A l'dicause

La fête sur la place communale de Presles TAB005

"A la fête de Presles"

Les festivités locales qui se déroulent sur la Place Communale le premier dimanche d'octobre ne datent pas d'aujourd'hui, car les anciens connurent le temps où elles se faisaient sur la Place du Chef-lieu, près de l'église.

Pendant les trois jours que duraient les festivités, la représentation folklorique de la Lum’rodge et les jeux amusèrent nos pères.

Les baraquîs, forains alors, bien sûr, n'étaient pas munis de loges et de jeux comme ceux de maintenant. Néanmoins, les baraques, loges foraines d'antan, permettaient au moins une fois l'an d'amuser les petits et les grands.

Les attractions des baraques avec les sauteries organisées dans certains cabarets étaient, pour les villageois d'alors, tout un événement attendu avec impatience pour se réjouir et se distraire de leur vie de tous les jours.

En ce temps passé, lorsque la fête battait son plein et que l'horloge du Temps approchait des neuf heures du soir, le curé venait regarder sur son balcon, il frappait des mains pour donner le signal de la fin. Tout le monde s'en retournait content à sa maison et se coucher.

Aujourd'hui, la fête se fait sur la Place Communale et le curé ne vient plus mettre arrêt aux festivités.

Du nombre des forains qui venaient, jadis, meubler la Place de leurs baraques, il y en avait deux qu'on retrouvait chaque année. C'était le tourniquèt Mayanetasse et la marchande de bonbons Mariye dou Ramoneû.

Le tourniquèt était un petit manège de chevaux de bois et de carton que l'on devait pousser pour le faire tourner. La rotation du manège dépendait de la bonne volonté de ceux qui en poussant le faisaient aller vite ou lentement. Généralement, c'étaient les gamins les moins argentés du village qui le faisaient virer et qui sautaient dessus lorsqu'il était suffisamment lancé.

Ce nom de Mayanetasse indiquerait le nom d'une famille composée de Marie-Anne et Stace ou Istasse, nous n'en savons pas plus, mais à Châtelet, après la guerre de 1914-1918, des membres de la famille Istasse, qui demeurèrent à la Grand-rue, construisirent et allèrent aux fêtes avec un carrousel en fer avec des vélos en cuivre.

Un certain Deprez, demeurant près du Pont de Sambre, à Châtelet, venait avec un carrousel à vélos, mis en mouvement par une machine à vapeur.

De celui de Mariye dou Ramoneû, nous avons appris qu'elle résidait à la fin du siècle dernier à Châtelet, rue de Bouffioulx. Les jours de la semaine, elle s'en allait par les rues vendre des légumes. Les jours de fêtes, elle se déplaçait avec sa baladeuse et une table pour vendre des bonbons.

Notre histoire se passe sur la Place Communale, les deux forains cités ci-dessus en furent les acteurs indirects mais aussi les victimes.

Or donc, la fête battait son plein lorsque tout à coup, la table de Mariye dou Ramoneû sembla s'envoler en répandant lès boubounes exposées, au grand désespoir de la bonne femme. Les chalands et badauds comprirent vite le mystère quand ils surent que li Gros dou Roudje Joseph Lorent était passé par là avec ses camarades.

Profitant de l'inattention de Marie, ils lièrent le pied de sa table à une corde attachée au tourniquèt. Se mettant en force, ils firent virer le manège qui entraîna la table, semant lès boubounes sur la Place, en ayant soin comme toujours de se sauver au plus vite

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1 Publié en 1981 in Il était une fois…