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Le football à Presles

Le football à Presles



Ndlr. Nous publions ci-après un document de R. Henin dont lobjectif est de perpétuer le souvenir dun club sportif qui connut des heures glorieuses et joua un rôle significatif dans lamitié, la citoyenneté communale de la population presloise. Il est certain que dautres clubs et associations ont existé et existent encore au sein du village. Nous faisons appel à nos lecteurs pour les identifier et leur faire place dans nos informations historiques comme contemporaines. Merci davance.



De source sûre, nous pouvons dire qu’une équipe de football (nous ne disons pas un club) exista à Presles à l’époque de la 1ère Guerre Mondiale. À part la couleur de la vareuse qui était blanche, on n’a pu nous renseigner. N’était-ce pas des Australiens qui séjournaient chez nous en 1919 ?

L’hypothèse de matches entre militaires amis et jeunes Preslois pourrait être plausible, sans plus.

Ce qui est certain, c’est qu’en ce temps-là, la balle au tamis et ensuite la balle pelote étaient les sports pratiqués à Presles.

Peu avant 1950, le patro des garçons était créé et le dirigeant principal en était Olivier DAUSIMONT. Les gamins du patro jouaient au football sur l’ancien terrain de tennis du château. Nous étions en admiration devant le maillot « sang et or » d’Olivier qui, paraît-il, avait joué quelques temps dans les équipes de jeunes du F.C. Malinois.

Toujours est-il que pendant les vacances de 1951, « on » organisa un grand match de football : Presles contre Les Binches dans les Prés Burnaux sur le terrain de J.B. FAÏNI. Quel événement !

Les capitaines d’équipes étaient, pour Presles José ADAM, et pour Les Binches Marcel GOBLET.

Presles gagna aisément et nous voyons encore José ADAM aller déposer la gerbe du vainqueur sur la tombe de son père décédé depuis peu.

Une sélection du patro joua quelques temps après contre les hommes de la chorale mais le feu s’éteignit.

À Presles, les terrains susceptibles de convenir à la pratique du football sont rares et négocier avec la famille MARY (propriétaire du terrain vis-à-vis de celui de J.B. FAÏNI) n’était pas chose aisée…

Toujours est-il qu’en 1961 avec l’appui du « Cercle Paroissial » et beaucoup de bonne volonté, on remit cela toujours sur le terrain de J.B. FAÏNI.

On n’a pas de vareuse. Ce n’est pas grave. On loue un jeu de maillots à l’École des Frères de Montignies-sur-Sambre pour 25 Frs le match plus le lavage bien entendu.

Voyant notre engouement, Ghislain FABRY, tenancier du Cercle, nous offre un jeu de maillots et nous continuons ainsi à jouer assez régulièrement contre des équipes corporatives dont la plus fidèle, celle des « Établissements Genard-Denisty ».

Fin 1962, Raoul LEFEVRE et quelques amis reprennent le flambeau. Ils transfèrent le local au « Repos du Chasseur » rue de lS et louent un terrain perpendiculaire à la rue de Villers appartenant à André DUMONT. Ce club amateur vivote tant bien que mal jusqu’en 1964. Pas de vestiaire, pas d’eau, et, par conséquent, difficultés insurmontables d’organiser convenablement des matches de football.

Ce club périclite et meurt de sa belle mort.

Très peu de temps après, André GILLES, Maurice GOEMANS, Fernand PAVOT et quelques autres se rencontrent un dimanche matin au « Cercle Paroissial » et décident de fonder un club de football qui devra s’affilier le plus rapidement possible à l’URBSFA, c’est-à-dire l’Union Belge de Football.

Comme déjà écrit précédemment, le plus difficile est de trouver un terrain compatible avec les règles imposées par l’Union Belge.

André GILLES nous propose un terrain situé rue Grande (à l’emplacement actuel des maisons 100 et 102). Quelques arbres fruitiers l’encombrent et les vestiaires se trouvent de l’autre côté de la rue, dans une grange où l’on se déshabille parmi les toiles d’araignées. C’est bien entendu inacceptable.

Plus d’une année se passe et le miracle se produit.

Grâce aux relations d’André GILLES et de Fernand PAVOT, un « terrain d’entente » est trouvé avec André DUMONT.

À l’emplacement du terrain loué par Raoul LEFEVRE, Monsieur DUMONT accepte de louer le terrain pour un bail de neuf ans et surtout d’y permettre la construction d’une buvette et de deux vestiaires.

Rendons ici hommage à Monsieur Georges GOEMANS qui, durant plusieurs années, s’occupa de l’entretien du terrain en tenant compte que DUMONT avait le droit de faire paître son cheptel sur le terrain durant la semaine ce qui obligeait notre brave Georges à enlever les bouses de vaches avant chaque match.

Et c’est ainsi que débute l’histoire de lEntente Presloise.

Il est intéressant de situer le terrain de Presles qui se trouve sur le territoire de la Ville de Châtelet.

En effet, la route en béton, direction Villers-Poterie, est dénommée à droite « rue des Prêcheurs » sur le territoire de Châtelet, tandis qu’à gauche nous sommes à Presles, « rue de Villers ».



Quelles sont les particularités de cette situation ?

Du côté de Châtelet, il n’y a ni électricité, ni eau, ni égoût. Alors qu’en face à Presles, à une dis­tance de 7 mètres environ, tout s’y trouve.

Tout au long de son existence, l’Entente Presloise sera victime de cette situation.



La construction de la buvette et des vestiaires.

Refus catégorique de la ville de Châtelet. Donc constructions illicites !

Dans un tête-à-tête de deux minutes sur le pas de la porte de sa maison privée, le bourgmestre de Châtelet de l’époque nous signifie sans ambages :

« Je ne veux pas connaître lexistence de votre club et encore moins son exploitation. Je nai rien dautre à vous dire .» Ces paroles étaient très positives car jamais la Ville de Châtelet ne nous a causé le moindre ennui.

L’électricité est placée uniquement rue de Villers à Presles et est fournie par Esmalux. En face, à Châtelet, c’est Intercom, donc pas de possibilité d’approvisionnement possible. Nous achetons d’occasion un groupe électrogène de 6 KW au « Petit Séminaire de Bonne Espérance » ainsi que deux poteaux d’éclairage en bois. Tant bien que mal, nous avons un peu de courant… quand cela fonctionne.

Heureusement, les ouvriers d’Intercom Charleroi créent un club de football corporatif et nous demandent notre terrain en location. Plutôt que demander une rémunération, nous proposons aux responsables du club corporatif de nous placer un « compteur forain » en face du café Coin du Bois et de tirer une ligne aérienne de plus ou moins 300 mètres jusqu’au terrain ce qui agrée les ouvriers d’Intercom.

Nous voilà sauvés après des palabres de Bantous avec DUMONT qui ne supporte pas cet arrangement fait sans son approbation préalable…





L’histoire de l’eau maintenant !

Pendant plusieurs années, l’eau était transportée dans de grandes cruches à lait. Conflit auprès du tribunal des référés avec Madame Jeanne WAUTHIEZ (Maître CHARDON étant notre défenseur) pour arriver en 1976 à un accord avec l’Administration communale de Presles (on n’est pas loin de la fusion des communes) nous permettant d’installer une chambre de visite et un compteur sur l’accotement de la rue de Villers, en face de la buvette, ce qui permet de placer en surface un tuyau en plastique qui traverse la route, suivant les besoins, et nous approvisionner en eau. Mais attention : il est strictement interdit que ce raccordement soit effectué en sous-sol car Presles ne peut en aucun cas alimenter Châtelet ! Une dizaine d’années après, nous serons raccordés et même nous ne payerons plus l’eau.

Et pour se laver, nos chers bassins en plastique… Que de souvenirs n’auraient-ils pas à nous conter… !

Pas d’égouttage ! Les eaux usées des vestiaires et de la buvette s’écoulent sur le côté des installations.

Pour l’urinoir et le W.C. (le tout au singulier), une citerne vidée régulièrement et chèrement.

À une certaine époque (fin des années 70), on constate que l’on est à l’étroit avec un seul terrain. Nous obtenons l’autorisation de créer un second terrain pour les équipes de femmes et par conséquent d’agrandir nos installations. Nous contractons des prêts personnels (ce qui ne fait pas la joie de nos épouses). Trois ans après, on nous met le couteau sur la gorge. Il faut restituer le second terrain sinon on ne renouvelle pas le bail du terrain principal. Et de plus il faut installer des clôtures fixes et remettre le terrain en état car le propriétaire a décidé de reprendre des bêtes supplémentaires.

La vérité est tout autre ! Parlons de « Chapeau », les fermiers comprendront. Mais que fallait-il faire si nous voulions que le club survive alors que sportivement nous vivions les plus belles années du club.

Mais direz-vous, c’est un club de foot ou un rassemblement de masochistes qui dirigeait ce club ? Ni l’un, ni l’autre.

Dès le départ, une volonté d’aboutir, de franchir un à un tous les obstacles a permis à des passionnés de faire grandir ce club. La majorité des joueurs, dirigeants, supporters (et oui, il y en a eu) vous le confirmeront, l’Entente Presloise a été un club où l’on se sentait bien, où l’amitié n’était pas un vain mot.

Nous ne souhaitons pas aborder ici l’histoire sportive du club. Nous avons connu de grandes joies, de grandes émotions et de grandes peines également. Ceux qui ont connu l’Entente Presloise le confirmeront.

Nous avons eu l’occasion, à plusieurs reprises, de nous rapprocher d’autres clubs, entre autres de former un club de qualité dans notre entité.

Cela n’a pu se faire. Ne cherchons pas de faux-fuyants et surtout n’ayons aucune aigreur ni animosité vis-à-vis de tous ceux et celles qui aujourd’hui perpétuent l’histoire de l’Entente Presloise.

Quand vous lirez ces lignes, plus aucune trace des installations de l’Entente Presloise n’existeront.

Bon vent à tous ceux qui portent aujourd’hui le matricule 7019 dans leur cœur et qui par fusion se dénomme « Entente Châtelet » club situé dans le parc de Châtelet.

Roland HENIN

2012

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