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Tchanchès Thibaut

Tchanchès THIBAUT

 

Cliché DOC015


Dji n'aî jamaîs conu qu'in tchèsseû « rèfractaîre ». C'èstèt Tchanchès THIBAUTqui d'meûrèt dins ène barake di bos, su lès Falîges et qu’avèt dins lès Vîys Saurts in boukèt d'tère, qu'i n'a jamaîs voulu vinde ou louwer.

Au momint dès batûwes da Monsieû l'Comte, il èstèt au posse, su s'tchamp, li fusik dizous s'brès.

I ratindèt l'gibier pourtchèssi pau zès trakeûs.

Et pan ! Toutes lès bièsses qu'avin n'li maleûr (pour zèles) di travèrser s'tèrin, c'èstèt da li. Pan ! Pan ! i lès diskindèt ! C’èstèt s’drwèt. Et ça fièt dâner Môssieu l'Comte.

Pus taurd, il a r'bati s'barake su in djardin d'famile, en face dou "château d'eau", su l'Grand-route, asteûr div'nue reûwe di l'S.

On l'a r'trouvé, in bia djoû, diskindu pas in assazin, maîs ça, ça n'a rien à vèye avou l'tchèsse 1.

Maurice Chapelle

 

FRANÇOIS THIBAUT

 

Je n'ai jamais connu qu'un chasseur « réfractaire », c'était François THIBAUT qui habitait une cabane en bois sur les Faliges, il avait un lopin de terre qu'il n'a jamais voulu vendre ou louer aux Vieux Sarts.

Au moment des chasses organisées par le Comte, il était au poste sur son champ ; fusil sous le bras. Il attendait le gibier poursuivi par les traqueurs. Et pan ! Toutes les bêtes qui avaient le malheur (pour elles bien sûr) de traverser son terrain, étaient à lui. Pan, Pan, il les abattait ! C'était son droit ! Et cela faisait râler Monsieur le Comte.

Plus tard, il a rebâti sa cabane dans un jardin de famille, en face du château d'eau, sur la grand route devenue actuellement la rue de l'S.

Un jour, on l'a retrouvé assassiné, mais cela n'a rien à voir avec la chasse.

 

1 François THIBAUT dit Tchanchès THIBAUT était né à Presles, le 16 février 1875. Toute sa vie, il resta célibataire. Il était fils de Victor, tailleur d'habits et cabaretier, demeurant avec son épouse Marie-Lucie DUCULOT, dans la maison qu'habite actuellement Fernand BOUXIN, rue de l'S, anciennement rue de Fosses ou la Grand-route de Châtelet Namur.

François, de sa profession, était extracteur de terres plastiques. C'était un homme brave et bon, fort et courageux travailleur, chasseur autant que braconnier, souriant sous sa grosse moustache, sa grosse pipe recourbée était perpétuellement pendue à sa bouche. Nous l'avons dit, il était un homme bon, mais il devenait méchant quand quelqu'un le contrariait.

À ses moments de loisirs, aimant la conversation, que d'histoires ne nous a-t-il pas racontées, avec ma cousine Thérèse GRENIER, lorsque j'étais encore dans les premières années de mon enfance.

François, qui après 1914-1918 avait racheté la « Cambuse » qui avait servi de logement aux ouvriers flamands qui avaient construit la ligne vicinale à vapeur Châtelet-Fosses, remonta le baraquement sur un terrain reçu en héritage, à la rue de Fosses.

C'est dans son logis qu'un jour, vers les années 1930, on le trouva assassiné.

Par qui, pourquoi et comment, tel est le mystère de sa mort ?

E.G


1. Publié dans"Il était une fois" en 1981

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