Outils personnels
Vous êtes ici : Accueil ERNEST GRAVY et le « Patrimoine Preslois » asbl Dossiers Historique et personnages du château de Presles
« Novembre 2024 »
Novembre
LuMaMeJeVeSaDi
123
45678910
11121314151617
18192021222324
252627282930
 

Historique et personnages du château de Presles

Historique et personnages du château de Presles 1



CHA001  Le château des comtes d’Oultremont

CHA002 La cour d’honneur du château des comtes d’Oultremont vers 1950

CHA003 La cour d’honneur du château des comtes d’Oultremont

CHA004  Vue du château de Presles entre Sambre et Meuse

CHA005 - Entrée nord du parc, côté Aiseau

CHA006 - Blason LIERNEUX de Presles

 CHA007 - Visite de la reine Marie-Henriette au château de Presles

Aux premiers temps, les nobles et puissantes Maisons de Florennes-Rumigny d’abord, de Haneffe ensuite ne possédaient pas de château dans notre village. Ces deux maisons seigneuriales avaient de plus importantes seigneuries que celle de Presles.

Néanmoins, Thiry de Haneffe, seigneur de Seraing-le-Château, avait épousé Jeanne de Rumigny-Florennes, dame de Presles et héritière ; il avait son pied-à-terre au château-ferme de Villers-Poterie.

La dernière descendante de la famille de Haneffe, nommée Jeanne, dame de Seraing-le-Château, de Warfusée, etc., et de Presles, épousa Gérard d’Enghien, seigneur d’Havré, châtelain de Mons, etc. Lorsqu’ils venaient visiter leur seigneurie à Presles, ces seigneurs descendaient dans leur château de Villers-Poterie.

Dans la façade du château-ferme, une grande pierre armoriée est encastrée. Sur cette pierre sont gravées les armes de Gérard d’Enghien : un gironné de dix pièces dont cinq de sable et cinq d’or. Sur cinq des pièces du gironné, trois croisettes recroisetées au pied fiché d’or sont posées, formant ainsi le blason du seigneur d’Enghien-Havré.

Ce sera dans le contexte d’un document manuscrit de l’an 1520 que nous apprendrons qu’un manoir « forteresse » est bâti à Presles. De ce manoir, qui nous paraît cependant être plus ancien que cette date, il ne reste plus qu’une tour et deux arcades en ruines, maintenant enclos dans le parc de Presles2.

Les représentants de cette maison d’Enghien-Havré descendants de Jehan, bâtard d’Havrech, habiteront dans ce castel.

Les deux derniers seigneurs de Presles, le premier nommé Jehan de Havrech, seigneur de Presles, etc. Prévôt le comte à Valenciennes (de Hainaut) ne résida qu’un court temps à Presles, ayant sa maison en la Chambre Prévôtale à Valenciennes. Et le second nommé, Adrien de Havrech, seigneur de Presles, etc., qui épousa Hélène de Huy, dame d’Aische-en-Refail, délaissa son manoir de Presles pour résider plus souvent au château de son épouse à Aische-en-Refail.

Ce dernier seigneur, comme son père obéré de ses dettes et de celles de ses aïeux, allant de la déconfiture à la ruine, dut se résoudre à vendre ses terres de Presles, Roselies et Evresquoy (Bas-Sart). Anobli au titre de baron, il se retirera dans le domaine de son épouse à Aische-en-Refail et achèvera sa vie dans une modeste maison à Namur.

La vente de la seigneurie de Presles se fit le 16 janvier 1625 ; l’acheteur était Herman de Lierneux, propriétaire de plusieurs seigneuries au Pays de Liège, bourgeois et marchand fortuné ; il vendait des armes, des canons, des munitions et des vivres aux armées belligérantes du XVIIe siècle. Anobli en 1626, il acheta pour douze mille florins la seigneurie avec tout ce qu’elle compor­tait et remboursa les dettes d’Adrien de Havrech.

C’est ce seigneur de Presles, Herman de Lierneux qui en 1626, faisant défricher un terrain (qui se situait où sont les terrasses du château) dans l’intention d’y planter un vignoble, fit une étrange découverte. Les travaux mettaient à jour un caveau funéraire contenant les restes de trois cadavres posés sur de grands vases. Un homme qui avait ses armes à ses côtés ; une femme qui était parée de ses bijoux et les restes d’un enfant posés entre eux.

Le seigneur de Lierneux fit don des bijoux et des pierreries à Isabelle, archiduchesse des Pays-Bas, qui le récompensa en lui offrant son portrait et un plateau d’argent repoussé où l’on peut voir « Orphée charmant les animaux ». Ces donations sont restées dans la famille.

Quant à cette découverte, elle a toutes les caractéristiques d’une inhumation franque. Malgré toutes nos recherches en Espagne et en Autriche, nous n’avons pu savoir la valeur histori­que de ces objets, n’en ayant pas de traces.

Cette maison de Lierneux vivra dans un château agrémenté de jardins dits « français », avec des promenades ombragées par des charmilles. De ce château subsiste encore une partie (près de l’église) appelé populairement « li vîy tchèstia ».

Le dernier seigneur de Presles, nommé Théodore de Lierneux, épousa une fille de la mai­son d’Oultremont, nommée Isabelle, comtesse d’Oultremont de Wégimont de Warfusée. De ce mariage naquirent Marie-Françoise de Lierneux, Baronne de Presles, qui épousa son cousin germain le comte Émile d’Oultremont, premier comte de cette maison à Presles, et le baron Adrien de Lierneux, dont nous parlerons par après.

La maison d’Oultremont donne à la Belgique de nombreux personnages, tant dans la vie civile que dans les Ordres. Nous faisons ici mention que le village de Presles ressortissant à la Principauté de Liège, a été gouverné par un Prince-Évêque, nommé Charles-Alexandre-Nicolas, comte d’Oultremont, dont un portrait grandeur nature le montrant revêtu de ses habits de cérémonie, est conservé dans la famille.

Le comte Émile d’Oultremont n’habita guère le village, étant envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire auprès des Cours étrangères en Italie et du Saint Siège. C’est grâce à lui que fut fondé en 1848, le couvent destiné à l’instruction des filles.

Ce sera son fils, le comte-bâtisseur Charles d’Oultremont-Bryas, qui fera construire par l’architecte Balat le magnifique château que nous pouvons voir aujourd’hui, sans conteste l’un des plus beaux édifices du genre dans la région.

CHA008  Les armoiries d’Oultremont

Le comte Charles aimait le beau, les arts. Il voulut que son château fût dans un parc comme un bijou dans son écrin. C’est à lui que nous devons la reconstruction de l’église. C’est encore à lui que nous devons la découverte de ce qui pourrait être un dolmen à soixante mètres du château. Les travaux d’aménagement du parc mirent à jour une grande pierre plate, pesant 10 000 kg, et une rangée de squelettes.

Comme toute médaille a son revers, les travaux créant le parc, anéantirent tout le vieux Presles, autrement dit « le Chef-Lieu » ancien de notre village.

DES003 Le Chef-lieu vers 1800

Ses successeurs, d’abord le comte Étienne, ensuite le comte Eugène et le comte Jacques d’Oultremont-Ursel, tous bourgmestres, suivirent la ligne de conduite de leur ancêtre.

Le temps passe… et aujourd’hui, le château et son domaine sont échus par droit d’aînesse masculin au comte Eugène et à son épouse Madame la comtesse Madeleine de Liedekerke, qui tentent par tous les moyens de maintenir ce joyau dans toute son entièreté, pour ceux qui savent encore s’arrêter pour admirer.



*



LE CHÂTEAU DE PRESLES



C’est au temps de Gabriel de Lierneux que Saumery vint à Presles.

Sa relation dans Les Délices du Paîs de Liege et de la Comté de Namur est illustrée d’une très belle gravure de Remacle Leloup, qui montre le château seigneurial dans le cadre de cette époque (XVIIIe siècle).

  1. Sur cette planche, on remarque les armoiries seigneuriales qui se rapportent à celles du père de Gabriel-Amour, donc celles de Jean-Baptiste de LIERNEUX-ROLY. Nous n’en connaissons pas la raison, car Saumery dit bien que le château, lors de sa visite, appartenait à Gabriel-Amour, baron de Presles, qui épousa le 3 avril 1746, Marie de Ferretti, fille de Toussaint, comte de Ferretti, major d’un régiment italien au service de France.

Voici ce que Saumery en disait :

« À peu de distance de la Sambre, on trouve un agréable vallon où est situé le château de Presles. Quoique resserré qu’il soit entre les collines dont la plupart sont hérissées de rochers, il n’en est pourtant point offusqué et ce qui lui semble lui dérober les amusements de l’esprit et des yeux est précisément ce qui en fait l’agrément.

Des rocailles s’élèvent à des bois qui tapissent les hauteurs dont les unes représentent des pyra­mides, d’autres des massues, de plusieurs monuments, plusieurs mêmes dignes de l’art et forment plusieurs tours et d’autres ouvrages dignes des coups d’œil très amusants.

Les arbres de toutes espèces qui forment ce paysage nuancés par leurs feuillages de leurs couleurs sont continués depuis la cîme jusqu’au rivage d’un gros ruisseau (La Biesme) et si la continuité en est coupée, ce n’est que par des champs fertiles, des vergers, des pelouses, des prairies et d’autres terrains dont la variété rehausse la beauté des aspects qui par cette diversité même, quelque champêtre qu’elle soit, récrée mieux les sens et amuse plus agréablement les spectateurs.

Rien ne trace mieux l’idée de l’ancienne munificence de cette noble maison, quatorze tours de toutes hauteurs, couvertes en dômes surmontés de lanternes et parmi lesquelles s’élève considé­rablement la tour de l’église assortie d’une haute flèche, en font un point de vue qui arrête et atta­che ceux qui l’abordent.

Un mur de briques et de pierres de taille qui ferme la basse-cour est flanqué vers le milieu de l’enceinte d’une belle tour saillante surmontée d’un dôme, dans le goût turc, et terminée par un croissant.

Outre cette tour, il y a une porte de chaque côté, par où l’on entre dans le donjon dans la basse-cour, l’une bâtie à la rustique et l’autre ornée de pilastres rustiques surmontés de vases en face du perron de cinq degrés.

La principale entrée est du côté opposé au village, on l’aborde par un beau chemin pratiqué entre un verger, planté de beaux arbres et une prairie suivie de plusieurs autres vergers très bien culti­vés.

La façade consiste en une grande porte rustique surmontée d’un pavillon et cantonnée de deux grosses tours très élevées dont les dômes surmontés de lanternes font très bel effet, le corps de logis qu’occupe le seigneur fait face à une terrasse soutenue d’un mur de pierre de taille garni d’arbustes, d’une balustrade de marbre brut.

On y a aménagé d’un côté un escalier qui conduit dans un agréable parterre comparti avec beau­coup de goût et garni d’arbustes artistiquement taillés.

Les murs du côté de l’orient sont presque baignés par le gros ruisseau dont j’ai parlé, qui après avoir fourni ses eaux à des moulins, des forges et des papeteries, coule pour l’utilité et l’agrément de cette terre.

On y trouve en abondance des truites, des écrevisses et autres poissons.

La façade du côté de la cour découvre un bel enclos qui, s’élevant en amphithéâtre, est terminé par un bosquet de haute futaie.

On y trouve un très beau jardin embelli de plusieurs allées de charmilles et parmi d’autres arbres fruitiers plantés avec beaucoup de symétrie et des mieux entretenus.

Ce château fait toujours un séjour agréable. La terre qui est unie est très seigneuriale par les droits honorifiques de chasse, de pêche, enfin de corvées et d’autres avantages qui sont attachés.

Elle appartient à M. Gabriel-Amour de Lierneux, baron de Presles.

Il y a trois belles censes qui dépendaient de cette terre, un moulin banal et une Franche-taverne ».

 

Nous qui écrivons en 1980, nous constatons que de nombreuses choses se sont transfor­mées depuis que Saumery est venu à Presles.

Du château aux quatorze tours, il n’en reste plus qu’une partie, qui se situe derrière l’église, popu­lairement dénommée « li vîy tchèstia ».

  • De l’église assortie d’une haute flèche, cet édifice a été reconstruit en 1864. L’église dont on pouvait faire le tour, aujourd’hui elle fait corps avec le château, le chœur qui se trouvait où le clocher actuel a été édifié se situe donc maintenant à l’opposé de celui-ci.

  • Du moulin banal et des maisons de l’ancien chef-lieu qui se trouvaient rassemblées près du clocher paroissial, il n’en reste que bien peu de chose. L’ancienne place communale et son environnement ont été rasés lors de l’aménagement du parc. Ces grands travaux exécutés aux années de 1870, ont été commandés par M. le comte Charles d’Oultremont-Bryas, qui fit construire par l’architecte Balat, le nouveau château.

  • Des trois grandes censes seigneuriales, il en reste encore deux : la cense de la Cahoterie qui est encore en activité d’exploitation ; la cense de la Golias est actuellement abandon­née à son sort. La grande cense dite du Château, qui se situait dans le parc, a d’abord été détruite par l’incendie qui ne laissa debout que la grange. Celle-ci a été démolie il y a une vingtaine d’années.

  • La Franche-taverne, débit de boissons libre de toutes taxes sous l’ancien régime, fut quel­ques temps continué par un cabaretier nommé Damas. Ayant fermé ses portes, la Franche-taverne est devenue une maison particulière, occupée à l’heure actuelle par Jacques Kesteloot, ancien cultivateur3.

  • La pêche se pratique toujours dans les eaux de la Biesme, mais la sauvagine qui pullulait en lapins, lièvres, de même que le gibier, sangliers, chevreuils, cerfs en moindre quantités, se font rares.

*

LA REINE MARIE-HENRIETTE ET LA PRINCESSE CLÉMENTINE

AU CHÂTEAU DE PRESLES


      CHA007  Visite de la reine Marie-Henriette au château de Presles

Dès l’aube du samedi 9 septembre 1893, le ciel est gris et maussade, un vent violent souf­fle et des rafales de pluie s’abattent sur le village.

Et pourtant…

Cliché : EVE015

Cliché : EVE015b

Les châtelains de Presles, en les personnes des comtes et comtesses d’Oultremont et leurs invités vont vivre trois journées historiques qui resteront marquées dans les fastes de la Maison Comtale.

En effet, Sa Majesté la Reine Marie-Henriette, épouse du Roi Léopold II, accompagnée de sa fille la princesse Clémentine qui avait vingt ans, daignait rendre visite aux châtelains de Presles et faire un court séjour en leur château.

La reine et sa fille qui se rendaient aux Eaux de Spa avaient recommandé que le train royal s’arrêtât en gare de Châtelet Châtelineau.

Sur les pavés, devant la gare, des calèches venues de Presles, avaient amené les nobles châtelains qui attendaient l’arrivée du train de la reine et de sa fille.

Les cochers et les laquais portant l’uniforme aux armes de la famille d’Oultremont, atti­raient les badauds et les passants, qui ne savaient à quel événement ils allaient assister.

Mais la nouvelle que la reine Marie-Henriette et la princesse Clémentine venaient au château de Presles s’étant vite répandue dans la population, une foule de gens attendaient impa­tiemment l’arrivée du train royal.

À leur descente, la reine et la princesse sont accueillies par les comtes d’Oultremont-Presles.

Après les salutations d’usage et les souhaits de bienvenue, la reine, sa fille et leur suite sont conduites vers les calèches.

Sur le parvis de la gare, la foule qui attend, a reconnu la reine et sa fille et pousse des vivats, mille fois répétés, de « Vive la Reine » et « Vive la Princesse Clémentine ».

Le cortège s’étant formé, s’ébranle sous les ovations ; il en sera ainsi tout au long du par­cours qui se fait par la rue de la Station et la route du Namur pour gagner le château de Presles.

Le lundi, les royales invitées se rendirent à Loverval, en visite chez le prince de Mérode et revinrent à Presles, vers les cinq heures de relevée.

À leur grande surprise et étonnement, la fanfare des Guyoz, de Châtelet et la Chorale des XXV de Gilly, avaient tenu à venir donner une aubade à Sa Majesté et à la princesse Clémentine.

Dans la Cour d’honneur du château, après une vibrante Brabançonne interprétée par les Guyoz, ce sont de nouveaux vivats en l’honneur des personnes royales.

La Reine et sa suite gagnent et prennent place sur le balcon et un concert commence. Les musiciens et les chanteurs interpréteront des œuvres d’un caractère hautement apprécié par les visiteuses, leur suite et tous ceux qui sont présents à cet hommage.

Après une nouvelle et dernière Brabançonne, la Reine se lève et salue, donnant le signal des applaudissements qui éclatent en salves bruyantes.

Sa Majesté tiendra personnellement à remercier chaleureusement les directeurs des socié­tés qui prêtèrent leur concours en cette circonstance.

La Reine Marie-Henriette tint à ce qu’un souvenir durable de son passage avec sa fille la Princesse Clémentine au château de Presles, soit réalisé. Dans la cour d’honneur, une photogra­phie de famille sera faite. Elle montre au centre Sa Majesté et la princesse Clémentine, entourées de nobles personnes. Dans une bergère, la douairière de la famille d’Oultremont-Presles, Madame la comtesse feu Charles d’Oultremont, née Eugénie de Bryas. Sa fille, Madame la comtesse, Marie-Henriette d’Oultremont et son mari, Monsieur le comte Eugène d’Oultremont.

Dans le groupe, on reconnaît le comte Étienne d’Oultremont, bourgmestre de Presles, les comtes Jacques, Paul, Édouard et Ferdinand d’Oultremont, le général Van der Missen.

Ce souvenir du passage au château de Presles de la reine et de sa fille est resté dans la famille.

Ceux qui ont été témoins de cette visite royale au château de Presles, furent unanimes à reconnaître la haute finesse des qualités de la Reine, son affabilité et son amabilité envers tous, et la gentillesse de la gracieuse princesse Clémentine.

Coïncidence assez particulière de ces journées historiques : à cette époque, la comtesse Isabelle d’Oultremont, fille du comte Charles d’Oultremont-Bryas, était dame d’honneur de Sa Majesté la reine des Belges.

Et c’est ainsi que depuis son séjour au château de Presles, l’appartement qui avait été réservé à Sa Majesté Marie-Henriette, a été et est encore aujourd’hui appelé « la Chambre de la reine ».

Le temps passe, des faits nouveaux succèdent aux gestes du passé, ce qui nous a permis de raconter une époque du château des Comtes d’Oultremont-Presles.



*



« ADRIEN LE ROMANTIQUE »


(éditer IMA0050)

Sur la rive gauche de la Biesme, à trois cents mètres du site archéologique des grottes, se trouve une spacieuse caverne dénommée « Le trou Adrien » ; c’est en mémoire d’Adrien de Lierneux, baron de Presles, qui décéda à Gand, âgé de plus ou moins trente ans en 1819.

Dans leurs travaux, les héraldistes et les généalogistes paraissent avoir méconnu Adrien de Lierneux, fils du dernier seigneur de Presles.

Et pourtant, ce jeune homme noble, riche, aimant la solitude, voulut par ses dernières dispo­sitions testamentaires, laisser des marques de son passage dans notre village.

C’est ainsi qu’il légua une somme d’argent de cinq cents francs, destinée à la construction d’une école pour l’instruction des enfants des deux sexes ; la communauté presloise n’était ins­truite, vaille que vaille, que par un marguillier ou un magister relevant du clergé.

Adrien, le méconnu, fut en son temps le premier et grand philanthrope qui songea à amé­liorer le sort des enfants du village, en les faisant instruire dans une école convenant à cet usage.

Cette école, bâtie en même temps que la Chambre communale de la rue du Pont sera ouver­te en 1829. L’accès de la salle de classe se faisait de par la rue de l’Église.

Dirigée d’abord par Xavier Marc, ensuite par Joseph Bancu, l’école fonctionna jusqu’en 1871, un nouveau complexe scolaire ayant été bâti sur la Place Communale, où il est toujours en activité.

Dans son testament, Adrien demandait à être inhumé dans une chapelle bâtie sur la col­line, se profilant au-dessus du moulin banal et dans l’environnement d’un chalet. Cette demande fut refusée par l’évêché de Tournai et nos recherches sont restées vaines pour savoir où ses res­tes reposent, car Adrien est décédé à Gand.

À l’instar d’Octave Pirmez, à Acoz, qui aimait se retirer dans la solitude de sa tour pour écrire ses œuvres, Adrien de Lierneux aimait se réfugier dans son « Trou » qu’il avait dégagé pour faire de cette caverne un reposoir.

À notre avis, si la solitude y règne, le lieu n’est pas parmi les plus confortables, il y fait noir, humide et froid.

Dans ses années de jeunesse, en 1809, Adrien-le-Romantique entreprit de restaurer l’hypothétique manoir-forteresse féodal : il ne reste qu’une tour et deux arcades de ce projet.

Les ruines se dégradent de plus en plus, mais le « Trou Monsieur Adrien » a encore de longues années devant lui pour recevoir la visite de ceux qui sont appelés à nous succéder.



*

 

CHARLES – « LE BÂTISSEUR »

Cliché DOC026

Comme nous l’avons déjà écrit, M. le comte Charles d’Oultremont-Bryas aimait les arts et le beau. Il fit construire le magnifi­que château de Presles qui, dans son genre, est le plus bel édifice de la région. Réalisation de l’architecte Balat, qui fut achevée en 1856.

Il voulut que son château soit comme un bijou dans son écrin, en faisant des jardins d’agrément, des boisements, de haute et basse futaie, créant des pièces d’eau de près de deux hectares, des ponts sur la rivière la Biesme, la pittoresque cascade semi-naturelle et des bassins d’eau ainsi que l’aménagement d’un moulin, des maisons conciergeries pour ses gardes du domai­ne, et bien d’autres choses utiles pour les besoins du château.

C’est à lui et à son épouse la comtesse Eugénie de Bryas que nous devons la fondation du couvent destiné à l’enseignement des filles, le village n’en possédant pas en 1846.

C’est encore à lui qu’est due la reconstruction de l’église Saint Rémy, participant pour une bonne part, en y apportant son aide financière en 1864.

Ce sera lui encore qui fera venir à Presles, Stroobant, peintre d’intérieur des villes, qui repré­senta sur toile des vues du château.

Sous la recommandation de ce dernier, le comte Charles invita Théodore Fourmois, natif de Presles, peintre paysagiste autodidacte et indépendant, qui peignit ces admirables tableaux que sont Les Chênes et les Rochers de Presles, avec d’autres vues du parc.

Fourmois avait peint un paysage de l’environnement du futur château. Plus tard, l’artiste revint à Presles, ajouter en lieu et place, le projet du château sur la toile du paysage antérieur.

Le comte Charles, nous l’avons dit, aimait le beau ; aujourd’hui encore, nous devons le reconnaî­tre en admirant ce qu’il a créé, il y a plus de cent ans.


      Cliché TAB007

*











1 Édité en 19.. in ….

2 Ndlr. À notre connaissance, ces vestiges sont plus récents , et ne devraient remonter qu’à l’époque romantique, quoi qu’en prétende la légende.

3 Ndlr. Aujourd’hui, cette « Franche Taverne » située au Bas Sart, fait partie de Sart-Eustache (Fosses-la-Ville)

Actions sur le document