Pour s’éclairer, à Presles, durant la guerre 1914-1918
Pour s’éclairer, à Presles, durant la guerre 1914-1918 1
Ce fut un problème ! On installait les câbles pour placer l’électricité mais la guerre arrêta les travaux.
On s’éclairait donc au pétrole mais celui-ci était rationné et on en manquait.
On reçut du carbure mais il fallut fabriquer des lampes.
Antoine LEGRAND, avant-guerre marchand de vélos, en a fabriqué avec deux boîtes de peinture vides qui s’introduisaient l’une dans l’autre.
Dans la grande, on mettait de l’eau ; la petite contenant le carbure trempait dans l’eau, à l’envers, bouchée par un bouchon de bois et de tissus pour que l’eau monte lentement.
Sur le dessus, c’est-à-dire sur le fond de la petite boîte qui tenait avec le couvercle de la grande boîte pour refermer l’appareil, un fin tuyau de lampe de vélo était soudé.
Cela ne fonctionnait pas mal mais parfois, on avait une surprise.
À la maison, la lampe à carbure était posée sur le coin de la cheminée.
Victor VAN EECKOUD, le vieux fermier flamand de Golias avait l’habitude de passer la soirée chez nous – il n’avait pas de lampe, lui – et il s’asseyait près du feu, juste sous la lampe. Un soir, la lampe, mal réglée, fit trop de gaz et la petite boîte explosa et monta au plafond. Poussant un juron, le vieux fermier s’écria qu’il ne resterait plus dans cette maison car « c’était un jeu pour être tué ».
Et il ne revint plus passer la soirée aux Prés Burnaux.
(Traduction du texte original de Maurice Chapelle écrit en wallon de Fosses.)