Histoire de brigands – L’ huch à l’boûse

Litt. "La porte à la bourse"

Une bonne vieille de chez nous m’a raconté qu’un jour, il y a déjà longtemps de cela, en cet endroit dénommé « l’Huch à l’boûsse » (porte), un voyageur aurait été rançonné par des brigands.

Ces coureurs de grands chemins et coupeurs de gorges et de bourses, n’ayant pas trouvé le butin qu’ils escomptaient, exigèrent du voyageur une rançon fixée à une bourse d’or.

Tel jour désigné par les brigands, cette rançon devait être déposée sur le seuil de la porte par ce voyageur, s’il voulait rester en vie.

Il fut fait comme dit et, depuis, cette porte, qui est logée dans le mur du parc près de la route qui conduit à Aiseau, a été baptisée « l’Huch à l’boûsse » pour rappeler l’agression.

Au château, on raconte la même histoire, mais la porte s’appelle la porte du « sommeur ».

Une autre version, sensiblement pareille, me semble plus réelle. Elle m’a été contée par de vieux Preslois qui l’avaient retenue de leurs pères : au cours de l’agression, les brigands délestèrent le voyageur de sa bourse.

Le vol sur place est plus logique ; l’endroit se prête favorablement à un guet-apens car le lieu, qui est écarté des habitations, est très peu fréquenté et des agressions se sont produites de notre temps, à meilleure raison qu’au temps passé les routes n’étaient pas toujours sûres pour ceux qui devaient se déplacer.

Les vagabonds et les propre-à-rien couraient les chemins à la recherche d’un coup à faire et il est possible que le vol d’une bourse se soit commis à cet endroit.

Jadis, les bourses étaient en usage pour loger cette monnaie d’or et d’argent sonnante et trébuchante employée par nos aïeux.

Il m’a été dit aussi que, dans les environs de cette porte, une bourse bien garnie aurait été trouvée.

De ces versions, quelle est l’authentique ?

Après toutes recherches, il ne nous est pas possible de mettre des noms aux acteurs de ces prétendus faits.

Ce que nous savons, c’est que si de tels actes ont été commis et accomplis en cet endroit, ils ne peuvent s’être produits qu’après l’année 1860.

Le domaine de Presles ne fut réellement ceinturé d’une muraille que lors de son aménage­ment, son accès se faisant par des grilles et des portes, dont celle qu’on dénomme « l’Huch à l’boûsse ».