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Lès passèyes

Lès passèyes (ventes aux enchères) 1

 


Cliché: IMM031

Dans notre village, les passèyes, coutume conservée jusqu'à nos jours, n'ont plus de caractère d'antan qu'on leur connaissait.

Jadis, dans le courant de la semaine avant le premier dimanche d'octobre qui ramène la fête communale, des collecteurs bénévoles, membres du Comité de Jeunesse, passaient chez tous les habitants pour ramasser tout ce que ces derniers voulaient bien donner pour la pas­sèye.

Les dons généralement en nature étaient rassemblés pour être vendus publiquement.

La passèye se faisait le lundi matin de la ducasse, à l'issue de la messe et était le pré­lude à la représentation folklorique de la Lum'rodje, autre manifestation folklorique.

Comme lots, il y avait de tout : fruits et légumes, tartes et pains, volailles, lapins sau­vages et autres, parfois un agneau ou un chevreau, etc.

Les dons se trouvaient entreposés dans le local de la Maison Communale (rue du Pont), sous la garde du champète, qui, bien souvent ,était en ribote ce jour-là.

Sur le perron dèl' tchambe commeune s'affairaient les organisateurs pour procéder à la passèye.

Les badauds rassemblés sur la voie publique, devant l'édifice, crieront leurs mises et les lots seront adjugés aux plus hauts enchérisseurs.

Parfois, un lot était adjugé d'office, pour un certain prix, à une notabilité locale – un gros bonnet – ou à une personne de l'assistance reconnue pour savoir payer la somme demandée ; celle-là n'ayant qu'une chose à faire : s'exécuter et rire avec toute la société.

Cette passèye, si elle avait un but louable, était aussi une plaisanterie dont s'amu­saient nos villageois lors de leur fête communale et, jadis, durant ces trois jours de réjouissance, nos pères ne manquaient pas de multiplier leurs amusements, récompenses de toute une année de labeur.

La recette de cette passèye originale était destinée à payer une messe et remplir la caisse de la Jeunesse.

Une passèye analogue se déroulait à la Toussaint, organisée par les membres du Conseil de Fabrique d' Église pour faire chanter une messe à la mémoire des trépassés.

Sur l'idée primitive qui était d'aider l' Église et la misère est venu se greffer l'usage d'en tirer profit en amusant le public, chose courante que nous observons partout, accomplie aujourd'hui par des sociétés philanthropiques associant plaisir et charité.

À cette vente aux enchères, un organisateur, membre du Conseil de Fabrique, nommé Valentin MAILLET, époux de Lucie PRETER, faisait toujours rire ses concitoyens en criant «Qui mes tapis ?» déformation locale et personnelle de «Qui met à prix ?».


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1 Publié en 1989 in Us et Coutumes I

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