sart « ainsi faict et passé en la Franche-taverne de presle en présence de nicolas lefèvre et de henry marlier, tesmoings requis, et de lam­bert hublet nostre mayeur et de nous théodore mathieu, jan mahy, piere hermen, et hierosme adrien spineto, eschevins, sur l’an de grace dix sept cent douze, le mois d’apvril le quattrième jour ».



Visite des fours et des cheminées

La Cour de Justice avait le droit de faire la visite des fours et des cheminées dans toute la juridiction. Le mayeur, un ou deux échevins, le sergent et deux hommes de métier, souvent un maçon, un couvreur ou charpentier faisaient ensemble la visite, dressaient un état des lieux de tous les fours et de toutes les cheminées, ordonnant toutes les réparations qui devaient être exécutées sous peine d’amende.

Cet usage avait pour but de prévenir les incendies, car alors les maisons étaient couvertes de chaume et le risque du feu était grand. Cette visite se perpétua bien longtemps après la chute de l’ancien régime. En 1871, le garde-champêtre Désiré Goffaux assista le ramoneur dans la visite des fours et des cheminées. Il reçut pour sa prestation la somme de vingt francs.



Le greffier de l’échevinage

Celui qui était appelé à cette charge devait nécessairement être un homme instruit possé­dant des connaissances administratives et juridiques. Il devait savoir rédiger les « œuvres de loy », tenir les écritures de l’administration communale et classer les archives. Sa nomination dépen­dait du mayeur et des échevins. Il percevait un salaire selon ses écritures et chaque fois qu’un administré avait recours à ses bons offices. La transcription des chartes, des actes, des pièces officielles ordonnées par les hommes de la Cour locale incombait au greffier. Il y avait des actes simples, mais aussi d’autres appelés « chirographes » : ce document devait être écrit trois fois sur le même parchemin ; dans le vide laissé entre les copies, le greffier écrivait en grandes lettres le mot « CHIROGRAPHE » que l’on coupait en son milieu pour séparer les copies. La copie dite la « dessurtraine » et la copie inférieure dite « desoultraîne » étaient données à chacune des parties, lors de la passation de l’acte ; la copie du milieu ou moyenne était conservée dans le « ferme à papiers ». En cas de contestation, on confrontait les copies en les rapprochant, les deux parties du mot « CHIROGRAPHE ».

Le « ferme à papiers » était un grand coffre en chêne, solide, lourd, bardé de lames de fer, muni de trois serrures, d’où trois clés pour pouvoir l’ouvrir. Les détenteurs des clés, le mayeur, les échevins et le greffier devaient être présents pour pouvoir l’ouvrir. Les archives devaient ainsi être bien « wardées » (gardées), mise en « warde » (garde) de loi.

Outre ses rémunérations, le greffier pouvait prétendre à certaines exonérations de tailles, d’impôts et à certains avantages, tels que le brassage de sa bière.



Les élus ou bourgmestres

Ils existaient dès avant le XIVe siècle, mais leurs fonctions ne devinrent importantes qu’après cette époque. Ils pouvaient être deux, présentés par la communauté. Le mandat durait un an, il pouvait être renouvelé. Le rôle des bourgmestres était d’agir comme représentants de la population ; ils exposaient par devant la Cour de Justice les desiderata des habitants, maniaient les deniers publics, mettaient à ferme les cens et les rentes, faisaient poursuivre les défaillants, surveillaient les travaux, les approvisionnements de la commune, établissaient l’assiette des impôts, l’octroi des subsides, etc., et payaient les dépenses de la commune.

À la fin de l’année de leur gestion, ils étaient tenus de rendre leurs comptes par devant le magistrat. La charge était rétribuée et leur procurait certains avantages : brassage de la bière, réduction d’impôts, droit de préséance sur les autres bourgeois. À leur entrée en fonctions, ils devaient prêter serment, la formule étant ainsi conçue :

« Les Élus pour bourgmestres de cette ville jurent de professer la religion catholique, apostolique et romaine ; d’être fidèles e, obéissants serviteurs et d’administrer les deniers publics comme les leurs propres en bons pères de famille et de procurer de tous leurs pouvoirs les biens et l’avantage de la ville et surcéants d’icelle ».



Les sergents

Ils étaient les serviteurs de la Cour de Justice, et étaient appelés à exécuter ses ordres. La nomination des sergents était réservée au seigneur du lieu comme il est stipulé dans la charte de 1591.

Les sergents étaient assermentés. Sur la base de leurs rapports remis au greffe, la Cour de Justice arrêtait ses décisions. La charge rapportait à son titulaire une partie des amendes, cer­tains avantages, un costume, une ou deux paires de souliers. Le travail du sergent n’était pas des moindres, car la Cour instruisait toutes les matières.

Agent de police, il devait maintenir l’ordre partout dans le village, sa surveillance s’étendait aussi bien sur les champs que sur les bois et tous les biens. Il veillait à ce que soit respecté le couvre-feu et que la cloche de la retraite soit sonnée. Il procédait à la recherche, l’appréhension et l’arrestation des délinquants et des criminels, il dressait des contraventions, mettait en fourrière les bestiaux trouvés en état de vagabondage, ou en délit de pâturage. Messager, il apportait les plis, convocations au village, ou aux étrangers, criait les ordonnances parfois au son du tambour. Fonctionnaire aux ordres de la Cour, il procédait aux saisies, à l’exécution des arrêts, aux ventes par arrêt de justice, convoquait les habitants aux Plaids généraux, faisait observer les ordonnances et placards tant de la Justice que du souverain.

En signe de son autorité, il portait une verge, une baguette ou un bâton ; la privation de son insigne équivalait à une dégradation. Il effectuait son service à pied, parfois à cheval, et qui­conque l’injuriait dans l’exercice de ses fonctions s’exposait à une amende. Dans notre village, furent sergents en 1579 Jaque du Rieu ; en 1580 Herculas Huben ; en 1751 Théodore Bourlet.



Autres serviteurs de la communauté

Sous l’ancien régime, la communauté avait des serviteurs. On trouve le herdier, le porcher et le vacher. En principe, ces serviteurs étaient choisis par la Cour de Justice après « adver­tance » c’est-à-dire que la population recevait avis, instruction et notification qu’un emploi était vacant, elle était invitée à agréer le postulant. Cet emploi était accessible tant aux hommes qu’aux femmes. Le seigneur pouvait présenter un candidat sans que pour autant il soit accepté. Il arriva même que des étrangers furent désignés à remplir l’emploi, ce qui, dans certains cas provo­qua les protestations des habitants. Cet emploi subalterne était dans notre village soumis aux règles de l’usage et de la coutume.

Herdier, porcher et vacher, devaient bien garder la hierde (troupeau) de bestiaux et veiller à ce qu’aucune bête en paissant n’aille pâturer dans les endroits défendus. Sinon, il devra en por­ter les conséquences, dommages-intérêts et amendes. Avec le troupeau banal, il devait suivre le chemin hierdal, ou ceux désignés à cet usage. Il était entendu qu’il ne devait arriver aucun acci­dent aux bêtes qui lui étaient confiées et dont il était responsable. Pour son service, il recevait, par mois, pour chaque vache ou autres bêtes à cornes, cinq liards d’Espagne, pendant les mois d’été, plus une demi-mesure d’épeautre ; pour les mois d’hiver, la moitié. Ces conditions étaient appli­quées vers 1750.



La garde bourgeoise et le port des armes

Sur la fin du XVIe siècle, il semble que les sergents aient été débordés dans leur service. Une garde communale fut organisée en raison des bandes de voleurs et de déserteurs qui infes­taient et faisaient des ravages dans nos régions. Cette force policière armée consistait en un corps de garde formé par les bourgeois qui durent se procurer des armes, faire le guet sur la tour de l’église lorsque des troubles, ou des passages d’armées étaient signalés. Cette garde devait aussi prêter main forte à toutes les réquisitions du seigneur et de la Justice pour rechercher les criminels et assister à leur exécution. Toute désobéissance ou refus de servir pouvait valoir une sanction ou une amende, généralisée à sept sols, à Presles.



Les tailles communales

Le cens profitait au seigneur, la taille revenait à la Commune. Cet impôt qui frappait tous les bourgeois de Presles servait à couvrir les dépenses de la municipalité. La population du vil­lage, par des subsides ordinaires ou extraordinaires, devaient obtempérer aux exigences des souve­rains. Ces subsides obligeaient les administrateurs communaux à créer de nouvelles tailles, ce qui provoquait des protestations. Les tailles avaient aussi pour but de satisfaire aux réquisitions militaires que les officiers réclamaient sous peine d’exécution armée. Des tailles furent aussi impo­sées aux habitants pour dédommager dans ne certaine mesure les victimes de la rapacité de la soldatesque. La « taille » était ainsi levée au profit de l’État et de la commune. Les « tailles » furent nombreuses, lourdes pour la population.



Réquisitions en nature

Le village fut souvent frappé de réquisitions en nature. Du mois de novembre 1635 au 11 janvier 1636, le village dut livrer à des hussards qui étaient venus hiverner 300 livres de pain, 300 mesures d’avoine, 3 000 livres de foin, 300 bottes de paille et 2 cordes de bois.

Le 1er janvier 1736, on devait tenir prêts à marcher quatre chariots et trois charrettes. Le village fournit les chariots attelés de six chevaux qui sont demeurés quatre jours au prix de 10 florins par jour.

Le village livra encore, 2 cordes de bois valant 5 florins plus 8 florins pour les voiturer ; 140 bottes de paille pour 10 florins ; 2 910 livres de foin pour 29 florins et 132 setiers d’avoine pour 80 florins, le voiturage coûta 12 florins.



Le Gibet – Le Carcan – La Prison

Le seigneur avait le droit de Haute Justice sur les délits, même les délits capitaux comme le meurtre, l’incendie, etc. qui entraînaient la peine capitale.

La Cour de Justice, à l’issue des procès, appliquait les sentences. Il y avait dans le village un gibet qui se trouvait dans la partie du territoire, au hameau du Coumagne. Dans cet endroit, où se remarque encore aujourd’hui une petite place, les criminels, assassins et autres condamnés à mort subissaient la décollation, la pendaison, la mort par le feu ou par d’autres moyens.

Le carcan se trouvait près du château, où l’exécuteur des hautes œuvres, par le moyen d’un cercle de fer attaché à un poteau, enserrait le cou des condamnés pour les délits mineurs ; ils demeuraient exposés aux regards du peuple pendant plusieurs heures. Parfois aussi, les poignets et les chevilles du délinquant étaient serrés dans des menottes de fer cadenassées et reliées au poteau par une chaîne. Cette exposition devenait un véritable supplice lorsqu’elle était longue sous l’ardeur du soleil, du froid ou des intempéries.

Près du carcan ou pilori, se faisaient le fouettage et le bannissement ordonnés aussi dans des cas reconnus mineurs.

La prison se trouvait dans le château seigneurial. Dans certains cas, sans doute très gra­ves, des prisonniers furent conduits dans les prisons du Souverain, à Liège.



Mayeurs – Lieutenants-Mayeurs – Échevins des XVIe aux XVIIIe siècles



1545  : Mayeur : jehan rigau l’ainé

Échevins : gérard leurkin, collart jamollet, jehan stossains, jehan crynon, pierart le stordeur, jehan rigau le jeusne, pierard duboix

 

1574 – 1578  : Mayeur : hubert josneau

Échevins : collart de lanne, pierard le stordeur, henrar de benge, jehan le stordeur, jehan rigau, andrian le roy

Échevin et greffier substitué : nicolas crampe

 

1579 – 1582  : Mayeur : josneau

Lieutenant mayeur : mathieu le stordeur

Échevins : rigau, de lanne, de benge, j le stordeur, leroy

 

1583 – 1590  : Mayeur : huber josneau

Lieutenant mayeur : jehan rigau

Échevins : collart de lanne, pierard le stordeur, henrard de benge, jehan le stordeur, andrian le roy

 

1591  : Mayeur : huber josneau

Échevins : pierard le stordeur, henrar de benge, andrian le roy, phouillen

jamollet, melchior robert

 

1605  : Échevin : perpette massart

 

1628 – 1629  : Mayeur : nicolas crampe

 

1685 – 1688  : Mayeur : henry nicolas

Échevins : remey mathy, paul binon

 

1689  : Mayeur : piere robert

Échevins : henry mathy, paul binon, jaque burneau, henry nicolas

 

1695 – 1697  : Mayeur : henry binon

Échevins : nicolas lebon, jean jaquet, jean le fevre

 

1698  : Mayeur : paul binon

Échevin : joseph mahy

 

1712  : Mayeur : lambert hublet

Échevins : théodore mathieu, jean mahy, piere herman, hierosme spineto

 

1738  : Mayeur : jean-françois hublet

 

1757  : Mayeur : jean-françois hublet

Échevin : piere rosier

 

1782  : Mayeur : hublet

Échevins : paul kinart, jean bourlet



Période française (1794 – 1914)

Voir dossier spécifique



Numérotage des maisons

Nous ne pouvons dire avec certitude à quelle date on procéda au numérotage des mai­sons de notre village ; mais, nous référant aux communes voisines, nous pouvons estimer que ce fut sous Napoléon 1er, en 1810, qu’on dota les maisons d’un numéro.

Le registre du recensement en 1830 est fait par quartiers, mais donne un ordre continu de 1 à 163. Nous pouvons en déduire qu’il y avait à Presles village 122 maisons et à Roselies 41 maisons. En 1845, il est dénombré à Presles 89 maisons, au hameau des Binches 66 maisons et au hameau de Roselies 65 maisons.

En 1867, Ursmer Bourlet, menuisier à Presles, fut chargé de faire le numérotage de 303 maisons pour la somme de 30 F. 30. Il renouvela le même travail l’année de la séparation de Roselies, et reçut 31,70 F. pour avoir fait 317 numéros, soit dix centimes à chaque maison.



Période hollandaise (1815 – 1830)

Après 1814, nos provinces furent incorporées au royaume des Pays-Bas. Presles fut admi­nistré par un Conseil de Régence, qui était à peu près ce qu’est le Conseil Communal main­tenant. Le Conseil, nommé pour la première fois par le pouvoir supérieur, devait par la suite pour­voir au remplacement de ses membres sortants. Les nominations devaient être ratifiées par les États Provinciaux ; le bourgmestre était nommé par le Roi sur proposition du ministre de l’Intérieur.

Le Hainaut fut divisé en 15 districts, dont le 3ème district avait Gilly comme chef-lieu. Il compre­nait les communes de : Presles, Acoz, Aiseau, Bouffioulx, Brye, Châtelet, Châtelineau, Couillet, Dampremy, Farciennes, Gerpinnes, Gougnies, Heppignies, Jamioulx, Joncret, Lambusart, Landelies, Lodelinsart, Loverval, Montignies-le-Tilleul, Mont-sur-Marchienne, Nalinnes, Pont-de-Loup, Ransart, Saint-Amand, Villers-Poterie, Wagnelée, Wanfercée-Baulet, Wangenies et Wayaux. On en vint à six districts administratifs, correspondant à peu de chose près aux arrondis­sements administratifs d’aujourd’hui. Presles fit dès lors partie de l’arrondissement de Charleroi. Le district administratif fut divisé en cantons : Presles fit partie avec treize communes du canton de Fleurus. En 1818, une nouvelle subdivision sépara sept communes : Presles, avec Aiseau, Châtelineau, Farciennes, Pont-de-Loup et Wanfercée-Baulet formèrent la division de Lambusart. Un appelé Dereine paraît être le receveur pour toute la division.

On faisait la répartition sur les sept communes et les habitants étaient tenus de payer à un bureau établi à Farciennes. Nous trouvons sur la recette de 1817 un poste concernant un Fonds étranger au Trésor, qui concernait l’aide aux enfants trouvés et abandonnés. Les communes sui­vantes payaient en florins :



Farciennes

93,00

Lambusart

24,47

Aiseau

40,30

Pont-de-Loup 

39,77

Châtelineau

81,17

Wanfercée

134,32

Presles

36,06

 

 



Léopold Duvieusart, qui habitait la grande ferme de Roselies, et qui était déjà maire en 1808, continua sa charge de mayeur pendant tout le régime hollandais. Il était assisté par deux fonctionnaires présentés par le Conseil de Régence et appelés « assesseurs ». Il y avait en outre sept conseillers communaux dont le mandat était de six ans. Un tiers était sortant tous les deux ans. Ils étaient rééligibles, et leur nomination était ratifiée par les États Provinciaux.

Le Conseil de Régence devait se réunir au moins une fois par an, chaque session pouvant dépasser dix jours. Il devait aussi siéger sur l’ordre des États Généraux et quand le Collège scabinal le jugeait nécessaire.

Le Collège des mayeur et assesseurs se réunissait une fois par semaine. Il s’occupait de toutes les affaires communales, et de l’état civil, il nommait tous les serviteurs de la commune sauf le secrétaire et le receveur, qui étaient du ressort des États Provinciaux sur proposition du Conseil de Régence.

Le mayeur devait prêter serment par devant le gouverneur de la province. Les assesseurs et les conseillers le faisaient par devant le Conseil de Régence. Le serment était ainsi conçu :

« Je jure de remplir avec zèle et fidélité mes fonctions conformément à la loi fondamentale, aux lois générales du Royaume et aux règlements de l’administration, de faire tout ce qui dépend de moi pour le bien-être de la commune, de n’avoir pas été nommé et choisi, ni donné, ni promis et de ne donner ni promettre aucun don, ni recevoir de qui que soit, sous aucun prétexte, aucun présent, pour faire ou ne pas faire une chose quelconque dans l’exercice de mes fonctions. »

Les fonctions de conseillers étaient gratuites, toutefois à partir de 1825, une somme de 15 florins fut répartie entre les membres du Conseil au nombre de sept. Cette somme devait être prise sur le traitement des bourgmestre, assesseurs et secrétaire (chacun cinq florins).



Quelques faits et gestes de cette époque

Le gouvernement hollandais avait établi un impôt sur la mouture qui déchaîna une vague de protestations. Le Conseil de Régence délibéra le 28 février 1823, sur le mode à adopter pour la répartition de l’accise.

« Les revenus de la commune étant insuffisants pour couvrir les dépenses et le meunier se refusant à contracter un abonnement quelconque avec l’administration communale, le Conseil décide qu’il serait fait une répartition entre les familles et les consommateurs habitant cette commune. »

La répartition se monta à une trentaine de florins.

Le Conseil établissait, en 1825, un règlement de police (voir ci-après).

Le 18 novembre 1826, il décidait d’imposer tous les chiens ; les lévriers, bâtards ou non, payeront quinze florins ; tous les autres chiens un florin.

Le 31 août 1827, il régla le nombre de bestiaux que chaque propriétaire peut faire paître sur les terres sujettes au parcours ou à la vaine pâture « ayant égard aux usages du lieu arrête que personne ne pourra faire pâturer sur le territoire communal au-delà de trois moutons par denier d’exploitation ».

En 1815, le bureau de Farciennes avait formé un rôle pour la contribution foncière, mais la situation paraît embrouillée par suite des mutations successives. Sur proposition du mayeur Léopold Duvieusart, l’impôt est établi selon le relevé des propriétés cadastrées. L’application du cadastre semble donc avoir été à la base du paiement de l’impôt foncier. Duvieusart, durant tout son mayorat, fut appelé dans les commissions chargées d’établir la répartition des contributions fonciè­res dans les communes voisines. Le 18 mai 1826, il était chargé par l’assemblée cantonale de Charleroi d’établir les évaluations cadastrales des deux cantons.

En 1817, les communes reçurent de l’argent pour payer les denrées que certains habi­tants avaient livrées dans les magasins de Fontaine l’Evêque et de Charleroy, jusqu’au 1er décem­bre 1816. Les sommes indiquées s’entendent en florins, et l’on jugera de l’importance des réquisi­tions qui frappèrent les communes.



Châtelineau

2 663,53

Pont-de-Loup 

2 425,02

Châtelet

736,36

Presles

2 790,63

Bouffioulx

1 534,10

Farciennes

786,08

Gerpinnes

5 035,39

Acoz

1 329,51

Aiseau 

2 316,25

Lambusart

374,14



Milice

Le Hainaut fut divisé en 47 cantons de milice comportant chacun environ 10 000 habitants. Le 37ème comprenait douze communes formant le canton de Châtelet. Les chiffres indiquent le nombre d’habitants.

Châtelet 

2 109

Châtelineau

892

Joncret 

232

Acoz 

375

Gerpinnes

1 248

Pont-de-Loup

437

Aiseau

443

Gilly

4 048

Villers-Poterie 

357

Bouffioulx

871

Gougnies 

287

Presles 

616





La commune devait fournir son contingent de militaires dont étaient exemptés les fils uniques, les mariés avant l’incorporation, les ministres du culte.

Ce canton dura jusqu’en 1843, année où il fut remplacé par celui de Charleroi, 2ème arrondis­sement.



Police – Gardes-champêtres

Après la chute du régime seigneurial, la police qui était assurée par les sergents fut confiée aux gardes-champêtres. Nous trouvons à cet emploi :



1808 – 1857  : Martin Augustin

1858 – 1865  : Keuwez Jules

1866 – 1903  : Goffaux Désiré

1904 – 1937  : Mollet Julien

Pendant les années de la guerre 1914-1918, des gardes-champêtres auxiliaires furent mis en ser­vice : Marchand Antoine et Rémy Émile.



1938 – 1947  : Bauval Robert

qui fut rappelé aux armées en 1940. Le poste fut assuré pendant la durée des hostilités par Lebon Ursmer.



1948 – 1969  : Misson Gaston

En fonction  : Cavier Félix



Le 8 septembre 1825, le Conseil Communal établissait un règlement de police, qui fut imprimé et distribué à tous les cabaretiers du village, qui devaient en avoir un exemplaire cons­tamment affiché dans le débit de boisson.



Règlement de Police

Le Conseil Communal de Presles, District de Charleroy, Province de Hainaut.

Vu l’article 155 de la loi fondamentale, l’article 26 du règlement pour l’administration pour le plat pays de cette province, approuvé par décision royale du 23 juillet 1825, n° 132 et la loi du 6 mars 1818.

Voulant faire jouir ses administrés des avantages d’une bonne partie a fait et arrêté à ce sujet l’ordonnance suivante.

Art. 1. Nul ne pourra louer ou sous louer, soit pour son compte soit pour autrui, des mai­sons, appartements, chambres ou quartiers situés en cette commune à des étrangers, ni les rece­voir comme pensionnaires ou concierges sans en devoir au préalable prévenir l’administration locale.

Art. 2. Il est défendu aux cabaretiers et débitants de boissons de recevoir ou soutenir chez eux aucun individu et de donner à boire après l’heure de la retraite fixée à neuf heures du soir et à dix heures l’été.

Art. 3. Aucun cabaretier ou débitant de boissons ne pourra donner à danser, ni recevoir des individus pour donner chez eux des spectacles, curiosités ou jeux quelconques inusités sans l’autorisation de l’autorité locale. Sont également défendus, sauf semblable autorisation, tous feux d’artifice, pétards, cavalcades, fusillades et tous jeux dangereux sur la voie publique.

Art. 4. Il est expressément défendu d’entrer dans les écuries, granges, cours et autres endroits où il y a du foin, de la paille et d’autres matières combustibles avec des lumières, à moins qu’elles ne soient enfermées dans des lanternes biens closes, de fumer partout ailleurs excepté dans les maisons, avec des pipes sans couvercle. De faire des bruits, tumultes ou cohues, tant sur le cimetière que dans les environs de l’église pendant les offices divins les jours de fêtes et dimanches. De faire des charivaris, soit pour mariage ou pour toutes autres causes, d’aller avec des chiens dans l’église, de déchirer, arracher ou couvrir les affiches de l’autorité publique. De passer à cheval ou avec des bestiaux sur les piésentes, de faire paître les bestiaux sur le terrain d’autrui, même sur les crêtes et le long des fossés et haies existantes entre les différents endroits, champs et héritages, sauf la vaine pâture. De confier des chevaux à des enfants, domestiques ou autres, au-dessous de l’âge de quinze ans, de sonner sans permission, d’allumer des feux dans les champs à moins de cent aunes des maisons, édifices, forêts, bruyères, bois, vergers, haies, tas de grains, foins, fourrage et autres dépôts de matières combustibles.

Art. 5. Il est enjoint à tous les rouliers, charretiers, conducteurs de voitures quelconques ou bêtes de charge ou de leur voiture et en état de les garder, et conduire, d’occuper un seul côté des rues, chemins ou voies publiques, de se détourner ou ranger devant tout autre voiture et à leur approche de leur laisser libre au moins la moitié des rues, chaussées, routes ou chemins.

Art. 6. Lorsque l’administration aura jugé à propos pour prévenir les accidents, d’empêcher les chiens de circuler, tous devront être constamment tenus à l’attache immédiatement après la publication de l’ordonnance qui prescrira cette mesure. La mesure qui prescrira de les museler sera exécutée sur le champ ainsi que celle de les tenir en laisse.

Art. 7. Toutes contraventions au présent règlement seront punies des peines d’amendes et confiscations portées par ces lois, celles dont les pénalités ne sont pas déterminées le seront d’une amende qui ne pourra jamais excéder sept florins huit cent 75 centimes, (15 francs) ou d’un emprisonnement d’un jour conformément à la loi du 6 mars 1818.

Art. 8. Les pères, mères, instituteurs, maîtres, artisans, commettants et propriétaires de chiens sont respectivement responsables des dommages causés par leurs enfants, élèves, domes­tiques, apprentis, préposés, et par leurs chiens conformément et d’après les règles établies au chapitre 3, titre 4, Livre 3 du Code Civil.

Art. 9. Les dispositions des ordonnances locales antérieures à celles-ci continueront d’être observées et exécutées en tout ce qui n’est pas réglé par la présente.

En addition sont les contraventions et peines non prévues par le règlement parce qu’elles sont déterminées par des dispositions pénales en vigueur.

Seront punis d’amende depuis un franc jusqu’à quinze francs inclusivement de confisca­tion et d’emprisonnement de cinq jours au plus :

  • ceux qui auront négligé d’entretenir, réparer ou nettoyer les fours, cheminées ou usines où on fait du feu ;

  • ceux qui auront embarrassé la voie publique ;

  • ceux qui auront négligé de nettoyer les chemins et les rues ;

  • ceux qui auront laissé dans les rues, chemins, places, lieux publics ou dans les champs, des coutres de charrues, pinces, barreaux, ou autres machines, instruments ou armes dont puissent abuser les voleurs et malfaiteurs ;

  • ceux qui auront passé ou seront entrés sur le terrain d’autrui, s’il est préparé, ensemencé, chargé de grains ou autres fruits ;

  • ceux qui auront passé avec leurs bestiaux ;

  • ceux qui auront tenu ou établi des jeux de hasard en public ;

  • ceux qui, sans autres circonstances aggravantes auront cueilli sur les lieux mêmes des fruits appartenant à autrui ;

  • ceux qui auront fait ou laissé courir des chevaux, bêtes de trait, de charges ou de montu­res dans l’intérieur d’un lieu habité ;

  • les aubergistes et logeurs qui auront négligé d’inscrire de suite, et sans aucun blanc, sur un registre régulièrement tenu les noms, qualités, domicile, habitant, date d’entrée et de sortie de toutes personnes qui auraient couché ou passé une nuit dans leur maison ;

  • ceux qui auront vendu ou débité des boissons falsifiées même sans mélange nuisible à la santé ;

  • ceux qui auront jeté des pierres, ou autres corps durs, ou immondices contre les maisons, édifices, jardins, etc. ou sur quelqu’un ;

  • ceux qui auront laissé divaguer des fous furieux ou autres animaux malfaisants ;

  • ceux qui n’auront pas retenu leurs chiens lorsqu’ils attaquent ou poursuivent les passants, quand même il n’en serait résulté aucun mal ;

  • ceux qui auront de faux poids ou de fausses mesures, dans leur boutique, les halles, foi­res ou marchés, sans même qu’ils en aient fait usage ;

  • les devins, pronostiqueurs et interprètes de songes, les auteurs d’injures verbales simples, les auteurs de bruits ou tapages injurieux ou nocturnes troublant la tranquillité des habi­tants.

En adjonction, sont prévues d’autres dispositions.

Il est strictement interdit de se livrer à aucun travail en public les dimanches et jours de fêtes, sauf en cas de nécessité absolue. La permission de l’autorité locale sera portée immédiate­ment à la connaissance du curé de la paroisse. Ces jours-là, toutes ventes de légumes, volailles ou autres denrées sont prohibées dans les lieux publics. Les marchands ne pourront étaler leurs marchandises, ni vendre à porte ouverte et pendant la durée de l’office divin ; aucun divertisse­ment ne pourra avoir lieu et les portes des cabarets ou autres lieux où on débite des boissons devront être fermées. La peine sera une amende de six à dix francs et pour les insolvables un emprison­nement de trois jours au plus.

En addition, les dispositions existant sur le glanage et le pacage :

Seront punis d’un franc jusqu’à cinq francs inclusivement et facultativement d’un empri­sonnement de trois jours au plus.

Ceux qui sans autres circonstances auront glané dans les champs non encore dépouillés et vidés de leurs récoltes ou avant le lever du jour ou après le coucher du soleil.

Il est défendu de glaner avant que la dépouille d’une terre ne soit entièrement transportée ainsi que de cruauter dans les denrées sans la permission du propriétaire.

Tout propriétaire est libre d’avoir chez lui telle quantité de telle espèce de troupeaux qu’il croit utile à la culture de ses terres. Dans aucun cas et dans aucun temps, le droit de parcours ni celui de vaine pâture ne pourront s’exercer sur les prairies artificielles ou couvertes de lin en rouis­sons de quelque production que ce soit qu’après la récolte.

Les propriétaires ou fermiers exploitant des terres sur les paroisses sujettes à parcours ou à la vaine pâture et dans lesquelles ils ne seraient pas domiciliés auront le droit de faire garder par troupeau séparé ou de mettre dans le troupeau commun une quantité de bétail proportionnée à l’étendue de leur exploitation. Cette quantité sera fixée dans chaque paroisse à tant de bêtes par arpent d’après les règlements d’usages locaux et à défaut de documents positifs à cet égard, il sera pourvu par le Conseil général de la Commune.

Les pâtres et les bergers ne pourront mener les troupeaux d’aucunes espèces dans les champs moissonnés et ouverts que deux jours après la récolte entière.

Les règlements et dispositions pénales qui précèdent seront imprimées, placardées dans les lieux les plus fréquentés et les plus apparents de la commune pour que nul n’en ignore, cha­que cabaretier sera tenu d’en avoir un constamment affiché en son cabaret.



Fait en séance à Presles, le 8 septembre 1825



JB Goemans, J Rosier, Delalou, Henin, Duvieusart, bourgmestre

J-J. Baudelet, secrétaire.

 

Les volontaires de 1830

Selon une note du bourgmestre Léopold Duvieusart, la commune ne s’illustra pas à Bruxelles, lors des journées tragiques de septembre 1830. Aucun volontaire preslois ne prit part à l’action pour chasser les Hollandais hors du territoire national.

Dans notre village, on procéda à des collectes qui rapportèrent III cents florins, 42 cents environ 236 francs.



Indépendance nationale

Après les jours de la Révolution de septembre 1830, le Gouvernement provisoire donna l’ordre de dissoudre tous les Conseils de Régence et de procéder au renouvellement de tous les conseils communaux. Les membres éligibles seront nommés par un corps électoral formé de nota­bilités d’une certaine importance. La sortie d’un arrêté-loi, unifiant le cens et augmentant le nombre des électeurs provoqua, en 1848, un nouveau changement dans les administrations. En 1856, fut votée la loi communale prévue par la Constitution ; tous les conseils communaux furent de nou­veau dissous et renouvelés. Il était décidé que géreraient les affaires publiques ceux qui payaient l’impôt : d’où cette appellation « le régime censitaire ». Le cens était la base d’imposition requise pour être électeur. Pratiquement, pouvaient prendre part au scrutin tout citoyen qui était proprié­taire de sa maison et d’au moins un bonnier et demi de terre.

Il fut aussi permis à tout citoyen possédant une certaine instruction de faire partie du corps électoral après justification de ses aptitudes. Cette possibilité de devenir électeur capacitaire pou­vait s’acquérir en fréquentant les cours pour adultes instaurés dans les écoles communales. Dans notre village, l’instituteur Bancu fut chargé de ces cours.

De ce fait, en 1872, le Conseil Communal de Presles qui comptait neuf membres ne fut plus représenté que part sept élus à la séparation de Roselies.

Le régime du suffrage universel en 1895 amena une nouvelle dissolution et de nouvelles dispositions pour voter. Tous les citoyens belges de sexe masculin ayant trente ans accomplis seront électeurs et disposeront d’une voix. Les chefs de famille ainsi que tous ceux payant la quo­tité d’impôts jouiront d’une voix supplémentaire. La présentation des candidats, qui se faisait sur une liste, et par ordre alphabétique, fut abolie. Deux listes séparées purent être présentées aux électeurs en leur laissant la liberté de choisir leurs représentants.

En 1899, notre village comptait 256 électeurs. Parmi ceux-ci, vingt personnes avaient droit à un vote double et même triple. Cette faveur était accordée aux propriétaires suivants :

  • avaient droit à trois votes : Anciaux Émile, Gravy Joseph, Hubert Victor, Preter Désiré, Duculot François ;

  • avaient droit à un double vote : Baudelet Joseph, Baudelet Louis, Blampain Justin, Bossuroy Tilmant, Cailteur Théodoric, Duculot Joseph, Géva Henri, Gravy Victor, Loriaux Joseph, Marc Célestin, Mollet Émile, Preter Joachim, Tilmant Fidèle, Tilmant Joachim, Wauthier Gustave.

Les élections communales appelaient aux urnes les hommes et les femmes âgés de 21 ans. Le suffrage universel pur et simple était instauré en Belgique. Nous relevons quelques chif­fres.



ANNÉE

HOMMES

FEMMES

TOTAL

1921

226

248

474

1931

283

267

550

1952

238

264

502

1956

261

290

551

1958

251

287

538

1969

322

336

658

 

Les autorités communales

Après 1830, le mot « maire » sera remplacé par celui de « bourgmestre » pour désigner le Président du Collège échevinal et du Conseil communal. Le mot « mayeur » ne sera plus officiel­lement employé, mais restera dans le langage populaire.

Dès 1879, le conseil communal était composé par un bourgmestre, deux échevins et qua­tre conseillers. Une fois installé, il devait administrer la commune en veillant à ses intérêts et déli­bérer sur tous les objets que l’autorité supérieure pouvait lui transmettre. Le Conseil s’assemblait une fois par mois ; parfois une séance extraordinaire avait lieu, si des circonstances imprévues ou de force majeure l’exigeaient.

Le Collège échevinal siégeait ordinairement deux fois par mois, parfois il se réunissait chaque semaine. Le Collège des bourgmestre et échevins était le pouvoir exécutif. Il était chargé de l’administration journalière. Il convoquait les conseillers autant de fois que l’exigeaient les affai­res communales.

En 1881, le traitement annuel du bourgmestre était de 60 F., celui d’un échevin de 30 F., celui d’un conseiller de 15 F. Le Conseil était assisté d’un secrétaire et d’un receveur ; ces fonc­tionnaires touchaient par an, le premier 400 F., le second 340 F. La police était assurée par un garde-champêtre au traitement annuel de 600 F., plus 65 F. pour son équipement et 28 F. pour deux paires de chaussures.

La Commune payait 25 F. par an au sonneur de la cloche.



Secrétaire communal

Le titre de greffier de l’Échevinage est aboli à l’avènement du régime français, et est rem­placé par celui de secrétaire communal. Ce fonctionnaire est admis à l’emploi par le Conseil com­munal, la décision étant ratifiée par les autorités supérieures. Il en est encore ainsi. Nous relevons à cet emploi :



1826-1846  : Hermant

1847-1857  : Stainier Jean-Alexis

1857-1879  : Allard Xavier

1880-1909  : Baudelet Joseph

1910-1939  : Baudelet Gustave

1940-1943  : Glise George

1946-1951 : Grenier Émile

1952 et

toujours en

fonction  : Mme Abrassart Sente Marie-Louise



Receveur communal

Les finances de la Commune sont gérées par le receveur qui doit prêter serment entre les mains du Gouverneur de la Province. Son rôle consiste à percevoir les impôts, les taxes, les amendes, et toutes les autres recettes communales, et à payer les dépenses. Il siège à la maison communale à certains jours ouvrables et heures désignées, l’emploi ne permettant pas d’avoir un agent en permanence. Nous trouvons à cet emploi :



...-1824  : Habart

1824-1825 : Hermant Félix de Châtelet

1826-1827 : Fauconnier André

1828-1847  : Charles Félicien de Châtelineau

1848-1870  : Étienne Joseph

1891 : Mathieu Célestin

1949 : Genresse Jean

1950  : Toujours en fonction Dohet Achille



Personnel communal

Par suite de l’accroissement des écritures administratives, le secrétariat a été en ces der­nières années renforcé d’un employé. En raison aussi des temps modernes, l’administration a dû engager deux ouvriers communaux pour les travaux d’entretien et d’utilité publique.



Le sceau communal

L’usage du sceau est très ancien. Il se généralisa au XIIe siècle. À travers les temps, des actes ont été scellés par les hommes de la Cour de Justice : des manuscrits nous montrent leurs sceaux appendus à leurs lasses ou ce qu’il en reste quand ils ne sont pas tout à fait perdus. Depuis, la Cour de Justice eut son propre sceau.

Il était de forme ovale et représentait en son milieu saint Rémy recevant la sainte Ampoule. La légende étant en latin et en français / Snct Remy, patron de presle. Dominus de Presle justicie sue me dat. Remigy sancte deum pro me intercede/.

Sous le régime français, les effigies religieuses et autres emblèmes figurant sur les sceaux furent supprimés, l’autorité remplaça les effigies par des attributs à la gloire de la Liberté et de la République. Les représentants français chargés de nous gouverner réglèrent cette question dès décembre 1794, pour les administrations centrales, d’arrondissement et aussi, bien entendu, pour les Communes.

La commune de Presles utilisa un sceau ovale portant deux rameaux de chêne et la légen­de «  MAIRIE DE PRESLES » gravée sur le pourtour. La Belgique fut ensuite réunie à la Hollande. Le 31 décembre 1816, le Ministre de l’intérieur faisait savoir que n’étaient plus valables les sceaux du ci-devant département de Jemappes. À défaut de sceau du nouveau régime, il était préférable d’ajouter au bas des actes cette mention : « A défaut de nouveau timbre, la présente est délivrée sans être pourvue du sceau de la Commune ».

Par arrêté royal du 3 janvier 1818, il était décidé que les communes feraient usage d’un sceau portant cette inscription : « PLAATSELIJK BESTUUR VAN … et le nom de la commune » dans le champ l’écu billeté, couronné de Hollande avec le lion néerlandais. La Belgique devenue indépendante, un arrêté royal du 6 février 1836 régla la question du sceau. Aux communes auxquelles les armoiries particulières n’avaient pas été accordées, était attribué un sceau portant le « Lion Belgique » et la devise « L’union fait la Force », en exergue le nom de la commune et celui de la Province précédés des mots « Administration Communale de ». C’est celui qui est tou­jours en usage.



La Chambre Commune ou Maison Communale

Nous ne pouvons avec certitude fixer l’endroit où se trouvait la Chambre Commune. Sous l’ancien régime, elle se trouvait près de la place de l’ancien village qui a été démoli et transformé. La Chambre Commune n’était pas le siège exclusif de l’administration. Des affaires pouvaient se faire autre part, des actes se sont réalisés à la Franche Taverne ou dans d’autres cabarets, les choses pouvant très bien s’arranger à la maison d’un administrateur. À la démolition de l’ancienne chambre lorsqu’il fut question de construire une nouvelle maison communale, les administrateurs choisirent un emplacement que le Plan Popp situe Son B n° 198, d’une contenance de 50 mètres carrés.

Sous la direction de Barthélemy Goemans, assesseur-échevin et géomètre, qui avait éta­bli les plans et devis, la construction de la chambre communale, adjointe d’une école pour les enfants des deux sexes, fut autorisée par arrêté royal le 4 juin 1828. La construction se réalisa l’année suivante pour un peu moins d’un millier de francs.

L’ameublement comportait 12 chaises pour 18 francs ; une table pour 8 F. 80 ; une étuve 2 F. ; un baquet en bois, 1 F. 50 ; un marteau, une pincette, une pelle pour 5 F. 42 ; et un assem­blage en bois pour placer les Bulletins des Lois pour 3 F. soit en tout une dépense de soixante francs.

C’est le bâtiment que nous pouvons toujours voir, situé au coin des rues du Pont et de l’Église, converti actuellement en local pour le Cercle Paroissial. Il est vrai que, primitivement, ce bâtiment ne se présentait pas comme nous le voyons, surtout sa façade. Lors de la désaffectation de l’école en 1871, il fut question de restaurer la maison communale. Ce fut en 1875 qu’un devis estimatif de 3 500 F. fut présenté par l’architecte Quinet, de Couillet. Le Conseil approuva l’adjudication à l’entrepreneur Moreau Jules pour la somme de 3 700 F. Les instances supérieures accordèrent ces travaux. C’est cette maison communale rénovée, façade et perron avec escaliers que nous pouvons encore voir aujourd’hui.

Les administrateurs communaux siégèrent en ce local trois quarts de siècle. Les services communaux prirent de l’importance et les locaux devinrent trop petits. Les administrateurs songè­rent à y porter remède en construisant ou en trouvant un local qui répondrait mieux aux nécessi­tés. Cette résolution prise permit d’acquérir une ancienne maison sur la Place Communale. Les services communaux s’y installèrent après 1950 et y restèrent jusqu’au jour de 1967 où des dégra­dations et des effondrements intérieurs obligèrent l’administration à chercher un refuge pour ses services. Un local provisoire fut trouvé à la rue de la Rochelle, et occupé en attendant mieux. La maison d’école devenue libre pour non emploi, le bâtiment fut remanié, agrandi, doté d’une salle de séances et aménagé pour les bureaux des divers services.



Les biens communaux

C’étaient des terres de plus ou moins bonne qualité, des pâtis et des broussailles dont les habitants n’avaient plus une jouissance gratuite, mais qui étaient soumis à un règlement ou une location, à part les pâtis et les broussailles restés pour compte le long de certains chemins qui étaient laissés à la discrétion des pauvres gens qui y faisaient pâturer leurs chèvres ou moutons.

Ces biens étaient régis par les administrateurs communaux qui pouvaient les aliéner, ven­dre, échanger ou louer pour en retirer le plus grand profit pour la commune.

En 1826, les administrateurs demandèrent l’autorisation royale pour mettre tous les biens communaux en bail emphytéotique aux individus qui les louaient. Cette demande fut refusée.

Cette même année, les « communaux des Vieux-Sarts » étaient loués à 23 habitants du village, chacun pour environ dix ares, au louage de 3 florins environ selon la qualité du terrain. Cette location se faisait par année, on disait, le moment venu : « on va r’passer les Saurts » ce qui voulait dire remettre en location les parcelles pour une année.

En 1830, la Commune possédait en sarts, trieux, et rocailles environ trente bonniers don­nant un revenu de 360 florins et d’une valeur vénale de 10 000 florins. Elle était en outre proprié­taire d’une terre dite « des Pauvres » contenant environ 52 perches produisant un revenu annuel de 18 florins 10 c, et ayant une valeur vénale de 350 florins.

À cette époque, on comptait encore dans les biens communaux, une église, un presby­tère, un cimetière, une chapelle, une maison et une école communale, une carrière. La commune ne possédait pas de bois. Au cours des siècles, des biens communaux furent échangés, vendus. Ceux des Vieux Sarts et des Sarts qui ne représentaient qu’une valeur locative insignifiante, il y a une quarantaine d’années, (on pouvait louer 10 ares de terrain pour 2 F.) furent mis en vente. Sur cette surface, jadis plus ou moins sauvage, s’érigèrent de nouvelles habitations et naquit un nou­veau quartier.



La population

Nous savons que l’homme habita, au temps de la préhistoire, le territoire qui deviendra le village de Presles.

Au XIIe siècle, on constate l’existence de trois noyaux de population. On dénombre à Presles douze feux : à Roselies deux feux et deux ou trois feux à Evresquoy (Bas-Sart).

Quel fut le mouvement de la population au cours des siècles ? Il fut lent, car ces noyaux se développent peu. À la fin du XIIIe siècle, si à Presles on dénombrait quelque quarante feux, Roselies ne s’était accrue que d’une ferme et 5 feux, tandis qu’en Evresquoy, deux feux étaient venus s’ajouter aux deux primitifs. Pour cette dépendance, on remarque qu’aucune progression notable ne se manifeste et qu’elle reste telle jusqu’au XVIIIe siècle. Lors de la Crenée et du dénom­brement des feux en 1470, il fut compté pour tout le village avec ses hameaux 72 feux. Farciennes comptait 135 feux. Loverval 75 feux. Châtelet, Pont-de-Loup et Bouffioulx ensemble 517 feux.

L’augmentation de la population presloise se manifestera du XVIIe siècle jusqu’après la moitié du XIXe siècle. Roselies ne commencera à prendre son essor qu’au XIXe siècle, son accrois­sement de population étant dû à l’ouverture de puits de charbonnage et d’ateliers indus­triels qui y attireront les travailleurs.

Vers 1800, toute la population presloise se chiffrait à plus ou moins cinq cents habitants.

En 1830, un recensement accusait une population de 801 habitants logés dans 163 mai­sons.

Tableau de répartition par quartiers



DIVISION LOCALE

MAISONS

POPULATION

Masculine

Féminine

Bas-Sart

7

10

15

Golias

1

6

3

Les Binches

38

90

93

Rue Haute

12

32

33

Fourneau

15

45

31

Rochelle

31

75

84

Place

18

50

50

Roselies

41

94

90

PRESLES

163

402

399

 

 

801 habitants

 

Il faut comprendre que le quartier Place déterminait l’ancienne place du village, où tout a été démoli, tandis que le quartier dit Fourneau serait la Place Communale actuelle.

À la séparation de Roselies, en 1878, la population se compte pour 1 477 habitants pour 297 maisons.



Répartition par section :



Presles

529 habitants

108 maisons

Les Binches

374 habitants

84 maisons

Roselies

574 habitants

105 maisons



La séparation du hameau fit tomber le chiffre de la population. En 1879, on comptait néan­moins 925 habitants, mais ce nombre s’abaissera et restera de nombreuses années aux environs de 800 âmes.

Il faudra l’après-guerre 1940-1944 pour voir une remontée sensible. À titre comparatif, nous prenons le recensement de la population de Presles et de Roselies arrêté au 31 décembre 1965.

PRESLES 581 hommes 583 femmes 1164

ROSELIES 1153 h. 1098 f. 2252

On peut se rendre compte que l’ancienne dépendance de Presles a beaucoup plus évolué que la commune-mère.

Au recensement du 31 décembre 1967, notre village comptait 1201 habitants, ce qui indiquerait une remontée croissante de la population.

En 1969-70, plus de 1200 habitants.

À l’heure actuelle, avec les lotissements qui sont en cours, il est à présumer que le chiffre de la population augmentera encore et que le nombre de maisons qui tourne autour de 450 sera lui aussi dépassé.



Quel était le mode de vie de jadis ?

La population vivait dans des maisons en bois ou en torchis couvertes le plus souvent de chaume. Ces maisons, bâties sans alignement, bordaient des chemins étroits et tortueux, géné­ralement non empierrés, poussiéreux l’été, fangeux l’hiver. Les eaux de pluie et ménagères y ruis­selaient, des immondices de toutes sortes et des tas de fumier les encombraient. Il fallut au milieu du XVIIIe siècle, un édit des instances supérieures pour remédier à cette situation et obliger les autorités locales à prendre des mesures pour assainir la commune.

Au XIVe siècle, l’emploi du verre se propagea dans les habitations qui n’avaient qu’un nombre restreint de fenêtres. Quant au foyer ou âtre, il était placé au milieu de la pièce de séjour, les fumées s’échappaient par un grand trou aménagé au comble de l’édifice. Il se passa bien du temps avant qu’on fasse usage des cheminées.

L’alimentation était simple. La population se contentait des produits indigènes : la viande surtout de porc et de volaille, les céréales, les légumes et les fruits. Jusqu’à ce que se généralise la culture des pommes de terre, l’usage des pois et des fèves entraient pour une part importante dans l’alimentation.

Par suite du manque d’hygiène, les épidémies atteignaient souvent les communautés. Aux XVe, XVIe et XVIIe siècles, en particulier, les épidémies firent de grands ravages. Encore au XIXe siècle, le choléra sévit du 22 juin au 15 octobre 1866. Les personnes de faible constitution ou alcoo­liques furent surtout atteintes du mal. On enregistra une grande panique dans notre région où la maladie frappa beaucoup de communes. Les écoles furent fermées et les cloches n’annoncèrent plus les décès. De leur population, les communes perdirent au rapport de 1 000 habitants : Châtelet : 1,2 ; Pont-de-Loup : 2,10 ; Châtelineau : 2,84 ; Aiseau : 0,49 ; Bouffioulx : 1,95 ; PRESLES : 1,95. Pour notre village, cela représenta 7 victimes dont 5 hommes et 2 femmes. Dans un mémoire couronné par l’Académie de Médecine de Belgique, en 1867, Louis Gallez, médecin à Châtelet, concluait que les habitants de Presles tiraient leur nourriture exclusivement des produits de leurs jardins. D’où les diverses manifestations pathologiques, un fond d’anémie contre lequel la médecine a toujours à lutter : le fer est le médicament de Presles 2.

 

Services d’utilité publique

La poste

Au temps passé, le service postal était assuré par des messagers et des diligences. On trouvait dans notre village en 1830 une femme âgée de 59 ans, nommée Marie-Françoise Maingeot, demeurant à la rue de la Rochelle, exerçant la profession de messagère. La création des chemins de fer rendit bientôt inutiles les messagers, et les diligences. Presles est desservi par le bureau de poste de Châtelineau, depuis la création de celui-ci, le 15 décembre 1876.



Le tram à vapeur

Notre commune n’a pas été raccordée à la ligne ferroviaire, quoique fin du XIXe siècle, un projet ait été établi dans ce sens. Le chemin de fer devait traverser le village et relier d’une part Aiseau-Tamines, d’autre part Acoz. Le projet fut repoussé par les administrateurs communaux de cette époque.

De grands travaux furent entrepris avant la première guerre mondiale, pour construire une ligne vicinale, autrement dit le tram à vapeur. Ce transport public, inauguré en 1915, reliait notre village aux villes de Châtelet et de Fosses. Il rendit de grands services à nos villageois pour leurs déplacements, car en ce temps, l’automobile était encore presque inconnue. On comptait deux automobiles dans la commune. Outre le service voyageurs, le tram desservait les habitants par un service marchandises. La ligne, qui était à voie unique, fut doublée aux arrêts qui se faisaient au fond de Binche, pour le hameau ; au garage, près de la carrière de la Falîge, pour Presles-village ; et en face de la maison Cerfaux pour le Bas-Sart et Sart-Eustache.

Cette voie de garage permettait de procéder à des chargements et déchargements de marchandises : à l’arrivée, du charbon, des engrais, des matériaux ; au départ, des betteraves sucrières, foin, paille, bois et d’autres marchandises, voire même des bestiaux.

Pendant la guerre 1914-1918, le tram à vapeur marcha très peu, et un service de diligen­ces à traction chevaline fut mis en service de Châtelet Saint Roch à Fosses. Ce service de fortune rendit de grands services. La guerre finie, le tram reprit ses activités : quatre voyages aller-retour se faisaient pendant la journée, un voyage supplémentaire était prévu le soir des dimanches et jours fériés. Cette situation dura jusque vers 1930-1935 mais la prolifération des moyens tels que vélos, autos, motos, amena la diminution du nombre de voyageurs, la ligne vicinale ne fut plus rentable et la société exploitante supprima le service voyageurs. Celui des marchandises fonc­tionna encore quelques années. Sur la fin de l’exploitation, le prix du billet simple coûtait : du ter­minus de Châtelet Saint-Roch à la drève 0,75 F.

Au hameau des Binches 1 F.

À Presles-village 1 F 25.

Dès 1936, le tram à vapeur était remplacé par un service d’autobus. La Société Nationale prolongea la ligne jusqu’à Châtelineau Gare et Namur. Il en est toujours ainsi.

Dans sa traversée de Presles, le parcours de l’autobus se fait sur la Nationale n° 22. Depuis mai 1974, le hameau des Binches et son quartier résidentiel de Belle-Vue sont desservis par l’autobus.



Milice

Après la révolution de 1830, les communes durent fournir un contingent d’hommes valides destinés aux services de l’armée, en outre une garde dite « civique » fut constituée.



La garde civique

Cette garde était la prolongation de l’ancienne garde bourgeoise. Elle fut constituée à Bruxelles et en d’autres villes lors des troubles du mois d’août 1830.

Par des arrêtés du Gouvernement provisoire, elle fut reconnue comme une organisation officielle et dénommée garde-civique. Elle fut militarisée en 1897, et devint une force gouverne­mentale et militaire perdant ainsi son caractère de milice communale. Les effectifs furent instruits militairement par des officiers supérieurs et les grands commandements furent confiés à des lieu­tenants-généraux sortis des cadres de l’armée. Cette force composée par des gardes à pied armés de fusils fut dotée d’artillerie. Elle fut pour la dernière fois mobilisée à l’invasion du pays en 1914 et définitivement dissoute en 1920.

Dans notre village, à la suite des événements d’août 1830, le Conseil communal forma dès le 15 septembre une commission de recrutement de gardes-civiques. Il désigna à cet effet : Léopold Duvieusart, bourgmestre ; Jean-Jh Baudelet et Jérôme Rosier, conseillers, assistés du chirurgien Clercx, de Châtelet.

Cette Commission recruta dix-neuf gardes pour patrouiller dans le village. Ils reçurent un équipement militaire fourni par Hermand Vanachter, de Châtelet. Il comprenait une blouse de lin garnie valant 9 F. 25 ; un shako de 30 sous et une ceinture de 0 F 75. Nous n’avons pas trouvé de mention concernant les armes.

Aux premiers jours d’août 1914, des hommes non mobilisables furent réquisitionnés pour prêter main-forte à la garde-civique. Ces hommes non équipés, armés qui d’un bâton ou d’un fusil de chasse avaient pour tout signe distinctif un brassard blanc estampillé du sceau communal. Ils devaient patrouiller et monter la garde sur la grand-route et les chemins secondaires. Au lieu-dit « Bergère », à l’entrée du bois, un arbre avait été coupé de façon qu’en tombant, il barrait une bonne moitié de la route. Un poste de quatre hommes montait la garde et contrôlait le passage : des barricades et des postes identiques étaient établis sur la grand-route. Ces préparatifs ne servi­rent pas à grand-chose, car l’invasion allemande obligea ces hommes à reprendre leur place dans la vie civile, et les obligea comme beaucoup d’autres à fuir devant l’envahisseur.



Le tirage au sort

Voir dossier spécifique.



La guerre 1914-1918

L’Allemagne déclara la guerre à la France, le 3 août 1914, et exigea le libre passage pour ses troupes par la Belgique. Le roi Albert 1er et son gouvernement refusèrent catégoriquement. Les troupes allemandes franchirent nos frontières.

L’armée belge mobilisée tient héroïquement tête à l’envahisseur en attendant les renforts venant de France. Dès le 20 août, les Allemands étaient à Fleurus-Tamines. Les soldats de France résistèrent opiniâtrement à l’envahisseur en livrant des combats acharnés. Les Français, qui avaient pris position sur les hauteurs de Châtelet-Carnelle et de Presles, la Drève et la Bergère, livrèrent de sanglants combats contre les Allemands venant de Pont-de-Loup, Farciennes, Aiseau. Des batteries allemandes qui s’étaient installées à Châtelineau tiraient sur les lignes françaises qui répondaient par des tirs nourris d’infanterie et d’appui de leurs canonniers.

Dans notre village, dès le début de l’offensive, des tranchées furent creusées à la hâte dans les prairies et les terres des lieux-dits de la Drève et de la rue Al Croix. Le long du remblai du tram à vapeur, des batteries de canons plus ou moins camouflées par les boqueteaux tiraient de nombreux obus vers les envahisseurs. La résistance fut admirable en ces jours chauds d’août 1914, pour défendre le passage de la Sambre. Mais, succombant sous la poussée des divisions allemandes, les soldats français durent battre en retraite vers la frontière. En ces deux journées (21-22 août), de combats acharnés, de nombreux blessés et tués restèrent sur le champ de bataille.

Au château des comtes d’Oultremont, une ambulance avait été installée. Nous y avons vu des blessés transportés à dos d’homme, sur charrettes à cheval ou à bras, sur une brouette, sur un vélo ! On y prodigua des soins à 56 blessés des régiments refluant de Roselies et d’Aiseau, mais on y soigna aussi des zouaves et des soldats du 3e R-I, relevés sur le territoire.

Nous assistâmes à des inhumations provisoires, sans cercueil, les corps enveloppés d’une ou deux couvertures ou capotes, là où le combattant était tombé les armes à la main. Plus tard, on rassembla les restes de ces héros dans des cimetières militaires à Châtelet, Aiseau, etc. Dans le cimetière de notre village, deux soldats français sont toujours inhumés. Les deux soldats allemands qui y étaient enterrés ont été repris par leur gouvernement.

À l’approche des Allemands, la panique se propagea dans la population. Des habitants abandonnèrent tout, maisons et bestiaux. Ceux-ci, en pâture, vagabondèrent dans les champs, et des bovidés ainsi que des chevaux de l’armée furent tués. On dut les enterrer sur place, car en ces jours chauds, les cadavres gonflaient rapidement, se couvraient de mouches et dégageaient une odeur pestilentielle.

Les Allemands exigèrent de la région une contribution de guerre de dix millions de francs. Les bourgmestres furent convoqués à une réunion, le 24 août, à Charleroi. Le Comte Eugène d’Oultremont, bourgmestre, dut s’y rendre et ratifier avec ses collègues, le paiement de cette contribution. Le calme revenu ramena les fuyards, mais l’occupation fut une source de misères, de vexations, de déportations qui durèrent quatre ans et demi.

Des Allemands cantonnèrent dans le village et occupèrent les bâtiments de la papeterie et logèrent chez les habitants, surtout chez ceux qui avaient des écuries, étables ou granges. Ils installèrent dans les Prés Burniaux tout un parc de matériel et de charroi qui stationna de nom­breux mois.

La maison Pouleur, en bordure de la grand-route de Namur, fut occupée, et une Kommandantur y fut installée. Les soldats qui y étaient attachés patrouillaient constamment sur la route et partout dans les environs, traquant tous ceux qui allaient chercher des denrées alimentaires, procédant à des fouilles, spoliant ceux qui avaient acheté des denrées au marché noir, les gratifiant de coups de crosse de fusil ou de cravache. On ne saurait tout dire, sur ces actes de barbarie et de tyrannie que ces soudards exercèrent sur la population.

Un comité de ravitaillement, sous la présidence du comte Jacques d’Oultremont, fut ins­tallé. Cet organisme se chargea de ravitailler la population en denrées de première nécessité, qui étaient rationnées. Le rationnement s’appliqua au pain, à la farine, aux pommes de terre, au beurre, au lard, au saindoux, au sucre, etc. Le café était remplacé par de l’orge brûlé ou du malt, on en arriva à boire de la toréaline. On mangea des gruaux et des semoules de riz, de maïs, d’avoine. Les plus déshérités mangèrent des rutabagas, voire des betteraves en remplacement des pommes de terre.

Voici le prix maximum de quelques denrées au cours de l’année 1915-1916. Par 100 kg : farine de froment indigène, 50 à 80 F. ; pommes de terre, 10 à 15 F. ; son de froment et autres, 22 F. ; oignons, 22 à 37 F. ; Par kg : pain de froment et autres, 0 F. 35 à 0 F. 42 ; sucre cristallisé, 0 F. 60 à 0 F. 92 ; café brûlé, 2 F. à 6 F. 50 ; sel, 0 F. 12 à 0 F. 20 ; riz, 0 F. 70 à 0 F. 80 ;savon mou, 0 F. 65 ; viande de bœuf, 2 F. 40 à 3 F. 50 ; viande de porc, 2 F. à 2 F. 80 ; viande de veau, 1 F. 60 à 3 F. ; beurre, 4 F. à 6 F. 30 ; un litre de lait, 0 F. 25 à 0 F. 35 ; les œufs, la pièce, 0 F. 10 à 0 F. 20 . Les prix du marché noir étaient dix fois et plus supérieurs à ceux du marché régulier.

Les destructions au cours de la guerre ne furent pas importantes à Presles. On compta seulement deux maisons brûlées.

Presles avait fourni son contingent de soldats. Parmi eux, cinq sont morts pour la patrie. En hommage à ces braves, une affiche fut imprimée et placardée dans le village, rappelant leurs noms à la population. On pouvait lire :



GUERRE MONDIALE 1914 1918

Hommage de Reconnaissance / à nos Braves / Tombés au Champ d’Honneur / Jacquemain René / Marchand Servais / Tilmant Georges / Quintard Gustave / Jacquy Omer /



En souvenir de ces morts glorieux, un monument fut érigé après la guerre. Il se trouvait au mur d’enceinte du cimetière communal, au fond de l’allée centrale. Maintenant, le monument se trouve dans le vieux cimetière près de l’église.

Sur le même monument, en souvenir et reconnaissance, furent gravés les noms de deux Preslois, tués à la guerre de 1940. Ce sont Chauvin Albert et Kinif Nestor.

Au pied du monument, sur une dalle de pierre, se lisent les noms des deux soldats fran­çais morts au champ d’honneur à Presles. Ce sont : Gorge Gabriel, sergent, 129e régiment d’infanterie et Gosson, zouave, 23-8-1914.



La seconde Guerre Mondiale 1940 – 1945

À l’annonce de la déclaration de guerre et de l’avance des armées allemandes, les villes et les villages se vidèrent de leurs habitants. Une véritable panique s’empara de la population, et la poussa sur les chemins de l’exode vers la France.

Des habitants de Presles se retrouvèrent ainsi dans le midi de la France, d’où ils revinrent après la capitulation française. Mais certains ne revirent pas le sol natal, tués dans les bombarde­ments aériens.

Pendant quatre ans, nos populations vécurent sous le joug nazi. Les réquisitions, les dépo­rtations furent nombreuses, le rationnement fut imposé et le marché noir régna en maître.

Le 3 septembre 1944, les premiers tanks américains arrivèrent à Presles par la grand-route de Châtelet. Ce fut la joie de la libération tant attendue par les populations.

Sous l’occupation, le fermier de Golias3, Hubert Walef et sa famille hébergèrent et ravitaillè­rent de nombreux réfractaires au travail et des résistants. Bravant l’ennemi et les dangers, Walef n’hésita pas à mettre sa ferme à la disposition du groupe de résistance A.S. pour y établir un maillon de la chaîne du service de renseignements. Au cours de l’été 1944, il y eut de grandes alertes à la ferme de Golias. Les Allemands se doutaient qu’il se tramait quelque chose derrière les murs gris de la cense. À l’improviste, ils s’en vinrent visiter les lieux. Malheureusement, des résistants ou réfractaires ne purent s’enfuir et se cacher à temps. Ils furent arrêtés, emprisonnés, déportés en Allemagne. Certains n’en revinrent pas. Le fermier Walef était parvenu à fuir à travers la campagne et le parc de Presles. Il resta caché quelque temps dans une baraque sur la Falîge. Son épouse vaquait à la ferme et leurs enfants étaient hébergés par le curé Doutreluigne.

Lors de la débâcle des Allemands, Norbert Sybers, Jean Hubert et Hubert Walef n’hésitèrent pas à attaquer et à capturer une trentaine de soldats menés par un officier. Ils les conduisirent prisonniers au château pour être remis par la suite à l’autorité militaire américaine.

À Presles, en dehors de l’A.S. dont Olivier Gravy faisait aussi partie, d’autres Preslois appor­tèrent leur dévouement à la cause de la Liberté. Citons notre beau-frère, feu René Aubert, chauffeur de camion à la brasserie du Faleau, à Châtelineau, qui, le 2 mars 1944, ramena à la Drève où nous habitions, caché dans son camion, le lieutenant-aviateur américain Robert Davis, dont la forteresse volante avait été abattue dans les environs de Malonne. Hébergé d’abord chez nous, conduit ensuite à Golias, l’Américain fut dirigé vers d’autres refuges. À la libération, grande fut la surprise de revoir Robert Davis qui était logé pour lors à Châtelineau, à quelques pas de la brasserie où son sauveteur était occupé.

Au hameau des Binches, des habitants cachèrent et hébergèrent depuis l’hiver 1943 des prisonniers russes évadés des charbonnages du Trieu-Kaisin et de Boubier. Tout un réseau de communications avait été établi dans les jardins, permettant aux Russes de se promener et de se retrouver la nuit, car ils restaient cachés le jour. Les chiens aboyaient bien la nuit, mais les per­sonnes averties en connaissaient la raison. Sur dénonciation, la Gestapo visita plusieurs fois le quartier, sans rien trouver. Néanmoins, elle arrêta les personnes soupçonnées : la veuve Lagneau, les époux Van-Daule-Maillé et leur fille qui restèrent en prison quelques mois. Firmin Anciaux ren­tra chez lui après un mois de détention et de privations, mais son père Émile Anciaux fut condamné à deux ans de travaux forcés au camp de concentration de Bernau. Il en revint la santé déficiente.



Maires – bourgmestres – assesseurs – échevins – conseillers



1801 – 1807 : Maire : Moreau

Assesseur : Tilmant

 

1808 – 1814  : Maire : Duvieusart Léopod

Assesseurs : Tilmant, Joseph, Lebon Jean

Conseiller : Marc

 

1815 – 1818  : Maire : Duvieusart Léopold

Assesseurs : Tilmant, Joseph, Lebon Jean

Conseillers : Marc, Rosier Jérôme, Wauthy Joseph

 

1819 – 1823  : Maire : Duvieusart Léopold

Assesseurs : Delaloux François, Vincent Jean-Baptiste

Conseillers : Goemans Barthélemy, Gilles Jean, Rosier Jérôme, Baudelet Jean, Henin Pierre

 

1824 – 1825  : Maire : Duvieusart Léopold

Assesseurs : Delaloux François, Vincent Jean-Baptiste

Conseillers : Gilles Jean, Martin Antoine, Rosier Jérôme, Wauthy Joseph, Baudelet Jean

 

1826 – 1828  : Bourgmestre : Duvieusart Léopold

Échevins : Delaloux François, Goemans Barthélemy

Conseillers : Baudelet Jean, Rosier Jérôme, Henin Pierre, Vincent Jean-Baptiste, Gilles Jean, Moreau Paul, plus Deroy en 1828

 

1829 – 1833  : Bourgmestre : Duvieusart Léopold

Échevins : Delaloux François, Goemans Barthélemy

Conseillers : Rosier Jérôme, Baudelet Jean, Henin Pierre, Grosjean François, Lorent Pierre, plus Wauthier Pierre depuis 1830

 

1834 – 1835  : Bourgmestre : Duvieusart Léopold

Échevins : Delaloup François, Vincent Jean-Baptiste

Conseillers : Henin Pierre, Wauthier Pierre, Baudelet Jean, Clouet Charles

 

1836 – 1842 : Bourgmestre : Duvieusart Xavier

Échevins : Delaloup François, Vincent Jean-Baptiste

Conseillers : Baudelet Jean, Clouet Charles, Vion Prosper

 

1843 – 1846 : Bourgmestre : Duvieusart Xavier

Échevins : Delaloup François, Vincent Jean-Baptiste

 

1847 – 1848 : Les mêmes, Henin Pierre est échevin

 

1849 – 1850 : Bourgmestre : Duvieusart Xavier

Échevins : Henin Pierre, Vincent Charles

 

1851 – 1852 : Bourgmestre : Duvieusart Xavier

Échevins : Henin Pierre, Vincent Charles

Conseillers : Wauthier Pierre, Clouet Charles, Jacquet Gaspard, Loriaux Louis

 

1859 – 1860 : Les mêmes

 

1862 : Bourgmestre : Vincent Édouard

Échevin : Loriaux Louis

Conseillers : les mêmes qu’en 1860

 

1863 : Bourgmestre : Vincent Édouard

Échevins : Henin Pierre, Loriaux Louis

Conseillers : Jacquet Gaspard, Wauthier François, Blampain Pierre, Delaloup François

 

1868 – 1869 : Les mêmes plus Genot Guillaume et Dewez Pierre

 

1870 – 1872 : Bourgmestre : Vincent Édouard

Échevins : Loriaux Louis, Blampain Pierre

Conseillers : Wauthier François, Delaloup François, Genot Guillaume, Quinart Jean-Baptiste, Tilmant Pierre, Deveux Hubert

 

1873 – 1875 : Les mêmes moins Deveux, remplacé par Marique Alexis

 

1876 – 1878 : Bourgmestre : Vincent Édouard

Échevins : Blampain Pierre, Tilmant Pierre

Conseillers : Quinart Jean-Baptiste, Wauthier François, Genot Guillaume, Guyaux Antoine

1878 : Séparation de Presles avec Roselies

 

1879 – 1881 : Bourgmestre : Vincent Édouard

Échevins : Blampain Pierre, Tilmant Pierre

Conseillers : Quinart Jean-Baptiste, Wauthier François, Genot Guillaume, Guyaux Antoine

 

1882 – 1884 : Bourgmestre : Vincent Édouard

Échevins : Quinart Jean-Baptiste, Tilmant Pierre

Conseillers : Genot Guillaume, Guyaux Antoine, Charlier François, Pouleur Ernest

 

1885 – 1889 : Bourgmestre : comte Étienne d’Oultremont

Échevins : Pouleur Florent, Charlier François

Conseillers : Guyaux Antoine, Bourlet Émile, Vincent Édouard, Delaloup

 

1900 : Bourgmestre : comte Eugène d’Oultremont

Échevins : Pouleur Florent, Lambot Eugène

 

1901 : Bourgmestre : comte Eugène. d’Oultremont

Échevins : Pouleur Ernest, Lambot Eugène

 

1902 – 1903 : Les mêmes plus Martin Remy

 

1904 – 1907 : Bourgmestre – Échevins : les mêmes

Conseillers : Gilles Jean-Baptiste, Bressy Auguste, Martin Alphonse

 

1908 – 1911 : Bourgmestre : comte Eugène d’Oultremont

Échevins : Pouleur Ernest, Devigne Camille

Conseillers : Lambot Eugène, Bossiroy Joseph, Wauthier Pierre

 

1912 : Les mêmes, Bossiroy est remplacé par Pouleur Olivier

 

1913 – 1916 : Les mêmes, Devigne Camille est 1er échevin

 

1917 – 1918 : Bourgmestre : comte Jacques d’Oultremont

Échevin : Devigne Camille

Conseillers : Wauthier Pierre, Lorent Émile (sur les 7 membres, deux sont décédés, deux réfugiés en France)

 

1919 – 1920 : Bourgmestre : comte Jacques d’Oultremont

Échevins : Devigne Camille, Lambot Eugène

Conseillers : Wauthier Pierre, Lorent Émile

 

1921 – 1926 : Bourgmestre : comte J. d’Oultremont

Échevins : Lorent Émile, Léglise Eugène

Conseillers : Lambot Eugène, Gravy Émile, Chapelle Joseph, Marlier Jean-Baptiste

 

1927 – 1929 : Bourgmestre : comte J. d’Oultremont

Échevins : Gravy Émile, Lepage Benoit

Conseillers : Lambot Eugène, Pouleur Martin

 

1930 -1932 : Bourgmestre – Échevins : les mêmes

Conseillers : Lambot E., Tilmant Guillaume, Pouleur, Lorent

 

1933 : Bourgmestre – Échevins : les mêmes

Conseillers : Tilmant G., Grenier Gaspard, Dandois A., Jacquemain André

 

1934 – 1937 : Bourgmestre : comte J. d’Oultremont

Échevins : Gravy Émile, Jacquemain André

Conseillers : Tilmant G., Grenier G., Lambot E.

 

1938 : Bourgmestre : comte J. d’Oultremont

Échevins : Jacquemain André, Lepage Benoit

Conseillers : Tilmant G., Grenier G., Lambot E., Vandercappellen H.

 

1939 : Bourgmestre : comte J. d’Oultremont

Échevins : Jacquemain André, Mourmeaux Jean-Baptiste

Conseillers : Tilmant G., Grenier, Mambour, Léglise Eugène

 

1940 – 1943 : Bourgmestre : comte J. d’Oultremont

Conseillers : Grenier G., Léglise E., Tilmant G., Mambour Edmond, Mourmeaux Jean-B., fait fonction de bourgmestre

Jacquemain André est nommé bourgmestre

 

1944 : Bourgmestre : comte J. d’Oultremont

Échevin : Mourmeaux Jean-Baptiste

Conseillers : Tilmant G., Grenier G., Sandron Marcel, Léglise E.

 

1945 : Bourgmestre : comte J. d’Oultremont

Échevin : Mourmeaux Jean-Baptiste

Conseillers : Tilmant G., Grenier G., Sandron M. Vandercappellen

 

1946 : Bourgmestre : Mourmeaux Jean, faisant fonction

Échevins : Tilmant G., Sandron Marcel

Conseillers : Grenier G., Mambour Ed., Vandercappelen H., Legrand Antoine, Sente Adolphe

 

1947 : Bourgmestre : Mourmeaux Jean, faisant fonction

Échevins : Sandron Marcel, Sauvelon Victor

Conseillers : Serwier Raymond, Preter Jean, Marchand Jean-B., Bourlet Omer, Sente Adolphe

 

1948 – 1952 : Bourgmestre : Sandron Marcel

Échevins : Sauvelon Victor, Serwier Raymond

Conseillers : Preter Jean, Marchand Jean-B., Bourlet O., Sente A.

 

1953 – 1957 : Bourgmestre : Sandron Marcel

Échevins : Bourlet Omer, Wilmet Julien, Sauvelon Victor

Conseillers : Marchand J.B., Biron, Van Baelen, Martin, Anciaux E.

 

1958 – 1964 : Bourgmestre : Sandron Marcel

Échevins : Sauvelon V., Bourlet O., Wilmet J.

Conseillers : Marchand J.-B., Lejour Henri, Guyaux Joseph, Anciaux Edmond

 

1965 : Bourgmestre : Sandron Marcel

Échevins : Sauvelon V., Lejour Henri, Wilmet J.

Conseillers : Vandenbergh Alexis, Michaux Joseph, Rousselle M., Jacquy Ernest

 

1966 : Bourgmestre : Sandron Marcel

Échevins : Serwier Raymond, Wilmet Julien, Sauvelon Victor

Conseillers : Lejour Henri, Jacquy Ernest, Michaux Joseph, Rousselle.

R. Serwier est bourgmestre depuis le 11 juin 1966

 

1967 – 1968 : Bourgmestre : Serwier Raymond

Échevins : Vandenbergh Alexis, Sandron Marcel

Conseillers : Sauvelon, Lejour, Wilmet, Michaux, Jacquy, Rousselle

 

1969 : Bourgmestre : Serwier Raymond

Échevins : Alexis Vandenbergh, Sandron Marcel, décédé est remplacé par Marchand Jean-Baptiste depuis le 14/03

Conseillers : Wilmet J., Jacquy E., Sauvelon V., Michaux J., Rousselle M., Lejour H.

 

1970 – 1972 : Bourgmestre : Vandenbergh Alexis

Échevins : Michaux Joseph, Chavepeyer Gomer

Conseillers : Jacquy Ernest, Lejour Henri, Serwier Raymond, Mme Sandron Marcelle, Paquet, De Baker A.

 

1973 : Les mêmes, Chavepeyer échevin de l’instruction décédé

 

1973 – 1976 : Bourgmestre : Vandenbergh Alexis

Échevins : Michaux, Jacquy

Conseillers : Lejour, Serwier, Paquet, De Baker, Mme Walbrecq, Mme Sandron

 

Depuis la fusion des communes d’Aiseau, Roselies, Pont-de-Loup et Presles, le 1er janvier 1977, le conseil communal d’Aiseau-Presles compte, parmi ses 21 membres, 4 habitants de Presles :

  • Échevin des Finances et des Régies : Joseph Michaux

  • Conseillers : Mme Macq, MM Paquet Jacques et Piret Albert

 

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SOURCES



Archives

Archives Communales de Presles :

Comptes communaux : communs pauvres et divers.

Archives de l’État Liège :

Comptes et recettes : impôts, capitation et tocage, reg. 71-79-81-86-91-93-94-10…-198-207.

Terres contestées : liasses 579-662.

Les ordonnances de la Principauté de Liège.

Archives Communales de Châtelet, n° 940-1165 (XVIIe siècle).





Ouvrages principaux consultés

Delewarde E. Histoire générale du Hainaut

Duvivier Recherche sur le Hainaut Ancien

Vinchant Histoire du Hainaut

BORGNET Histoire du Comté de Namur

GAILLOT Histoire du Comté de Namur

GRANDGAGNAGE Ch. Coutume du Comté de Namur

HENNAUT Histoire du Pays de Liège

RUWET J. La Principauté de Liège en 1789

Bulletin de l’Institut Archéologique Liégeois BIAL T-15

Annuaire d’Histoire Liégeoise, T. IV n° 4 1951

DARRAS Histoire de la Ville de Châtelet

KAISIN J. Annales historiques de la Commune de Farciennes, 2 vol.

LAMBOT et CLOSE Gilly à travers les âges

MARTIN F. Histoire de Châtelineau

THEYS A., Chanoine Histoire de la Ville de Fleurus

Annuaires du Vieux Châtelet

Archives État Namur : Collection Placards

Archives Musée Archéologique de Charleroi – Recueil des Ordonnances

 

Concerne le sceau échevinal de Presles

 

Archives de l’État Liège

Manuscrit de Le Fort, 3ème partie verba Lierneux, acte du 4 juin 1701

Archives de l’État Namur

Souverain Baillage : farde Roselies-Evresquoy

Voir : Annales du Cercle Archéologique de Mons, T-XXXV p. 240.

 

1 Publié en 1978 in Notes sur l’histoire de Presles. Ed. « Presles promotion »

2 FAUCONNIER, J., Le choléra à Châtelet en 1866, dans Annuaire Le Vieux Châtelet, 6ème an. 1966

3 Ndlr. Voir dossier « Presles, bastion de la résistance » par Richard Bressy.

 

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