La Sainte Catherine
La Sainte Catherine 1
Vierge d’Alexandrie, martyrisée, dit-on, sous Maximin, les chrétiens de ce pays-là trouvèrent le cadavre d’une jeune fille sans corruption et lui donnèrent le nom de Catherine, c’est-à-dire, pure et sans tache 1.
Les Latins reçurent des Grecs cette sainte dans le cours du XIe siècle.
Dans l’église de Presles, il existait du côté de l’Épitre, un autel consacré à sainte Catherine. Un desservant ou recteur y était attaché, il y célébrait des messes fondées. Des revenus ou bénéfices étaient perçus pour cet autel.
Le culte de sainte Catherine devait être en honneur au XVe siècle, mais son autel ne fut plus rétabli lors de la reconstruction de l’église au XIXe siècle.
Néanmoins, le culte de sainte Catherine resta vivace. Au temps de notre enfance, notre grand-mère chantonnait une complainte qui pouvait bien être un cantique dédié à la sainte 2.
(voir cantique ci-après)
Dans certaines églises, paraît-il, les filles non mariées de 25 à 35 ans étaient chargées de renouveler la coiffure de la sainte au jour de sa fête.
Ce serait, selon la tradition « Coiffer sainte Catherine » expliquée aux jeunes filles qui n’auraient pas avant 26 ans trouvé un jeune homme bon à marier.
Sainte Catherine dont la fête tombe le 25 novembre, est la patronne des jeunes filles et des étudiantes, d’où « coiffer sainte Catherine » équivaut à dire que la jeune fille qui n’a pas trouvé de galant ce jour-là, restera encore célibataire tout un an.
Elle était en outre réputée patronne des ouvriers qui font tourner des roues, parce que, dit-on, elle fut rouée.
Elle est invoquée par les « Mon.nîs » (meuniers) et les conducteurs d’attelage.
Anciennement, dans l’église de notre village, on faisait le jour de sa fête une grand-messe chantée à laquelle assistaient les jeunes filles tout de blanc vêtues, les meuniers, les charrons et les charretiers.
I C’était Sainte Catherine
La fille d’un puissant roi,
Son père était païen,
Sa mère ne l’était pas
Ave Maria
Sancta Catherina
II Un jour dans ses prières
Son père la regarda
Que fais-tu là, ma fille
Ma fille, que fais-tu là
Ave Maria
Sancta Catherina
III J’adore mon grand Dieu,
Mon crucifix, que voilà,
N’adore point, celui-ci,
Adore celui-là
Ave Maria
Sancta Catherina
IV Qu’on apporte mon grand sabre
Mon couteau, qui est là,
Que je tranche la tête
À cette maudite-là
Ave Maria
Sancta Catherina
V Un ange descend du ciel
En chantant – Alleluia –
Courage, courage Catherine
Couronnée, tu seras
Ave Maria
Sancta Catherina
VI Mais pour ton mauvais père
En enfer, il ira
Mais pour ta bonne mère
En paradis, elle ira
Ave Maria
Sancta Catherina
1 Biblio
Abbé F.W. de Feller. Dictionnaire Historique, etc. à Lyon, 1824.
Yernaux et Fièvet o.c. pp. 164-165.
2 Sainte Catherine - (v. Félix Rousseau o.c. pp. 131-132)