Les rues de Presles
Les rues de Presles 1
AVERTISSEMENT AUX LECTEURS 1
Le lecteur trouvera ici la dénomination des rues, la situation expliquée par un bref commentaire. Pour donner à ceux qui me liront une idée de l’évolution du village à travers les temps, j’ai divisé mon travail en plusieurs parties, en donnant d’abord un aperçu historique de la voirie à travers les temps, suivi d’un chapitre concernant les anciennes rues, qui se continuera par les nouvelles rues et celles construites au cours des dernières années. En guise de conclusion seront données les conséquences qu’a subi la voirie au cours des temps dits modernes.
Si, au cours de la lecture, le lecteur trouve que je m’insurge parfois contre la dénomination donnée à une rue, c’est avec raison et preuves à l’appui. Car certaines dénominations sont fausses, ayant été si mal interprétées par les « baptiseurs de rue » qu’elles en sont devenues incompréhensibles, ne répondant plus à la réalité qui pourtant était bien établie déjà aux siècles passés, et qu’il serait nécessaire de faire disparaître pour être conforme à la vérité.
Il en sera de même pour les dénominations modernes, qu’on peut trouver sous une forme similaire dans de nombreuses localités, bien qu’à Presles, il n’y a aucune raison particulière de les adopter.
Il y a assez de lieux-dits, qu’ils soient perdus ou encore d’actualité pour en doter les rues. Tant de noms de personnalités presloises : philanthropes, bienfaiteurs, artistes et autres, qu’on devrait faire sortir de l’ombre en les portant à la connaissance de nos contemporains preslois et à ceux qui seront appelés à nous remplacer, ces dénominations rappelant, entre autres, des faits et des gestes de l’histoire locale.
L’auteur.
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CHAPITRE I
APERÇU HISTORIQUE DE LA VOIRIE
À TRAVERS LES TEMPS
Selon le résultat des fouilles et des trouvailles faites jusqu’à présent à Presles, il est incontestable que l’homme des temps préhistoriques avait établi son refuge (habitat) dans les cavernes encloses dans le parc du domaine de Presles.
En analysant les objets trouvés, outillage en pierre de silex et d’autres minéraux, on peut déterminer que deux races d’hommes, distinctes l’une de l’autre, habitèrent les cavités souterraines des rivages de la Biesme et l’environnement se situant sur les confins des territoires d’Aiseau et de Presles.
L’outillage découvert appartenait à des hommes des Âges de la Pierre, d’abord à ceux du paléolithique (pierre taillée), à qui succédèrent ceux du néolithique (pierre polie).
Dans les objets trouvés, il en est de provenance étrangère. Cette diversité nous fait supposer, mais nous ne pouvons être absolument affirmatifs, que ces hommes connaissaient leur territoire et des lieux fort éloignés de leur habitat.
Il en sera de même pour le « trésor » de l’Âge du Bronze. Ce métal connu en Orient, 2ème millénaire avant J.C. était encore ignoré des peuples de nos régions.
Des relations commerciales, peut-être politiques et, pourquoi pas aussi, culturelles, devaient déjà se pratiquer entre eux, car si des objets de provenance étrangère ont été trouvés, il a fallu aller les chercher ou que d’autres viennent les apporter.
Quand l’homme ne fut plus nomade, qu’il s’établit à demeure dans les cavernes, il ne faut pas croire qu’un réseau de voirie était déjà formé. À la manière des animaux sauvages, l’autochtone d’alors a dû se frayer des « pistes » pour pouvoir s’orienter, se reconnaître et faciliter ses déplacements.
Nous ne dirons pas ici que les anciens chemins proviennent des « pistes ». Néanmoins, certaines d’entre elle pourraient avoir été améliorées au cours des temps par les peuples qui suivirent et être à la base de nos anciens chemins.
Lorsque, plus tard, les Celtes et les forgerons gaulois s’établiront sur le territoire qui formera Presles, il faudra à ces derniers des voies de circulation pour aller vendre ou qu’on puisse venir acheter les produits de leur industrie.
Parmi les matières premières, le minerai de fer était déjà exploité en divers endroits, dont les dénominations « les minières » nous sont restées et encore d’actualité. À cette époque, le minerai de fer était fondu dans des bas-fourneaux au moyen du bois qui se trouvait à profusion autour d’eux. Mais ce sera quand notre pays vivra pendant quatre siècles à l’heure romaine que les voies de communication prendront leur essor.
Ces latins, venus dans les régions du Nord, s’implantèrent en apportant avec eux d’autres manières de vivre. Ce sera au cours de leur domination que seront construites dans notre pays de grandes voies de circulation qui, aujourd’hui encore, sont appelées « chaussées romaines ».
Les colons romains venus d’Italie, pays du soleil et des couleurs, désirèrent avoir dans nos régions le même mode de vie qu’ils avaient chez eux. Ils édifièrent des « villae » qui, si riches, si somptueuses qu’elles fussent, ne répondirent pas toujours à leurs besoins. Le climat de l’Entre-Sambre-et-Meuse, variable selon les saisons, froid dans les régions du Nord, ne se prêtait pas toujours à satisfaire les occupants romains.
Cependant, durant l’occupation, ils ne manquèrent pas de pourvoir à l’accès de leurs « villae » en construisant des voies secondaires appelées « diverticulum ». Celles-ci reliaient les grandes chaussées romaines ; à Presles, une voie de ce genre se raccordait sur les chaussées de Bavai à Trèves et de Bavai à Tongres. Dans son tracé, ce « diverticulum » reliait les « villae » de Gerpinnes et d’Aiseau, habitées par des colons romains qui pouvaient avoir un pouvoir de juridiction sur tout un territoire, sans que l’on sache s’il y avait une « villae » à Presles, mais nous savons, et cela est, qu’il y avait une population qui avait sa nécropole à la rue Al Croix.
N.B. S’il y avait une nécropole gallo-romaine, et il y en a eu une, il y avait nécessairement une « villae ». Dans les colonies, les Romains prenaient les plus grandes précautions pour avoir sous leurs yeux les tombes de leurs familles, tenant éloignée toute personne étrangère, afin d’éviter les violations des sépultures et la soustraction des os qui servaient souvent à des pratiques de sortilèges. Il suffisait que les « sepulchrum » ne fussent pas loin de l’habitation « villae », à la merci de tout venant, qu’elles fissent, au contraire, partie du bâtiment et placées sous les yeux de tous, de façon à être sous la surveillance permanente des membres de la famille, pour qu’on n’eut pas à craindre la profanation, la violation du tombeau et le vol sacrilège des ossements (voir : Samuel Petricus « Lexicon antiquibutum romanum » - article « Sepulchrum »).
Nous pouvons supposer le tracé de ce « diverticulum » venant de Villers-Poterie, se continuant sur la partie haute du territoire de Presles et de Châtelet et gagner la « villae » d’Aiseau. Cette voie de circulation fut même reconnue comme « une route du fer » qui traversait des villages de l’Entre-Sambre-et-Meuse, au temps où l’exploitation du minerai de fer était importante et que le fer fondu par nos forgerons était reconnu à Rome de bonne qualité, avec défense d’en exporter ailleurs.
Il va sans dire que les populations, si minimes fussent-elles à cette époque, ne restèrent pas sans tisser une « toile d’araignée » entre ces chaussées et ces « diverticulum », c’est-à-dire qu’un réseau de voies représenté par des chemins, des sentiers, a dû se créer et se développer au fur et à mesure des besoins, des expansions industrielles et agricoles, des déplacements de ces populations.
Nous formulons ici une hypothèse, quoique cette formule peut parfois ne pas représenter toute la vérité, mais, dans le cas présent, nous pensons que les plus anciennes rues du village peuvent provenir d’anciens « diverticulum » améliorés au cours des temps.
Aux XIIIe – XIVe – XVe siècles, les chartes précisent que la voirie est formée par des « voyes » allant d’un endroit à un tel autre endroit. Il est aussi fait mention de « grands chemins » (chemin royal ou du seigneur), de chemins à usages bien déterminés (chemin hierdal, charial), le tout recoupé par des « piesentes » (sentiers) 2.
Ce déterminant « la voye », du latin « via », en français = voie, route chemin, pourrait nous faire remonter les années jusqu’à la période romaine.
Le qualificatif « grand chemin » employé au XVIe siècle, se maintiendra jusqu’après la Révolution Française et la dénomination « rue » - du latin « ruga » = rude, viendra beaucoup plus tard.
En 1828-1829, l’administration communale ordonna de faire le dénombrement de la population et d’en consigner le recensement dans un registre. Le secrétaire chargé de faire ce travail inscrivit le nom et la composition de la famille, la maison où elle habitait dans le quartier, mais ne faisant mention d’aucune dénomination de rue, quoique nous sachions bien que sous Napoléon Ier, en 1810, les maisons de Presles-Roselies furent dotées d’un numéro. Cette opération de numérotage se renouvela en 1830, en 1845, en 1867 et à la séparation de Roselies avec Presles en 1878, mais toujours sans stipulation d’une rue 3.
Pendant plus d’un siècle – 1830-1930, la voirie de Presles comportera tout juste ce qu’il faut pour pouvoir se déplacer à l’aise dans les divers quartiers et accéder chez ses voisins.
Le réseau de voies de communication était formé de rues et de chemins vicinaux assez bien entretenus, mais parfois difficiles pendant la mauvaise saison. Ils étaient ou sont encore reliés entre eux par des « piesentes », sentiers qui tendent de nos jours à disparaître.
Jadis, les chemins étaient tracés dans le sol même, ils devenaient boueux l’hiver, poussiéreux en été. Au cours des temps, les édiles remédièrent à cet état de choses en faisant exécuter des empierrements par des entrepreneurs locaux ou étrangers, faisant aussi creuser des fossés, ce qui améliora et assura un meilleur rendement de la voirie 4.
Après la Deuxième Guerre mondiale, le village qui était resté tel dans son aspect, ses rues et ses quartiers, connaîtra comme tant d’autres localités l’expansion de la construction.
La poussée à l’édification de nouveaux logements changera la physionomie des lieux et, de ce fait, des rues nouvelles seront construites, augmentant ainsi la longueur de la voirie déjà existante.
L’implantation de nouveaux immeubles augmentera la surface bâtie dans les quartiers de la rue Al Croix, des Vieux-Sarts et, évidemment, celle de Belle-Vue, créée sur une surface qui, depuis toujours, était constituée par des terres cultivables.
Dans ces quartiers nouveaux, dits résidentiels, il sera tenu compte pour la plupart des rues, de dénominations qui ont un rapport avec l’histoire locale, mais des appellations plus historiques auraient pu être attribuées à certains tronçons de la voirie.
Au cours de l’année 1979, au mois de juin, il était question d’un projet pour l’édification d’une cité qui se composerait de trois cent quarante logements. En perspective, c’était encore des lieux qui changeraient la physionomie du village si ce projet se réalisait dans les années à venir.
Ce que nous avons dit ci-dessus n’était plus valable en 1982, car le projet de créer la nouvelle cité au-delà du lieu-dit « Les Vieux-Sarts » était en bonne voie de réalisation.
L’aspect des lieux changea de jour en jour. La vue vers l’horizon de Le Roux est maintenant interrompue par les habitations édifiées et déjà habitées.
De nouvelles rues augmenteront la longueur de la voirie et la surface bâtie. Aux dénominations anciennes des rues s’ajouteront de nouvelles, qui contribueront à rappeler l’histoire locale, si on prend la peine de s’en référer aux lieux-dits connus de nos jours dans cette partie du territoire.
Et, pour finir, disons qu’à l’heure actuelle, les administrateurs se sont efforcés et s’efforceront encore, avec tous les moyens mis à leur disposition, d’entretenir et de créer une voirie praticable partout en toutes saisons
N.B. Pour la compréhension du lecteur nous avons actualisé au mieux l’orthographe, la dénomination et la situation des rues et chemins de Presles à ce jour.
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CHAPITRE II
LES ANCIENNES
RUES
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Place Communale
Cliché EVE023 - Cliché : EVE024 - Cliché : EVE025 - Cliché : IMA021 - Cliché IMA027
« Terrain Communal » : qualification d’un bien qui appartient à la Commune, en l’occurrence ici un bien communal qui sera augmenté d’un bien privé dont le tout réuni en un ensemble formera la « Place Communale ».
Cette surface plus longue que large permet d’avoir accès aux rues dénommées : de la Rochelle, Monseigneur Cerfaux, des Wespes (Waibes), Saint Georges, Prés Burniaux. Anciennement, et selon le dénombrement de l’année 1830, cette surface faisait partie du quartier dit « Le Fourneau ».
Jadis, la « Place » appelée « Place du Chef-Lieu » 1812, avec sa Chambre Commune et ses maisons blotties près du clocher paroissial et du château, s’étendait là où se trouve l’étang du parc. Tout ce qui occupait cet endroit, il y a plus de cent ans, a été démoli lors des aménagements du parc du domaine de Presles.
NOTE : Les échanges de terrains avec le comte Charles d’Oultremont, ainsi que les changements et suppressions de chemins et sentiers ne commencèrent qu’après 1851 (Cfr. Arch. Cle. Reg. aux délibérations du C. Cl).
Les édiles d’alors durent pourvoir à une nouvelle place communale. Ils portèrent leur choix sur cette surface que nous connaissons, mais qui, en cette époque du début de la seconde moitié du XIXe siècle, n’était meublée que par quelques maisons, ayant par-devant leur façade un petit bâtiment isolé que nous appelons « li fourni » où il y avait un four pour cuire le pain. Ils sont maintenant tous démolis, augmentant la largeur de la place.
À cette époque s’érigeait un complexe de bâtiments ruraux habitables, qui vient d’être démoli (1985), ayant été ravagé par un incendie. Ce complexe était habité par Jean Debande en 1772, qui était propriétaire d’un grand courtil qui s’étendait par-devant sa maison. Ce courtil de plus cinq ares, clos d’une haie vive d’épines noires, dut être désaffecté avec un terril de « crayats », scories de fer provenant des fourneaux où le minerai de fer était fondu, pour dégager l’accès vers la rue de la Rochelle.
La chapelle Saint Roch est un monument qui fut édifié lors des épidémies de peste qui firent des ravages et des victimes à Presles et dans les localités environnantes au XVIIe siècle.
En bordure de la Place, sur une parcelle des « Prés Burniaux », fut construite l’école communale mixte, inaugurée à la rentrée de septembre 1871. L’instituteur communal s’appelait M. Joseph Bancu.
À
l’opposite, c’est-à-dire sur l’autre bout de
la place (rue Mgr Cerfaux), a été planté, en
1930, l’ « Arbre du Centenaire » (un
hêtre), rappelant le centième anniversaire de notre
Indépendance Nationale.
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Chemin de la taille Marie
Du carrefour de « La Drève », c’est un chemin sans maison qui conduit directement à la commune d’Aiseau (en wallon on dit aussi « Aujô »), en côtoyant le mur d’enceinte du parc de Presles.
NOTE : À remarquer que cette rue n’est qu’un chemin, car une rue est une voie de communication aménagée entre des maisons.
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Rue Al Croix
De la rue de l’S à la rue-Grande. Historiquement, sa dénomination serait due à deux raisons. Il semblerait que le lieu-dit « Al Croix », formé par des terres et des prairies qui, à l’heure actuelle, disparaissent au profit de la multiplication des habitations modernes qui s’édifient en cet endroit, aurait donné son nom à cette rue.
Cependant, nous observons dans le relevé des citations de ce lieu-dit, qu’en l’an 1551, il est question de « la croix le barbier » et du « chemin del croix le barbier » (Arch. Cle Cht). Il s’agissait à cette époque d’une croix dressée près de la « Terre à Pots » au territoire de Châtelet. Barbier serait le nom d’une famille chatelettaine qui vivait au XVIIe siècle et possédant des biens en ces lieux ; il n’est pas possible de connaître la raison et à quelle occasion cette croix fut dressée.
Rien de bien particulier à signaler en cette rue qui, avant sa dénomination, était reconnue en 1812 comme le « Chemin de Presles » (anciennement Chef-Lieu) au hameau de la Bergère.
Au début du XXe siècle, les anciens preslois reconnaissaient cette rue, sous la forme populaire wallonne « Auz’è autes rouwales » déterminant et associant en un tout : la rue Haute (anciennement), la rue Al Croix et le tronçon qui n’avait pas de dénomination (rue des Haies actuellement).
C’est en l’année 1878 que l’instituteur communal, M. Joseph Bancu, en se promenant à la rue Al Croix, eut la surprise de faire la découverte d’une nécropole gallo-romaine qui fut fouillée par la Société Archéologique de Charleroi.
Depuis 1973, suite aux grands travaux d’amélioration et de modernisation de la Nationale n° 22, le tracé de la rue Al Croix ne s’est pas modifié, mais à peu près à la moitié de sa longueur, la rue est encaissée, pour permettre le passage sous un pont qui a été construit à cause du détournement de cette grande voie de circulation.
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Rue Bas-Sart
De la rue Grande jusqu’à la limite de Presles avec Sart-Eustache.
Sa dénomination doit se comprendre pour des terrains essartés qui se situent dans un lieu bas, en l’occurrence c’est le cas pour cet endroit, le point le plus bas étant le lit de la rivière La Biesme, dont les eaux coulent vers le nord, faisant en ce lieu la limite provinciale Hainaut-Namur.
Sous le régime seigneurial, ce territoire « Bas-Sart » était appelé « le fief d’Evesquoy », tenu par le comte de Namur. Dans les dernières années du XIIIe siècle, Guillaume-le-Riche, comte de Namur, en fit la donation à un seigneur de Presles, nommé Thiry de Haneffe, seigneur de Seraing-le-Château, etc. Celui-ci transmit cette terre à ses successeurs qui eurent la chance de tenir ce fief jusqu’à la chute de l’ancien régime. À sa donation, ce fief namurois ne comptait que quatre feux, il ne prospéra guère car, au XXe siècle, on ne dénombre que huit maisons.
Une chose curieuse et intéressante est à signaler : sous le régime seigneurial, la plus grosse maison du hameau était reconnue dénombrée sous l’étiquette « Franche Taverne », qui doit se comprendre pour un débit de boissons exempt de toutes impositions (voir Chapitre V – art. Bas-Sart).
N.B. Actuellement cette rue fait partie de Sart-Eustache (Fosses-la-Ville).
Les édiles d’Aiseau-Presles organisèrent un referendum dans le quartier du « Bas-Sart » et, à une grande majorité, les habitants souhaitèrent le rattachement à l’entité de Fosses-la-Ville.
Les conseils communaux et les commissions provinciales ont émis un avis favorable. « Il est logique de réunir tout le hameau sur Fosses-la-Ville, les habitants vivent surtout avec Sart-Eustache » en date du 30 avril 1982.
Le Moniteur du 10 décembre 1982 a publié la rectification des limites de la commune d’Aiseau-Presles. En clair, cela veut dire que le hameau de Bas-sart, formé par les maisons avec leurs appendances et leurs dépendances est détaché de Presles pour le rattacher à Sart-Eustache.
Coïncidence assez particulière, il faut se rappeler qu’il y a passé un siècle, en 1878, pour être précis, le hameau de Roselies, ancien fief namurois, était détaché de la commune de Presles pour en faire une commune entière, et cela à peu près suivant le même processus que ce qui s’est passé en 1982.
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Rue du Bordinois
De la rue-Grande à la rue des Nerviens. BORDINOIS = bord del Noue, citation du XVIe-XVIIe siècle, en raison de ce que, jadis, les terrains étaient inondés par les eaux du ruisseau des Waibes, appelé anciennement « Le Torrent », grossies de celles du ruisseau des Fontaines des Larrons.
Rue bordée de maisons construites au XVIIe-XVIIIe siècle, la plupart en pierres tirées des carrières voisines. Cette rue, qui se terminait en cul-de-sac, se prolongeait par le sentier dit de « Champ d’Obe », qui débouchait à la rue de Villers (actuellement rue du Calvaire). Il en est encore ainsi de nos jours. La rue du Bordinois est restée telle dans son tracé. Un piétonnier relie la rue du Bordinois à la rue des Nerviens.
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Chemin de la Cahoterie
N.B. Est actuellement le prolongement de la rue de la Rochelle.
S’embranchait sur le carrefour formé par la rue de la Rochelle et la rue du Pont.
La qualification de « rue » a été donnée à un chemin qui allait en montant, séparant le Domaine de Presles des terrains boisés dits « Terne Burlon », en haut de la côte, le chemin virait à droite et allait à travers la campagne jusqu’à la « cense » 5 de la Cahoterie, et se dirigeait vers Le Roux, Fosses et Namur. De nos jours, il en est encore ainsi de son tracé, mais, au-delà de la dite « cense », il n’est plus praticable.
Dans les archives de la fin du XVIIe siècle et XVIIIe, on trouvera ce tronçon de voirie sous l’appellation « Grand Chemin de Chastelet à Namur ». À cette époque, ce chemin venait par « la Basse Campagne » de Châtelet, se poursuivait sur le territoire de Presles, traversait l’ancien village (Chef-Lieu) et remontait vers la Cahoterie, comme il est dit-ci-dessus.
N.B. Rue de la Cahoterie : voir Chapitre III.
Rue du Calvaire et rue Minière aux Chevaux
Anciennement cette rue était appelée Rue de Villers
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Rue de Coumagne
De la rue Grande va en cul-de-sac.
Il faut voir dans cette dénomination l’ancien français « Comogne » = commune, qui indiquerait qu’au temps passé, XIVe-XVe siècle, des terrains communaux étaient mis à la disposition des habitants pour en jouir gratuitement et en retirer tous les avantages.
Les « comognes » de bois, de pâturages se retrouvent déjà citées dans les dénombrements au XIIIe siècle.
Cette très ancienne petite rue s’embranchait sur le vieux « Chemin de Chastelet à Dinant » (voir rue Grande) et se continuait par le sentier dit « des Terres Tayenne ». C’était en cet endroit cité en 1468-1591, que se rendait la Justice de Presles. Le gibet était installé sur une espèce de petite place.
De nos jours, cette rue va en cul-de-sac, elle aurait dû avoir son débouché sur la Place de Belle-Vue, mais la jonction ne s’est pas réalisée, ce qui fait qu’on ne peut accéder à la dite place que par les restes du susdit vieux sentier qui se présente plutôt sous l’aspect d’une piste frayée dans une végétation de plantes sauvages.
N.B. À l’heure actuelle la fonction est impossible car le sentier est obstrué et le passage INTERDIT sans que nous en connaissions la raison et le refus d’information de la part de l’Administration Communale d’Aiseau-Presles.
La Chapelle Notre-Dame des Affligés qui se trouvait en bordure du sentier depuis plus de deux cents ans, a subi les conséquences du lotissement de Belle-Vue. Le petit édifice constitué par deux pierres taillées portant la date d’érection et le nom du fondateur a quand même été pris en considération lors des travaux et réédifié sur la Place de Belle-Vue.
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Rue de l’Église
De la rue du Pont va en cul-de-sac jusqu’à l’église
Cette rue tire son nom de l’église dédiée à Saint Remi ou Remy, évêque de Reims (457-533).
De l’ancienne église, citée en 1445 et 1515 dans les registres de l’archidiaconé du Hainaut et en 1497 et 1558 dans les puilles de Liège, il ne reste plus rien. D’abord restaurée en 1825, elle fut complètement abattue et reconstruite en 1864, se présentant sous la forme d’un monument de style classique.
Sur le côté gauche de l’édifice, se situe une partie du cimetière qui a été désaffecté. De par son entrée, on accède au caveau funéraire des comtes d’Oultremont, seule famille qui ait été autorisée à avoir leur sépulture en cet endroit.
Dans cet enclos, ont été remis en place : le monument élevé en reconnaissance aux soldats preslois morts pour la patrie lors des guerres mondiales de 1914-1918 et 1940-1945, ainsi que deux dalles de reconnaissance à deux soldats français tués lors des combats du mois d’août 1914.
Ont également été remis en place, deux monuments en pierre rappelant le passage des curés Arthur Hecq et Lucien Boisdenghien, qui desservirent la paroisse de Presles dans la seconde moitié du XIXe siècle.
Tous ces monuments, en leur temps, avaient été érigés dans le cimetière communal, à la rue Haute.
Le vieux calvaire de l’ancien cimetière se trouve sous abri, au fond d’une allée qui sépare l’ancien champ du repos d’une demeure du vieux Presles habitée aujourd’hui par les demoiselles comtesses d’Oultremont.
Vis-à-vis, un ensemble de bâtiments, datant du vieux Presles, XVIIIe siècle, fut aménagé par le Comte Émile d’Oultremont, pour servir d’école et donner l’instruction aux filles du village. Inaugurée en 1848, l’établissement scolaire était dirigé par des Sœurs du Tiers Ordre de Saint François (succursale de Macon).
Augmentés de bâtiments nouveaux au cours des temps, ces locaux ont été désaffectés et réunis dans l’ensemble d’un complexe moderne, sous l’appellation « École Saint Joseph », bâti sur une parcelle de la prairie dite « Prés Burnaux » depuis l’année 1982.
Signalons que dans cette rue on trouvera la chapelle Saint Pierre, élevée presque vis-à-vis de la cure.
À
l’entrée de la rue, une seule maison est bâtie
vis-à-vis d’un local, annexe de la Maison Communale
(autrement dit « li
Tchambe Commeune »)
qui fut inaugurée en 1829, pour servir à l’instruction
des garçons et des filles (École Communale mixte) qui
fonctionna jusqu’en 1870.
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Rue de Fosses
Cliché IMA009 - Cliché : IMA038 - Cliché IMA028 - La Nationale n°22 et la carrière de la Falige vers 1950 TAB002
De la limite des territoires de Châtelet-Presles jusqu’à la limite des territoires de Presles-Sart-Eustache.
Construite entre les années 1840-1845, cette nouvelle voie de communication allait complètement modifier l’itinéraire de l’ancien chemin de « Chastelet à Namur » dans sa traversée de Presles.
Décrétée d’abord route provinciale, elle fut bientôt cédée à l’État, sous la condition que la Province jouirait pendant 90 ans du produit des barrières.
Par arrêté royal du 14 novembre 1844, le péage de l’octroi se faisait dans les deux sens. Le bureau du percepteur se situait au débouché du chemin de Golias. L’État supprima l’octroi par arrêté royal du 3 septembre 1867.
Reprise par les services de l’État, la nouvelle chaussée fut dénommée « Route Nationale n° 22 » (actuellement 922) ; l’appellation de rue de Fosses viendra beaucoup plus tard.
La construction de cette nouvelle route permit d’avoir accès au chemin dit « li nwar tchimin » qui se situe et fait la limite de Châtelet-Presles. Dans les documents, on relève ce chemin appelé à diverses époques comme étant « le chemin des Prêcheux » ou « Chemin de ou du Pendu Buriau » ou « Chemin de Pont-de-Loup à Villers-Poterie » ou « Grand Chemin de Walcourt ». Toutes ces dénominations sont valables au XVIIIe-XIXe siècle.
La Nationale n° 22 donna l’accès à la « Drève du Château de Presles » et à la rue du Villers.
Plus loin, à la rue Al Croix et au chemin non dénommée (actuellement rue des Haies) ; en cet endroit, le tracé à la forme de la lettre S jusqu’au « Tournant dangereux ».
En ligne droite jusqu’au « Tournant dit de la Falige », de la chaussée, il y a accès à la rue du Calvaire et à la rue des Wespes (Waibes). Au dit « Tournant », on pouvait avoir accès à la Place Communale par un chemin qui n’était pas dénommé (actuellement rue Mgr Cerfaux).
La route se continuait jusqu’au « Tournant dit Cerfaux », permettant l’accès par le « Chemin de Golias », la « cense » de ce nom et, plus loin, au « Chemin dit de la Terre à l’Ognia », qui reliait le hameau du Bas-Sart. Dudit « Tournant Cerfaux », la route se terminait à la limite de Presles, un chemin s’embranchait sur elle, qui permettait de se rendre à Sart-Eustache.
Dès sa construction, la Nationale n° 22, fut ombragée par des ormes qui furent abattus cent ans plus tard, décimés par des parasites, notamment par des longicornes (insectes).
Dans certaines de ses parties, notamment au lieu-dit « La Drève », et depuis la « Falige » jusqu’au Sart-Eustache, la Nationale n° 22 fut côtoyée par la ligne vicinale (tram à vapeur) de Fosses à Châtelet, qui fonctionna depuis 1915 jusqu’en 1935, remplacée par l’autobus de Namur à Châtelineau n° 10 (voir Chapitre V : rue de Fosses).
Construite en 1840-1845, cataloguée Route Nationale n° 22, des travaux de modernisation et d’amélioration furent déjà exécutés dans les années 1950-1960.
Ces travaux ne répondirent plus aux exigences de la grande circulation qui se faisait sur cette route nationale de la Moyenne Belgique reliant Paris à Aix-la-Chapelle en passant par Mons, Charleroi, Namur et Liège.
En 1972, de grands travaux seront entrepris pour améliorer sa traversée dans le village de Presles. C’est ainsi que, depuis la limite de Châtelet, le tracé de la nouvelle chaussée sera détourné pour éviter le « Tournant Dangereux ». Il en sera fait de même pour le « Tournant Cerfaux ».
L’élargissement
de la chaussée aura pour conséquence de faire
disparaître les anciennes demeures au lieu-dit « La
Falige » ;
d’autres maisons situées outre le « Sapin
Vert »,
ainsi que la maison Cerfaux
seront démolies, si bien que, dans cette partie, la chaussée
est presque déserte d’habitations, dont l’établissement
« Le
Sapin Vert »
est le plus ancien. Viennent beaucoup plus tard : le
« Château-ferme
des Longs Prés »
et « Les
Meubles d’Art ».
-
Rue Grande
Cliché IMA012 - Cliché : IMA013 - Cliché : IMA014
Du carrefour du lieu-dit « La Bergère » jusqu’au Bas-Sart-sous-Presles.
Avant la construction de la Nationale n° 22, autrement dit « rue de Fosses » (voir ci-avant), la rue Grande était la plus longue rue qui traversait de part en part le hameau des Binches-sous-Presles. La raison de sa dénomination n’est donc pas difficile à comprendre mais, au temps passé, c’était un chemin qui reçut diverses appellations.
Les documents du XIVe-XVe siècle font mention d’un « grand chemin passant alle Justice de Prèle et allant à Chastelet » (voir rue de Coumagne). Plus tard, au XVIIIe siècle, cette voie de circulation sera reconnue comme étant le « Grand Chemin de Chastelet à Dinant » ; parallèlement à ce chemin, il y avait une « piesente », sentier du même nom, dont aujourd’hui des tronçons sont devenus des rues (voir Chapitre III).
Au XIXe siècle, avant 1812 et encore après 1860, cette voie de communication sera appelée « Chemin du Try Jean Roy » (en wallon : « li tchimin dou tri Djean Rwè ») en raison du lieu-dit « li tri Jean Roy » situé au Coumagne. Ce « try » (terre) était tenu en propriété au XVIIe siècle par la famille Le Roy (Leroi) dont un des représentants nommé Jehan Le Roy fut « eschevin » à la Cour de Justice de Presles, vers l’an 1580.
La dénomination Rue Grande viendra par après.
Du lieu-dit « La Bergère », les habitations sont plus nombreuses sur le côté gauche que sur le côté droit. Ce sera aussi sur le côté gauche que s’embrancheront les rues dénommées : Al Croix, du Bordinois, du Calvaire, du Coumagne, du Charmoie (Charnoi). Sur le côté droit, s’embranchent : le chemin Robeau, le chemin allant à travers bois à Villers-Porterie, la ruelle Macau, qui sont tous des chemins desservant les prés et les terres cultivées.
Dans cette rue, il y a de nombreuses maisons construites au XVIIIe siècle, et nombre de « potales » (chapelles à l’honneur de Saints et de Saintes), ainsi que le beau calvaire des Binches, édifié lors de la Mission en 1933.
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Rue Haute
De la rue du Pont à la rue des Haies.
Il semblerait que cette dénomination a été donnée à une rue qui se situerait en un endroit élevé ou qui s’élèverait par rapport à un lieu bas.
Il s’agirait dans ce cas de reconnaître que le niveau le plus bas est la rivière la Biesme ; les terrains adjacents s’élevant, la rue Haute serait alors en situation élevée (Haute).
C’est sur un terrain à front de la rue qu’en 1870 fut installé le cimetière communal, qui remplaça celui qui s’étendait sur les côtés de l’église.
Pour l’antiquité de cette rue, voir ce que nous en avons dit aux articles concernant la rue Al Croix et la rue des Haies.
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Rue du Parc
Le château des comtes d’Oultremont CHA001 -
Vues et agrandissements du château de Presle et des bâtiments de la « Grande Cense du Château » CHA004a
Vues et agrandissements du château de Presles et des bâtiments de la « Grande Cense du Château » CHA004b -
Vues et agrandissements du château de Presles et des bâtiments de la « Grande Cense du Château » CHA004c
S’embranche au carrefour formé par la rue du Pont et la rue Prés Burniaux.
Ce bout de rue n’a qu’une utilité, celle de desservir la conciergerie, l’ancien moulin et, naturellement, le château de Presles.
Il fut un temps, avant 1930, où la dénomination avait été attribuée à la conciergerie du lieu-dit « La Drève ».
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Rue du Pont
De la rue de la Rochelle à la rue Haute.
Se divise en deux tronçons, l’un descendant de « La Rochelle » jusqu’au pont de la rivière « La Biesme », l’autre remontant dudit pont jusqu’à la rue Haute.
Le pont en pierres jeté sur la rivière a valu la dénomination de cette rue au début du XXe siècle.
À plusieurs reprises, cette voie de circulation reçut diverses dénominations.
Au XVIIIe siècle, les tronçons de cette voie étaient reconnus comme faisant partie du « Grand Chemin de Chastelet à Namur ». Cette citation et le tracé restèrent valables jusqu’à la construction et la mise en service de la Nationale n° 22 (rue de Fosses).
À cette époque de la moitié du XIXe siècle, le tronçon descendant de « La Rochelle » était appelé « Chemin Philippe Gilles », en raison que ledit Philippe habitait une maison et tenait en propriété les terrains adjacents situés entre la rue de la Rochelle et la ruelle dit « du Campeau » citée au XVe siècle.
Le tronçon remontant vers la rue Haute était dénommé « Ruelle Jaco » (ou Jaucot), du nom d’une famille Jaco (Jaucot) établie à Presles au XVIIe siècle.
Peu de maisons, peu de surfaces bâties le long de cette ancienne voie de communication. Il faut savoir que, partant de « La Rochelle », presque la totalité du côté droit de la rue du Pont est tenu en propriété par les comtes d’Oultremont ; un mur d’enceinte sépare le domaine de Presles de la voirie.
Dans la partie montant vers la rue Haute, se situe le cimetière communal, qu’un mur avec une porte d’entrée sépare de la rue.
Près du pont jeté sur la Biesme, le calvaire qu’on peut voir a été édifié par la famille d’Oultremont et a remplacé un calvaire plus ancien appelé « li Bon Diè Djîle » cité avant 1812.
La chapelle bâtie en 1874, dédiée à Saint Joseph, est une fondation des représentantes de la famille Douillet.
L’édifice faisant le coin avec la rue de l’Église a été construit en 1829, pour servir de local aux administrateurs communaux. La maison communale appelée « li tchambe commeûne », rénovée en 1875, ne sera abandonnée que trois quarts de siècle plus tard (1950), lorsque les services communaux prirent de l’importance, le local ne répondant plus aux normes exigées.
Vis-à-vis « delle tchambe commeûne », la maison où résidait Mme la Comtesse Paulus d’Oultremont, était au siècle dernier une auberge appelée « Le Relais » où les voyageurs pouvaient trouver le gîte et le couvert s’ils se déplaçaient à pied, à cheval et avec voiture.
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Rue de la Rochelle
Cliché : IMM012 - Cliché : IMM010 - Cliché : IMM011
De la Place Communale jusqu’à la rue du Pont.
Dénomination qui pourrait se rapporter au lieu-dit « Les Roches », mais qui serait peut-être mieux comprise sous l’appellation « delle rotchète », diminutif de « roche ».
Très ancienne voie de circulation citée déjà aux XIVe-XVe siècle, sous la dénomination de « Chemin de Presles (anciennement Chef-Lieu) à Sart-Eustache ».
Un pont de pierre a été construit pour le passage de la Biesme 1839 et a remplacé plus avantageusement une passerelle en bois accessible aux piétons seulement (début XIXe siècle).
Dudit pont, le tracé de cette rue est parallèle à la rivière La Biesme. Elle permet d’avoir accès à la rue des Taillandiers et à la rue de la Cahoterie.
Rue aux maisons basses et anciennes (XVIIIe siècle) qui, parfois modernisées sans excès, ne gâtant en rien l’aspect pittoresque et rural.
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Rue Saint Georges
De la Place Communale à la rue Haute.
Dénomination dont nous ne connaissons pas la raison, n’observant en cet endroit au cours des temps anciens et modernes, aucun lieu-dit, aucun édifice honorant ou pouvant avoir honoré Saint Georges. Pour les anciens, c’était tout simplement « li rouwale Sint Djôr ».
La famille Grenier, qui habita la maison qui fait le coin avec la place communale, fut surnommé « Sint Djôr » ; nous ne voyons pas le rapport avec Saint Georges, aucun de ses représentants ne portant ce prénom.
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Rue des Taillandiers
De la rue de la Rochelle à la rue des Vieux-Sart et à la rue des Longs Prés.
Cette qualification nous remet en mémoire un métier : des ateliers, des forges et des taillanderies en activité dans ce quartier. Jadis, au XVIIe-XVIIIe siècle, c’était le quartier dit « Le Fourneau », autre dénomination se rapportant à plusieurs établissements où était fondu le minerai de fer (citation déjà valable au début du XVe siècle).
Le tracé de cette rue court parallèlement à la rivière La Biesme.
C’est
une très ancienne voie de circulation citée au XIVe-XVe
siècle, que les anciens appelaient populairement « li
strôlette »,
du latin « stratella »,
qui veut dire « petite rue aux maisons basses »,
construites la plupart en moellons de pierres tirées des
carrières exploitées à cette époque en
différents endroits du village.
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Rue du Calvaire
De la rue de Fosses à la rue Grande.
Au XVIIe-XVIIIe siècle, cette voie de communication faisait partie de l’ancien chemin de Presles (anciennement Chef-Lieu) à Villers-Poterie. La Nationale n° 22 n’étant pas encore construite, ce chemin faisait un tout avec la rue des Wespes (Waibes).
Pendant de longues années, ce chemin n’était meublé que par deux maisons ; la plus petite bâtisse citée bien avant 1812, était appelée la « Maison de pierre » (en wallon « li mâujô d’pîre »).
Au début du XIXe siècle, ce tronçon de voirie était dénommé « Chemin du Try du Couvreur » en raison d’un try (terre) de ce nom se situant au Coumagne, en bordure du chemin qui conduit vers les bois de Binche et de Villers-Poterie. Le susdit chemin, passé le Calvaire, s’appelait à cette époque le « Chemin de la maison de pierre ».
Ce tronçon, à travers les temps, a aussi été dénommé « Chemin du Bois de Binche », alias « Chemin Vert » ou « Vert Chemin ».
Ces tronçons et ces divisions résultèrent de la division après 1860 de l’ancien chemin reconnu par les anciens comme étant le « chemin de Presles à Villers-Poterie » qui, plus tard, sera tout simplement dénommé rue de Villers, actuellement appelé rue du Calvaire. Le Calvaire des Binches fut inauguré en 1933.
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Rue des Wespes (Wallon : reuwe des Waibes)
De la Place Communale à la rue de Fosses, elle permet d’avoir accès à la rue des Haies.
Dénomination qui ne correspond pas à la réalité et qui doit être retirée. Il serait nécessaire de remettre en mémoire l’appellation originale, qui se dit « les Waibes », déterminant un grand espace de pâturage remontant très haut dans les temps, dont on trouve des citations au XIVe-XVe siècle, concernant le droit de « waibage » (pâturage).
Le déterminant wallon « les wespes » désigne en français « les guêpes », insectes qui n’ont rien à voir en ces lieux.
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CHAPITRE III
NOUVELLES RUES
Ce sont les nouvelles voies de circulation qui ont été créées pour desservir les nouveaux lotissements : d’Al Croix, des Vieux-Sarts et de Belle-Vue, ou encore dont l’ancienne dénomination a été abandonnée au profit d’une nouvelle appellation donnée après la seconde guerre mondiale.
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Place de Belle-Vue
Surface plate et longue circonscrite entre les rues Tayenne et de Belle-Vue, et le complexe dit « Résidence Belle-Vue ».
Historiquement parlant, il n’y a aucune raison valable pour avoir donné cette dénomination à cette Place. Les promoteurs du lotissement, les bâtisseurs des maisons modernes, les « baptiseurs de rues » ont sans doute voulu attirer l’attention des gens à venir bâtir et s’installer en ces lieux, d’où ils auraient une « belle vue » sur le village, ce lieu-dit n’ayant jamais été employé ni trouvé dans les documents.
Avant le lotissement, la totalité de cette campagne cultivée était appelée, reconnue et enregistrée sous la dénomination « Terres Tayenne ».
À notre avis, ce déterminant « Belle-Vue » qu’on retrouve assez souvent dans les lotissements nouveaux d’autres localités, n’a rien à voir, ni de particulier à Presles. Cela aurait été plus réel et plus original si les « baptiseurs de rues » s’étaient inspirés des lieux-dits et avaient appelé cette nouvelle place du nom du hameau, en la dénommant « Place du Coumagne », citation historique rappelant les temps passés des XIVe-XVe siècles.
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Rue de Belle-Vue
De la Place de Belle-Vue à la rue de Fosses.
Dénomination qui fait double emploi avec la place de ce nom.
Elle permet d’avoir accès à la rue Joseph Bancu.
Cette rue a remplacé un vieux sentier, datant des XVIIe-XVIIIe siècles, « li Pissinte dès Tèrres Tayenne » qui prolongeait la rue du Coumagne et traversait toute la campagne pour déboucher avant la construction de la Nationale n° 22 au « chemin de Presles (anciennement Chef-Lieu) à Sart-Eustache ».
À
ce sujet, signalons que le sentier est formellement interdit et
obstrué entre les maisons 10 et 12 de la rue
du Coumagne
pour d’obscures raisons.
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Rue de la Cahoterie
S’embranche sur la rue de la Rochelle, à mi-longueur de celle-ci et va en montant jusqu’à la « cense » (ferme) de la Cahoterie, d’où elle tire son nom.
La « cense » de la Cahoterie (XVIe siècle) tire, elle, sa dénomination du lieu-dit voisin « le Cahot » se rapportant à un terrain inégal, mouvementé par les replis du sol, tel qu’il se comporte dans l’environnement de la « cense ».
La dénomination de cette rue a remplacé une appellation plus ancienne, d’avant 1860, qui se comprenait pour le « Chemin de dessous-les-Roches », le lieu-dit « Les Roches » se situant sur la partie haute en cet endroit.
Actuellement, la rue de la Cahoterie n’est praticable que jusqu’aux dernières maisons. Plus loin, le chemin est resté tel, mais la nature a repris ses droits, si bien qu’il est couvert par des herbes et des plantes sauvages. Les ouvriers de l’Administration communale passent parfois pour nettoyer le sentier.
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Rue des Cinq Chênes
Au hameau de Coumagne, le lieu-dit « Cinq Chênes » a été pris en considération pour qualifier une nouvelle rue.
Les « Cinq Chênes » était une surface de terres cultivables, qui était circonscrite par la rue Grande, la « Drève de Golias » et le « sentier de Casbac » (les deux dernières citations sont rayées de la carte). Ce lieu-dit s’étendait jusqu’à l’orée du « Bois du Charnoy » (citation de l’an 1520).
Après de nombreuses recherches dans les documents, nous n’avons pu découvrir l’origine de ce lieu-dit, néanmoins cité au début du XIXe siècle.
Il ne nous est pas possible de pouvoir dire si ce terrain était arboré par cinq chênes plantés isolés les uns des autres ou formant un groupe. De par nos recherches, le « Chêne à l’Image » était planté seul ; il était reconnu que sa présence indiquait la limite territoriale de deux États : la Principauté de Liège (Presles) et le Duché de Brabant (Le Roux – dép. d’Aiseau).
D’autres exemples à Presles situent des chênes isolés qui sont des points de repère de la limite de deux héritages, comme « le chêne Noël », « le chêne aux Olnois » (aulnes).
Il y a donc lieu ici, pour les « Cinq Chênes », de savoir qu’on s’en est référé à la dénomination du lieu-dit pour l’attribuer à une nouvelle rue.
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Rue Charmoie
Dénomination qui nous paraît aberrante quand on sait que, depuis toujours, l’endroit où elle se situe et a été construite s’est appelé « Le Charnoi (en wallon « li bos dou tchaurnwès ») ».
Un dénombrement des bois en l’an 1520, fait un état de superficie et donne « Le Charnoi » et « l’Ornoye » qui sont contigus. À cette époque, le bois du « Charnoi » tenait à un bois qui était peuplé par des ornes, variété de frêne à fleurs (du latin : ornus). Le plan cadastral publié par Popp, attribue une fausse graphie en l’appelant « Thornoye ».
Il serait raisonnable de donner à cette rue la dénomination qui lui est propre ; « le charnoi » est connu et cité depuis des siècles (année 1202).
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Rue des Mésanges
De la rue du Calvaire à la rue Tayenne.
Cette appellation moderne a été attribuée à une nouvelle rue du lotissement de Belle-Vue.
Appelée à l’origine « rue de l’Europe », la « rue des Mésanges » ; pourquoi pas « rue de l’Alouette » ou « rue des Corneilles » ou « des Corbeaux », qui correspondrait mieux à la réalité, quand on sait que, jadis, des bandes de corbeaux s’abattaient sur les semailles et les récoltes des « Terres Tayenne ». La mésange est un petit oiseau de l’ordre des passereaux ; insectivore, il ne vit pas essentiellement sur les terres cultivées, mais aime les boccages, les arbres fruitiers des vergers. Les mésanges sont très utiles pour la quantité d’insectes qu’elles dévorent.
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Rue de Golias
Cette qualification « Golias » (Goliath = grand) rappelle bien des choses du passé.
D’abord, la « cense » de Golias est un complexe agricole bâti au XVe-XVIe siècle, qui était assis sur une surface cultivable de plus ou moins cent bonniers 6.
Ses propriétaires en furent les seigneurs de Presles qui, par héritage, parvinrent à la conserver et la transmettre aux comtes de la famille d’Oultremont qui l’ont vendue avec les terrains adjacents, pour créer le lotissement de Belle-Vue.
Jadis, on accédait à la « cense » en empruntant le chemin qui s’embranchait sur l’ancien chemin de Presles (anciennement Chef-Lieu) à Sart-Eustache, avant qu’il soit reconnu comme route Nationale n° 22.
Il en est encore ainsi de nos jours.
De la « cense », une voie de circulation appelée « Drève de Golias » débouchait à la rue Grande, sur le côté de la maison Gilles, au Coumagne. De nos jours, il n’y a plus de « drève », le chemin est abandonné à son sort, les herbes et plantes sauvages y croissent, ne laissant à ceux qui s’y aventurent qu’une piste que l’on suit avec bien des difficultés pour gagner le hameau du Coumagne.
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Rue du Grand Pachy
Cette appellation rappelle un lieu-dit « Le Grand Pachy » qui se situait au hameau du Coumagne, en bordure de la « Drève de Golias », touchant d’une part aux « Terres Tayenne » (citations du XVIIIe siècle 7).
Le
sentier
Grand Pachy
prenait naissance sur l’ancienne rue
de Villers
(actuellement rue
du Calvaire),
longeait le pignon de la « Maison
de pierre »,
traversait les « Terres
Tayenne »,
le sentier de ce nom, pour aboutir à la « Drève
de Golias ».
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Rue des Haies
De la rue de l’S à la rue Haute.
Dénomination moderne qui a été attribuée à un chemin qui n’avait pas de dénomination propre.
Il semblerait que les héritages seraient enclos par des haies vives. Il n’en est pas question, sinon que bien peu de choses. La dénomination aurait été donné en raison de ce qu’un côté de la voirie est garni en parti par des essences forestières de basse et moyenne grandeur, telles que charme, noisetier, aulne, faisant du printemps jusqu’en automne un rideau de verdure.
Les anciens reconnaissaient ce tronçon de voirie, faisant partie du « chemin de Presles (anciennement Chef-Lieu) au hameau de la Bergère (avant 1812) ». Populairement, ils disaient « auz’è rouwales », désignant tout le parcours, depuis la rue Haute avec la rue Al Croix, avant la construction de la route Nationale n° 22.
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Rue Joseph Bancu
De la rue Belle-Vue pour se terminer en rond point et à la rue du Grand Pachy.
Hommage rendu à l’instituteur communal M. Joseph Bancu, natif d’Aiseau, qui fut le premier à enseigner après 1870 dans l’école communale officielle mixte, qui venait d’être bâtie sur la Place Communale.
Joseph Bancu enseigna d’abord dans le local servant d’école, situé rue de l’Église. Il prit sa retraite en l’année 1908.
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Rue des Longs Prés
S’embranche au bout de la rue des Taillandiers.
Il faut remonter le temps pour trouver l’antiquité de cette dénomination donnée à notre époque à une petite voie de circulation qui était enregistrée sous le nom de « Basse-Ruelle » au XIXe siècle.
Le lieu-dit « Les Longs Prés » cité dans les chartes de 1468-1591-1747, est caractérisé par une longue bande de prairie qui s’étend sous les « Vieux-Sarts » et en bordure de la Biesme, rive droite.
Pendant
tout le temps que dura le régime seigneurial, « le
long preit »
fut frappé d’une corvée qui consistait à
faner le foin de la prairie et de le rentrer au château. Tous,
bourgeois, manants, convoqués, étaient obligés
d’y satisfaire sous peine d’une amende de sept sols,
s’ils étaient absents. Le seigneur était obligé
de fournir sur le pré un pain de la valeur de deux gros et une
pièce de fromage à chacun des travailleurs
corvéables.
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Rue Monseigneur Cerfaux
Les meules de la papeterie de Presles
De la Place Communale à la rue de Fosses.
Hommage rendu à un enfant de Presles, Lucien Cerfaux, né le 14 juin 1883, fils de Jean-Baptiste, cabaretier-cordonnier et de Augustine Marchand, qui habitèrent « li maujô Cerfau », bâtie à la rue de Fosses qui est maintenant démolie.
Après de brillantes études, Lucien Cerfaux se destina aux Ordres religieux. Par son grand savoir, il parvint à la Prélature en 1954. Il s’est éteint au mois d’août 1968, à Lourdes ; sa dépouille mortelle repose dans le cimetière de Presles.
Le tracé de cette rue qui, de la Place Communale, va en montant jusqu’à la rue de Fosses, se situe par-devant les cinq maisons. Au temps passé, c’était un tronçon du vieux chemin de Presles (anciennement Chef-Lieu) à Sart-Eustache.
Il ne faut pas confondre cette rue avec le chemin sans dénomination qui, lui aussi, va de la Place en montant jusqu’à la rue de Fosses ; on remarquera, en bordure, de grosses bornes de pierre, qui ont toutes leur histoire (pour en savoir plus, voir « rue Pré Burniaux »).
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Rue Notre Dame de Bon Secours
De la rue Haute et de la rue du Pont jusqu’à « la Patte d’Oie » au lieu-dit « La Drève ».
Dénomination qui n’est pas bien difficile à comprendre, pour la simple raison qu’en bordure de cet ancien chemin de « Chastelet à Namur » au début de la seconde moitié du XIXe siècle, les comtes d’Oultremont firent emmurailler leur par cet érigèrent une chapelle en l’honneur de N.D. de Bon Secours.
C’est
le seul édifice qui meuble cette rue, qui sépare le
Domaine de Presles d’un petit bois, qu’il serait plus
normal d’appeler « chemin » - d’ailleurs
cette appellation ne dura guère et s’est perdue.
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Rue des Nerviens
De la rue du Calvaire à la rue du Bordinois (sans accès officiel).
Rue aux habitations style « moderne » construites dans les années suivant le lotissement de Belle-Vue, sur un terrain dénommé « La Jambe de Bois ».
La dénomination de cette rue aurait été faire en s’en référant à la tradition où à l’opinion de certains historiens qui ont écrit « qu’en l’an 57 avant J.C., à Presles et sur les bords de la Sambre, les Nerviens livrèrent une bataille aux légions romaines commandées par Jules César ».
Depuis longtemps déjà, l’on sait que cette mémorable bataille se déroula près de la SABIS (la Selle) affluent de l’Escaut, en France.
Alors, à quoi bon propager encore ces dénominations quand on sait qu’elles sont fausses.
Cette rue des Nerviens pourrait remplacer un très vieux sentier ; déjà cité au XIVe-XVe siècle, plus tard au XVIIe-XVIIIe siècle, il était appelé « li pissinte di Dinant ou di Bouffiou » selon la direction qu’on veut indiquer. Il venait de Charleroi – Neuville (Montignies-sur-Sambre), passait par Couillet, Bouffioulx, Châtelet et courait à Presles à travers la campagne, à peu de choses près et parallèlement au « grand chemin de Chastelet à Dinant » (voir : rue Grande).
Au XIXe siècle, avant 1860, ce tronçon est renseigné sous l’appellation de « Sentier de la Maison de Pierre », se situant entre le ruisseau des Waibes (anciennement dit Le Torrent) et la « Maison de pierre » située à cette époque à la rue du Calvaire.
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Rue de l'S
De la limite de Châtelet, en cul-de-sac jusqu’au « Tournant dangereux ».
Tronçon de la route Nationale n° 22, dénommée d’abord dans cette partie « rue de Fosses » et dont la configuration de son tracé – en forme de la lettre S – en cet endroit, a contribué à donner un nom propre, maintenant appelée rue de l’S.
Elle permet d’accéder au chemin de la Drève et à la rue de Villers, plus, loin, à la rue Al Croix et à la rue des Haies.
Peu de choses curieuses à signaler le long de cette rue, sinon que le château d’eau fut construit selon la convention de la distribution d’eau potable passée en 1905, entre l’administration communale et le Comte Eugène d’Oultremont, propriétaire de la source d’eau.
La maison dite « li maujô Poûleur » qui fait le coin avec la rue des Haies, a été la première habitation bâtie lors de la construction de la Nationale n° 22, la demande de bâtir ayant été faite en 1839.
Les anciennes demeures se distinguent facilement des habitations nouvelles, construites après la seconde guerre mondiale.
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Rue Tayenne
De la rue du Calvaire à la rue de Belle-Vue, elle côtoie la Place de Belle-Vue.
Dénomination qui rappelle l’histoire locale, notamment le lieu-dit « Terres Tayenne », terres cultivées par le « censier » de Golias, traversées par un sentier du même nom qui, de nos jours, sont meublées par des habitations desservies par un réseau de voirie moderne.
Historiquement, le nom propre « TAYENNE » est le nom d’une famille, vivant et citée au XVIIe-XVIIIe siècle, mais qui n’habitait pas à Presles. On trouve des représentants comme maîtres de forges, administrateurs communaux, gros propriétaires terriens, ce qui est le cas à Presles et dans les communes environnantes, depuis le XVIe siècle, en Entre-Sambre-et-Meuse.
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Rue des Vieux-Sarts
De la rue des Taillandiers à la Nationale n° 22.
Qualification de « rue » restée valable pour la totalité de la voirie qui, depuis de longues années, était dénommée « Chemin des Vieux Sarts ».
Au XIVe-XVe siècle, ce chemin montagneux, d’accès difficile, était reconnu pour un chemin allant de la Rochelle au « Batty de Fosses ». À travers les temps, il en a toujours été ainsi, cette voie de circulation se déroulait à travers les bois de « Chaumont » et « Maître Piron » pour se continuer dans la commune de Le Roux et rallier la ville de Fosses.
La qualification « Chemin des Vieux Sarts » a été donnée sur la fin du XVIIIe siècle à une voie qui desservait des terres cultivées (essartées) et « lès saurts communaux ».
« Essart » ou « Sart » se comprend pour un terrain appartenant à la Commune, celle-ci mettant ses biens en location « au plus offrant et enchérisseur » (elle était l’expression employée déjà au Moyen-âge), ce qui a valu l’expression wallonne « on va r’passer lè saurts », qui signifiait que le temps de location était expiré et qu’à telle date les parcelles de terrains allaient être remises en location par le moyen de la mise aux enchères.
Comme le déterminant « Vieux Sarts » est cité, il y a lieu de penser qu’il y avait de « jeunes » ou « nouveaux Sarts ». C’est vrai, car on trouvera au-delà du lieu-dit « Les Roches », une surface de terrain appelée « Les Sarts » qui était soumise au même régime que « Les Vieux Sarts ».
De notre temps, les édiles décidèrent de vendre les « Vieux Sarts », terrains communaux qui ne rapporteraient pas grand chose, autorisant les acheteurs à bâtir sur ces terrains de maigre rapport.
La construction se propagea rapidement, amenant une vie toute neuve dans ce quartier qui, jadis, était déserté des habitants.
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CHAPITRE IV
RUES DIVERSES
Ce sont les rues qui ont été construites au cours des dix dernières années et celles qui, depuis toujours, étaient considérées comme des chemins et qui ont, de nos jours, une dénomination propre, ainsi que les rues qui ont été construites pour desservir la nouvelle cité.
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Rue Campagne du Château
En raison du détournement de la Nationale n° 22 (rue de Fosses), la construction de maisons de style moderne se propagea sur le lieu-dit « Al Croix », mais déborda aussi sur les terres avoisinantes.
C’est ainsi qu’en bordure d’un tronçon du vieux chemin de Presles à Villers-Poterie, populairement dénommé « li nwar tchimin », des maisons se sont implantées, augmentant la surface bâtie en ce lieu et formant une nouvelle rue.
Elle sera appelée « rue Campagne du Château ». Sa dénomination se retrouve dans la grande étendue de terres cultivables appelées « Campagne du Château », que la Nationale n° 22 divisa en deux parties car, jadis, et avant 1840-1850, la « Campagne du Château » était circonscrite par ledit « nwar tchimin », la Drève, la rue des Haies (citation moderne), la rue Al Croix et la rue de Villers.
Il n’est pas difficile de connaître la raison de cette dénomination car, au temps jadis, au temps du régime seigneurial d’avant le XVIIIe siècle, cette grande étendue de terrain était exploitée par un « trécensier » habitant « la Grande Cense du Château » qui se situait dans l’environnement du château, 1740-1750 8 et n’était pas enclose dans le parc qui, à cette époque, n’était pas encore renfermé. La « cense » ayant été ravagée par un incendie, il n’en resta que la grange qui fut démolie vers 1950.
N.B. À remarquer, comme on l’a déjà dit, que Larousse n’admet plus les mots « cense, censier-ère » ; il en est de même pour le « trécensier » qui, jadis, désignait le fermier qui travaillait sous certaines conditions passées avec le propriétaire terrien.
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Rue des Glaisières
Une nouvelle rue reliant la rue de l’S et la rue Al Croix a été ouverte en 2008. Près de quarante nouvelles habitations sont construites à cet endroit dénommé Pachi dou Cuvlî.
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Rue de Villers
De la rue de l’S jusqu’au carrefour du lieu-dit « La Bergère » à la rue Grande (carrefour du Château d’eau). Cette rue côté gauche sur Presles sous la dénomination rue de Villers et côté droit sur Châtelet pour la dénomination rue des Prêcheurs en direction de Villers-Poterie.
Pour en savoir plus sur l’antiquité de la « rue de la Bergère », voir ce que nous en avons dit concernant la rue de Fosses et « li nwar tchimin » (Chapitre II, article rue de Fosses).
Cette voie de circulation peut être considérée comme un « diverticulum » datant de la période romaine. Il relia les « villae » de Gerpinnes et d’Aiseau.
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Rue des Prés Burniaux
Cliché : EVE016 - Cliché : IMA032
De la Place Communale à la rue du Pont.
Dénomination qui a été donnée au chemin qui, de part en part, traverse les « Prés Burnaux ».
Au XIVe-XVe siècle, on trouvera la citation d’un sentier allant du lieu-dit « Le Fourneau » à une « forge » installée sur la rive gauche de La Biesme, près du pont, et encore en activité avant 1870.
Ce sentier sera élargi pour en faire un chemin carrossable, par le comte Charles d’Oultremont. Pour en marquer la propriété, ce chemin étant privé, de grosses bornes de pierre, frappées des lettres O-P, qui signifient Oultremont-Presles, seront plantées aux deux extrémités dudit chemin.
Cette même opération sera faite au chemin qui remonte de la Place Communale à la rue de Fosses (rue Mgr Cerfaux).
Ces deux chemins ne reçurent pas de dénomination officielle.
Jadis, ils étaient soumis à certaines conditions pour pouvoir en user. C’est ainsi qu’en temps d’hiver ou lorsque la saison était pluvieuse, la voirie était interdite à la circulation, pour éviter les dommages qu’auraient occasionné les lourds et pesants chariots aux roues garnies d’un bandage de fer. Pour en montrer la défense, des poutrelles en bois étaient placées entre les deux bornes, barrant ainsi le chemin.
Aux « Prés Burnaux », il n’y avait qu’une petite maison appartenant au comte d’Oultremont, située près de la Place Communale. C’était dans cette maison, habitée en son temps, par les parents de notre ami Maurice Chapelle et lui-même, pendant sa jeunesse, que dans une annexe, étaient remisées les poutrelles lorsque la circulation était autorisée.
Pendant tout le temps que le chemin resta propriété privée, il fut défendu aux convois funèbres civils d’emprunter ledit chemin pour se rendre au cimetière. Le cortège devait suivre les chemins communaux de la rue de la Rochelle, la rue du Pont et la rue Haute. Ce chemin ayant été repris par la Commune, il fut modernisé et l’interdiction dont question ci-dessus fut supprimée.
C’est dans les « Prés Burnaux » qu’on découvrait le groupe de marronniers plus que centenaires qui, par leurs frondaisons, enjolivaient le site et faisaient par leur présence partie de la vie communale. On dut se résoudre à les couper car ils étaient devenus très dangereux.
Depuis 1982, sur une parcelle de la prairie a été bâti le complexe scolaire dénommé « École Saint Joseph » qui, depuis sa fondation en 1848, se situait à la rue de l’Église (voir cette rue).
Il aura fallu attendre la construction de cette nouvelle école pour que le vieux chemin des « Prés Burnaux » reçoive une dénomination propre et soir reconnue comme une rue des Prés Burniaux ce qui ne correspond pas à la dénomination française Prés Burnaux qui se disaient en wallon Prés Burniat.
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La Cité Solaire
Cette nouvelle « cité » a été construite par la Société Coopérative « L’habitation familiale ».
Sa réalisation a commencé en 1982, sous l’avalanche de protestations de certains Preslois qui voulaient en interdire la construction pour divers motifs, notamment le charroi, la pollution et l’augmentation du bruit dans le quartier des Vieux-Sarts, la Rochelle, etc.…
Au 15 décembre 1985, cent quarante-huit logements individuels étaient construits, dont la moitié était habitable ; l’autre moitié était prévue pour l’année suivante.
Les habitants de ce nouveau quartier disposeront d’un château d’eau et d’une station d’épuration. Comme ces logements sont édifiés sur une hauteur, chose non négligeable, ils bénéficieront d’une production d’eau chaude à 80°, produite par des capteurs solaires installés sur les toits des maisons qui, selon leur situation, sont les mieux exposées.
Dans ce quartier, les habitations sont disposées par petits groupes réunis entre eux par des piétonniers.
Quant à la dénomination, nous ne voyons pas le rapport, un « clos » est un terrain cultivé et fermé de murs, de haies ou de fossés. Il n’y a jamais rien eu de tout cela en cet endroit.
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Clos du Panorama
Dénomination qui s’applique à une vaste étendue qu’on découvre d’une hauteur. Le village de Presles permet de découvrir plusieurs vues panoramiques, en raison du fait que le centre de la localité se situe dans une cuvette, entourée de collines d’où on découvre de vastes panoramas.
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Clos de Dessus-les-Roches
Dénomination
en raison du lieu-dit « Dessus-les-Roches »
qui se situe à la partie supérieure du grand massif
calcaire appelé « Les
Roches ».
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Clos des Châtaigniers
Du latin « castanca » (châtaigne). En wallon = bon marron. Arbre feuillu pouvant atteindre 25 à 30 m de haut, pouvant vivre plusieurs siècles.
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Clos du Bois Vert
Appellation
sans aucun rapport avec le lieu.
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Clos de la Haie Cornaie
En cet endroit, « cornaie » ne peut se comprendre pour « corneille » (cet oiseau est appelé en wallon « li tchawe » ou « li tchauwe »). CORN(e) + (h)AIE, engagerait à comprendre le BOIS CORNU ou le COIN DU BOIS ; sa situation l’indiquerait en ce sens comme la CORNE DU BOIS (voir Gransaignes o.C.).
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Allée des Familles
Cette appellation s’appliquerait à tout un groupe, toutes personnes d’un même sang, comme enfants, frères, neveux, etc., en remontant jusqu’au père et à la mère.
Le déterminant « allée » s’applique à un chemin bordé d’arbres.
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Clos du Bois des Chiens
Cette dénomination se rapporte bien à un bois situé sur la partie haute de la colline, à gauche de l’ancien Chemin des Vieux Sarts.
Il
serait plus raisonnable de voir en ce lieu « li
bos dès tchinnes »
(Le
Bois des Chênes),
qui s’est confondu avec la « Haye
Presles ».
1 Publié en
2 Charte de Presles. Copie du renouvellement de la charte en 1591, déposée par Ernest Gravy, au dépôt des Arch. Et. Mons. (voir L. Genicot et R.M. Allard : Sources du Droit rural du quartier de l’Entre-Sambre-et-Meuse, art. Presles).
3 Arch. Cle Presles. Registre de la population de la Commune de Presles au 1er janvier 1830.
4 Arch. Cle Presles. Délibération du Conseil Communal – Comptes communaux.
5 Le dictionnaire Larousse, édition 1979, n’admet plus le mot « cense » qui, au temps passé, se comprenait pour « la ferme ». La profession « censier(e) » est aussi abolie et remplacée par « fermier(e) ». Le mot « censier(e) » est conservé pour désigner celui qui perçoit le cens ou à qui le cens est dû (voir Chapitre III rue de la Cahoterie).
6 Arch. Cles Dénombrement des propriétés – An 1830
7 Cadastre. P.C. POPP – 1860.
8 Voir la gravure de Remacle Le Loup, dans Saumery, Les Délices du Pays de Liège, qui montre la Grande Cense du Château appartenant à Amour de Lierneux, seigneur et baron de Presles. Article Presles.