Le taupier
Le taupier (L'atrapeû d' fougnants) 1
"Celui qui attrape les taupes"
Du temps où nous étions au service du château de Presles (1928-1935) un taupier venait tous les ans une semaine pour nettoyer les pelouses et les jardins qui étaient infestés de taupes.
Quoique ce petit mammifère soit considéré comme utile - il se nourrit de vers, larves et autres insectes - il produit des dégâts en faisant des galeries et des muternes qui soulèvent les plantes et enlaidissent les pelouses.
Notre preneur de taupes était Breton ; avec son chien, il allait de château en château.
À cette époque, le métier de taupier était rentable, outre les centaines de peaux de taupes piégées au château, il recevait pour sa semaine 1 200 F en plus de son logement et de la nourriture.
La somme d'argent qui lui était payée équivalait, pour moi, à mon salaire d'un mois de travail.
Il n'a jamais voulu me dire ce qu'était cette poudre blanche qu'il déposait dans les galeries. C'était, comme il m'a confié, un secret de famille, car le métier était transmis de père en fils. Nous croyons que son produit était une poudre blanche à base de strychnine, qui est un poison violent.
N.B. : le grand-père de Rosina Genot, du côté de sa mère, était lui aussi taupier.
1 Publié en 1989 in Us et Coutumes I